La Presse Bisontine 200 - Juillet-Août 2018

ÉCONOMIE

41 La Presse Bisontine n° 200 - Juillet-août 2018

TAVAUX

Direction Porto, Fès, Marrakech et Bastia L’aéroport de Dole privilégié par les Bisontins

Ils sont nombreux aujourd’hui à choisir de décoller depuis la région, plutôt que de se rendre à Genève, Bâle ou Lyon. Les vacanciers bisontins devaient être encore au rendez-vous cet été, sur le tarmac jurassien.

Complémentaire de Dijon Un outil de développement touristique Le Concorde s’y était posé en 1998 dans le cadre d’un vol promotionnel. 20 ans plus tard, un nouvel avenir se joue pour l’aéroport Dole Jura avec la mise en place d’une nouvelle délégation de service public dès 2020.

L es voyageurs du Doubs et de Côte d’Or repré- sentent à eux seuls 50 % du trafic, “en provenan- ce principalement des deux grandes agglomérations de Besançon et Dijon”, d’après son directeur Jean-Jacques Ber- to. C’est dire si l’aéroport de Dole Jura séduit au niveau local. Arrivent ensuite les Jurassiens (11 %), mais aussi nos voisins Suisses (7 %) dont la proportion atteint même les 12 % sur la liaison avec Porto. Des vols simi- laires sont pourtant fréquents au départ de l’aéroport de Genè- ve mais l’attractivité des prix et le stationnement gratuit pen- cheraient en la faveur de l’in- frastructure jurassienne. “Et quand bien même notre parking deviendrait payant, cela reste- rait sur des plus bas tarifs” , anti- cipe le directeur. Outre Porto, on peut aussi s’en- voler pour Marrakech et Fès depuis Tavaux grâce à des liai- sons régulières de Ryanair.

Depuis le 26 juin et jusqu’à la fin septembre, des vols sont par ailleurs assurés par Air Corsi- ca en direction de Bastia. Mais ce qui plaît également, ce sont ces formules séjours sur des des- tinations plus ponctuelles com- me le Cap Vert, les Canaries (tous deux déjà réalisés), la Grè- ce et cette année aussi la Bul- garie, la Croatie… “Ces vols charters représentent 5 000 pas- sagers à l’année.” Le prochain départ est programmé le 13 sep- tembre pour

et 2015, limitée depuis par un budget serré et par son coût de fonctionnement. “On tourne autour de 110 000 passagers en 2017. Le low cost nous a donné une visibilité, nous sommes pas- sés de la 140 ème place dans le classement des aéroports fran- çais à la cinquantième. Si on enlève les dix plus gros aéro- ports du territoire, on se trouve très bien placés” , souligne Jean- Jacques Berto, qui rappelle que Dole Jura a obtenu le certificat de sécurité aéroportuaire euro- péen. “Nous sommes le seul habilité en région, capable de recevoir plus de 10 000 vols aériens dans les mêmes conditions d’accueil et de sécurité qu’à Lyon ou Paris par exemple.” Et le potentiel de développement est grand selon lui “sur des liaisons intérieures en France, l’accueil de lignes extérieures…, on pourrait atteindre les 250 000 passa- gers.” n S.G.

Ces dernières années, l’aéroport Dole Jura a fait la preuve de son utilité et son intérêt régional.

Madère. Pour ces voyages comme les liaisons régu- lières, il faut pas- ser par l’agence touristique réfé- rente. Depuis quelques années, la noto- riété de l’aéroport grandit avec une fréquentation en augmentation entre 2012

“Le low cost nous a donné une visibilité.”

A lors que le contrat de l’ex- ploitant actuel arrive à son terme (l’an prochain), on entend dire beaucoup de choses au sujet de l’aéroport. Retrait de la Région, fin des liaisons low cost, ouverture aux pays asiatiques, future liaison vers Lisbonne… Le devenir de l’aé- roport nourrit les débats. Michel Neugnot, vice-président du Conseil régional en charge notamment des transports, le réaffirme. “La Région n’a pas changé de position.” Pour rap- pel, elle avait annoncé en 2017 qu’elle participerait au finance- ment de la structure à hauteur de 240 000 euros pendant trois ans (soutenant au passage à la même hauteur, l’aéroport de Dijon, dorénavant orienté sur l’aviation d’affaire). Ce coup de pouce bienvenu était sollicité par le Département du Jura qui porte jusqu’à présent l’aéroport de Dole pour 3 millions d’euros par an. Un modèle économique plus

équilibré est toujours recherché, avec l’implication notamment d’autres collectivités comme la Côte-d’Or dont les habitants uti- lisent aussi l’infrastructure, mais qui y serait peu favorable pour l’heure. Et la question de la gou- vernance reste posée sur la table. “C’est la nouvelle délégation de service public à l’horizon 2020 qui dira qui va exploiter l’aéro- port et ce qui va être fait. En attendant, on prend acte des intentions des uns et des autres. L’opérateur aura aussi sans dou- te des idées à apporter.”

Pour Michel Neugnot, il faut sur- tout “réfléchir globalement pour agir localement.” Le schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’éga- lité des territoires (S.R.A.D.D.E.T.), attendu à la mi-2019, apportera aussi des éléments sur l’organisation de toutes les intermodalités. Une complémentarité est aussi en jeu avec l’aéroport de Dijon avec l’évocation du souhait d’un syndicat mixte ou d’une gestion commune aux deux infrastruc- tures. n

110 000 passagers se sont envolés de Tavaux en 2017 (photo D.R.).

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online