La Presse Bisontine 200 - Juillet-Août 2018

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La Presse Bisontine n° 200 - Juillet-août 2018

Sur les traces de “Viralata,le fils du caïman” Auteur de la trilogie “La Neuvième planète”, Sébastien Acacia revient avec un nouveau roman plus personnel. Le Bisontin rompt avec la science-fiction et nous convie en pleine Amazonie à suivre ce père à la recherche de son enfant. LITTÉRATURE INSPIRÉ DE LA RÉALITÉ

naire.” Une part de mythe accompagne sa recherche. Son fils inconnu ayant un œil hété- rochrome qui le sauvera d’une mort rituelle pratiquée dans sa tribu des Ticunas, en l’ab- sence de père. Dans de nombreux passages, le romancier bisontin se joue d’une certaine ambiguïté, à la frontière de ce que l’on croit savoir et ce qui est vraiment. Entremythe et réalité. “Le déno- minateur commun à tout ce que j’écris, c’est la relation à la croyance. Cette confrontation à des visions magiques du mon- de.” De ce Brésil où il a longtemps vécu et qu’il voit comme “une photographie instantanée de la nature humaine” , il fait une description précise. Paysages et ambiances y sont minu- tieusement retranscrits. “Je voulais qu’on ressente ce que j’y ai ressenti en étant sur pla- ce” , note Sébastien. Une gros- se partie de l’histoire se dérou- le dans la fondation Cristalino en Amazonie, pour finalement nous mener à New-York. Si le roman s’apparente volontiers à un voyage, il invite aussi à une forme d’introspection. Une remise en question de nos cer- titudes face à des visions du monde parfois opposées. n S.G.

I l a fait de la Brasserie du Commerce à Besançon son Q.G. L’endroit où il s’adon- ne à son travail d’écriture. Celui qui lui permet de “don- ner du sens à une réalité qui n’en peut plus d’en manquer” comme il le mentionne dans son prologue. Pour ce papa d’un

petit garçon atteint de mala- die orpheline, cela résonne un peu comme une thérapie. “On transparaît forcément un peu dans tous nos écrits” , souligne Sébastien Acacia. Dans ce roman, “volontaire- ment plus introspectif” , il livre ainsi une histoire fictive qui

est inspirée des lieux et des personnes qu’il a rencontrés durant ses années d’entrepre- nariat au Brésil. Le lecteur y découvre la quête d’un homme d’une cinquantaine d’années, père d’un enfant autiste, qui n’a plus que quelques semaines à vivre et qui reçoit un messa- ge l’informant qu’il a un fils au Brésil. Une situation qui pose le problème de l’après et qui résonne particulièrement pour l’auteur. “Quand on a un enfant dépendant, cela crée des peurs légitimes. On a parfois l’im- pression d’être une prothèse vivante pour lui, mais qui s’en occupera après notre mort ?” Son personnage principal se

“Viralata, le fils du caïman”, en vente sur Amazon et à la librairie L’Intranquille à 16 euros (4,99 euros en e-book). (photo Barpov).

rend ainsi au Bré- sil pour retrouver ce fils qu’il n’a jamais connu. S’ensuit alors une folle course contre le temps et la maladie avec une déconstruction progressive de sa vision cartésien- ne des choses. “J’avais envie d’y mettre de l’imagi-

La peur de l’après avec un enfant dépendant.

Avec son nouveau roman sorti le 22 juin et l’écriture, Sébastien Acacia a trouvé un exutoire. Il regrette le manque d’accompagnement des parents d’enfants handicapés.

www.viralatalefilsducaiman.com

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