La Presse Bisontine 201 - Septembre 2018

LE GRAND BESANÇON

33 La Presse Bisontine n° 201 - Septembre 2018

LA VÈZE Festivités en approche En 1968, l’aviation à Besançon prenait un nouveau tournant L’aérodrome de La Vèze s’apprête à fêter son 50 ème anniversaire. Un grand meeting aérien en présence de la Patrouille de France se tiendra les 29 et 30 septembre.

Adriana et Claude Domergue voient de plus en plus de jeunes

P our son demi-siècle d’histoire, l’aérodrome prévoit un week- end festif en cette rentrée, avec voltige aérienne, présentation d’avions de légende, parachutisme et animations variées (simulateur de vol, siège éjectable…). Quelques grands noms de l’aviation seront au rendez- vous comme la Breitling Jet Team, les Captens et même la Patrouille de Fran- ce “plus passée à Besançon depuis 30 ans” , rappelle Adriana Domergue, res- ponsable de l’aéroclub de la Vèze, qui assure que “ce n’est pas évident de les avoir” même quand on préside comme elle l’Association française des femmes pilotes. Ce meeting s’accompagnera aussi pour ceux qui le souhaitent, d’une rencontre privilégiée avec les pilotes grâce à une soirée dîner spectacle, ouverte sur réser-

vation le samedi. L’occasion de parta- ger un bout d’histoire de l’aviation natio- nale et locale. Ici, elle remonte au début des années soixante. Un accident tra- gique à l’aérodrome de Thise, coûtant la vie à deux industriels locaux, servi-

s’intéresser au pilotage grâce notamment au brevet d'initiation aéronautique.

ra d’élément déclen- cheur à la création de cette plateforme sur le premier pla- teau du côté de Saô- ne. “À l’époque, l’État parlait déjà d’équi- per Besançon d’un aérodrome.Le secteur deMarnay-Recologne était évoquémais cela traînait en longueur” , se souvient Claude Domergue. L’entre- preneur local Jean

Chirac et Mitterrand,

sans fierté pour Claude Domergue qui voit nombre de ses élèves devenir pilotes de ligne ou de chasse. “Ils nous font souvent un clin d’œil au survol de l’aé- rodrome.” La Vèze semble constituer un bon point d’envol ! n S.G.

Michel s’emparera finalement du pro- jet en faisant de Claude “la cheville ouvrière”. “Il voulait une plateforme en dur adap- tée à l’aviation d’affaire. Cela a été un facteur de développement très impor- tant pour Besançon” , souligne le pilo- te qui a encore du mal à comprendre ses détracteurs. “Avec les vols sanitaires et le fret aérien, cela a participé du désenclavement local” , évoquant à titre d’exemple les premières greffes de rein à Paris ou l’acheminement de pièces en Europe sur des chaînes de produc- tion de sous-traitants de Peugeot. Aménagés en 1967, les terrains de La Vèze (qui avaient nourri bien des pro- jets dont un parc d’attractions, une pis- te de karting ou l’accueil des remblais de la Rhodiaceta) verront leurs pre- miers vols en mai 1968. “J’étais sur- veillant pion, on lançait des tracts pour le Général de Gaulle depuis nos petits avions” , se remémore amusé Claude Domergue, qui avait alors une ving- taine d’années. Son nom est resté depuis indissociable de l’aérodrome. Souvent adossé aussi à celui des stars : Johnny Hallyday, Claude François… ou des présidents Chirac et Mitterrand, qu’il transporta régulièrement pendant une période. “Cela a permis de faire tourner l’aéro- drome” , se souvient-il. Il fut également pilote de brousse enAfrique. “Tout l’ar-

gent que je gagnais, je le réinvestissais ici.” Jusqu’à l’achat du site 20 ans plus tard par le syndicat mixte composé du Conseil général du Doubs et de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs. Aujourd’hui, l’histoire se poursuit non

qu’il transporta régulièrement.

Photo prise au début des années soixante-dix. Les premiers atterrissages étaient éclairés de nuit par des phares de voiture, et après par des piquets réfléchissants. Deux patrouilles prestigieuses

L e samedi 29 septembre, la célèbre Patrouille de France sera là pour représenter l’excellence et le pro- fessionnalisme de l’Armée de l’air fran- çaise. Et le dimanche, le public sera sous le charme de la Breit- ling Jet Team, la plus grande patrouille civile au monde volant sur jets : des L- 39 Albatros. Cette formation composée de six appareils basée à Dijon, est bien française, bien qu’elle soit sponsorisée par l’horloger suisse Breitling. Rien n’est laissé au hasard dans l’acro- batie aérienne, une des disciplines les plus exigeantes qui soient. Jacques Bothelin, fondateur et leader de la Patrouille Breitling, le souligne : “Nous

capitalisons à la fois sur la qualité et sur la sécurité.” Souvent comparée au patinage artis- tique ou à un orchestre avec des figures parfaitement synchronisées et peaufi- nées jusqu’au moindre détail, chacune de leurs apparitions est un ballet aérien où les avions évoluent à trois mètres les uns des autres, à près de 700 km/h ! À l’issue de leur démonstration, ces as du ciel seront disponibles pour discuter sur le tarmac de La Vèze. La dernière recrue, Vincent Marteau, est d’ailleurs originaire de Besançon. Cerise sur le gâteau, la patrouille proposera des vols passagers, un rêve d’enfant pour cer- tains… n

L’aérogare point de départ ou d’entrée à l’aérodrome.

LES AUXONS Langue étrangère Des cours de chinois en CE1-CE2 À l’école primaire des Auxons, plusieurs élèves s’initient au chinois en plus de l’anglais. Une initiative unique dans l’Académie de Besançon et encore rare en collège et lycée.

à la fin de l’année, ils savent se présenter, écrire quelques caractères, compter jusqu’à 100 ou répondre à des ques- tions simples. Les plus jeunes ont environ 7 ans et se sont familiarisés en peu de temps avec cette langue chinoise, réputée difficile. “C’est une langue tonale, il faut que l’oreille soit très ouverte. La prononciation est compliquée et l’écriture demande une grande mémoire” , reconnaît Vanes- sa Jussy, à l’origine de cette expéri- mentation. “Mais, nous lui trouvons beaucoup d’intérêt en classe comme sur les chiffres. Compter s’avère plus simple qu’en français.” L’apprentis- sage du chinois est aussi raccroché au programme et sert de fil rouge “sur la découverte des continents ou diverses pratiques artistiques, com- me la calligraphie par exemple” , pré- cise l’institutrice.

Le lycée hôtelier Hyacinthe Friant de Poligny est d’ailleurs un des rares établissements à le proposer en troi- sième langue vivante dans l’Acadé- mie, avec les lycées Victor Hugo et Saint-Paul à Besançon, notamment. Pour les élèves des Auxons, ratta- chés au collège de Châtillon, l’ini- tiation s’arrête là en revanche. “Cela permet déjà de leur donner le goût de la langue” , estime Vanessa Jus- sy, qui rappelle qu’on peut aussi apprendre sur le tard. Elle-même y est venue par curiosité après avoir accueilli un natif du pays. 15 ans plus tard, elle continue de valider des niveaux de langue. “À Besançon, plu- sieurs ouvertures à la culture chi- noise sont possibles avec le Centre de linguistique appliquée, l’école des Chinois de l’Est, l’Université ouver- te ou l’association des amitiés fran- co-chinoises” , conclut-elle. n S.G.

Passionnée de langue chinoise, elle a commencé par “une ouverture cul- turelle” il y a quatre ans avec ses élèves de CE1-CE2. “J’avais entre- pris une liaison avec la province de l’Anhui en Chine. Le consul général de Chine était même passé dans la classe.” Habilitée à enseigner la langue, elle s’est vue ensuite propo- ser de mener cet apprentissage par l’Inspection académique. Ses élèves suivent ainsi 45 minutes d’anglais et 45 minutes de chinois par semai- ne. “Sur l’année scolaire passée, nous avons aussi décloisonné avec les CM1 et CM2 avec une collègue.” Les enseignements se veulent ludiques, et parents comme élèves semblent satisfaits. “L’anglais est très important mais à plus long terme, maîtriser le chinois sera un atout” , d’après l’institutrice.Avec des enjeux économiques et touristiques à la clef.

Lors des formations serrées, les avions évoluent à trois mètres les uns des autres, à près de 700 km/h. La Breitling Jet Team, ici à l’œuvre à Monument Valley, proposera aussi des vols passagers durant le meeting (photo Breitling Jet Team).

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