La Presse Bisontine 201 - Septembre 2018
BESANÇON 10
La Presse Bisontine n° 201 - Septembre 2018
DÉCOUVERTE
Avenue Clemenceau Ils taillent des costumes aux militaires
La société Jacques Lebled a fait du sur-mesure textile sa grande spé- cialité. L’entreprise bisontine est l’un des prestataires officiels, titulaire du marché de l’habillement de l’armée française.
Guillaume Meyer, cadre dirigeant de l’entreprise,
dans l’atelier d’essayage.
L es apparences sont trom- peuses… Au 82, avenue Clemenceau à Besançon, non loin de la prison de la Butte, les imposantes char- pentes métalliques dépouillées de leur couverture laissent à penser que ces bâtiments mili- taires sont depuis longtemps à l’abandon. Pourtant c’est bien là, au détour d’une cour, que sont installés les ateliers du maître-tailleur Jacques Lebled. À l’intérieur, c’est une vraie four- milière où s’active toute une équipe de couturières spéciali- sées et où se croisent gradés et simples soldats avec sous le bras, un vêtement, un képi ou un insigne. À la manœuvre, il y a Jacques Lebled qui partage son temps entre son atelier bison- tin qui abrite le siège de l’en- treprise et ses autres ateliers
prise afin d’assister cette transformation de l’acti- vité. Aujourd’hui, Abilis, c’est 20 sociétés et plus de 100 ate- liers sur l’ensemble du terri- toire national et des D.O.M.- T.O.M. C’est désormais Guillaume Meyer qui gère l’atelier de Besançon, la partie technique avec un parc-machines digne des plus grandes sociétés de tex- tile ainsi que la partie com- merciale en lien avec l’ensemble des régiments de la région. “Les militaires ne viennent pas ici pour un treillis ou des rangers qui font partie des dotations de l’armée, mais pour tout ce qui nécessite une prestation de ser- vices comme la prise de mesures, les retouches, le galonnage, etc., que ça soit pour une tenue de tous les jours, un vêtement de parade ou pour des projections opérationnelles. Rien que sur le mois de juin, nous avons traité ici 1 900 bons de confection” confie Guillaume Meyer. L’entreprise bisontine réalise la quasi-totalité de son chiffre d’af- faires avec le marché de l’ha- billement de l’armée, dont une nouvelle consultation aura lieu en 2019. “Nous mettons toute notre énergie et notre savoir-fai- re au service de ce marché mais nous proposons également notre expertise pour les particuliers ainsi que les autres institutions (pompiers, gendarmes, police et sécurité). Notre valeur ajoutée, c’est notre proximité et notre réactivité” note GuillaumeMeyer. La société propose également
parisiens, et Guillaume Meyer, son homme de confiance, aussi habile pour jongler avec les chiffres que pour retoucher une vareuse ou la longueur d’un pan- talon treillis. Ancien maître-ouvrier-tailleur officiel de l’armée française depuis plus de vingt ans à Besan- çon, Jacques Lebled a créé le groupe Abilis en 2015 en asso- ciation avec d’autres confrères
Cinq couturières travaillent sur le site bisontin, deux à l’antenne de Belfort et huit au siège parisien.
quand l’armée a décidé de fai- re appel au pri- vé pour ses prestations. C’est à ce moment que Guillaume Meyer, ingé- nieur de for- mation, a rejoint l’entre-
Une nouvelle consultation pour les trois prochaines années.
la confection de costumes sur mesure. Ce savoir-faire, bien caché der- rière les murs austères d’une
ancienne caserne au cœur de Besançon, est gardé jalouse- ment par Jacques Lebled et ses équipes. Besançon est sans
conteste une ville militaire, déci- dément sous toutes les cou- tures… n J.-F.H.
L’atelier Lebled personnalise également des centaines de décorations militaires tous les mois.
S.I.E.L. Bleu, le sport à tout âge SAINT-FERJEUX Association de sport-santé L’association S.I.E.L. Bleu intervient dans les établissements de personnes âgées ou auprès de particuliers pour le sport-santé. Le 23 août, elle a reçu la visite de la ministre des Sports Laura Flessel, marraine de S.I.E.L. Bleu.
L’association S.I.E.L. Bleu intervient tous les vendredis à la maison de retraite Saint-Ferjeux.
“L e sport est un outil demédia- tion sociale” affirmait la ministre Laura Flessel de passage à l’E.H.P.A.D. Saint-Ferjeux à Besançon le 24 août dernier dans le cadre de son tour de France de l’innovation sociale et spor- tive. Et preuve qu’il n’y a pas d’âge pour pratiquer, à la mesure de ses moyens, le groupe qui était présent lors de sa venue affichait une moyen- ne d’âge de 90 ans. Certes, ce ne sont plus des athlètes, mais les activités proposées ici tous les vendredis par l’association S.I.E.L. Bleu sont conçues pour maintenir autant que faire se
peut ce qu’il reste d’autonomie à ces résidents. “L’objectif des exercices que je leur propose est d’abord de prévenir les risques de chutes, la perte d’auto- nomie, et en même temps de participer à la bonne humeur des patients” obser-
ve Franck Buchmann, chargé de prévention au sein de cette association dont les six salariés inter- viennent à raison d’une centaine d’heures de cours par semaine sur le terri- toire départemental (E.H.P.A.D., hôpitaux et à domicile). Pour Claudi-
ne Collotte, la directrice de l’E.H.P.A.D. Saint-Ferjeux (94 résidents), “l’impact de ce genre d’activité est évident. Dans le même esprit, nous proposons à nos résidents des activités qui se situent dans la continuité de la vie quotidienne comme le dressage des couverts par exemple qui font travailler le physique et aussi le mental, et qui ont une uti-
dance de leurs résidents, sur le plan financier, c’est contre-productif de fai- re de la santé.Mais nous tenons à pour- suivre dans cette voie” ajoute la direc- trice actuellement à la recherche d’un ergothérapeute pour encadrer ce gen- re d’activités. n J.-F.H.
lité individuelle pour les résidents et une utilité collective pour les autres. Ce sont autant d’exercices qui contri- buent aussi à une diminution des troubles du comportement.” Ce genre d’expérimentations est hélas peu sou- tenu par les pouvoirs publics. “C’est paradoxal, mais comme les E.H.P.A.D. sont financés selon le taux de dépen-
Une moyenne d’âge de 90 ans.
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