La Presse Bisontine 200 - Juillet-Août 2018

40 LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 200 - Juillet-août 2018

NANCRAY

45 000 visiteurs par saison Le Musée des maisons comtoises a 30 ans L’idée de l’abbé Garneret de préserver l’habitat

D epuis l’acquisition de la pre- mière maison au milieu des années cinquante, bon nombre d’étapes se sont succédé pour arriver au musée tel qu’on le connaît aujourd’hui. Avec de récentes arrivées encore l’an dernier, il a su s’imposer durablement dans le paysage régio- nal. La caborde et la soue à cochon, placées non loin de l’accueil, sont venues compléter un patrimoine déjà riche d’une trentaine d’édifices. Ce qui rendrait sans doute fier l’abbé Gar- neret, régionaliste convaincu et ins- tigateur du musée, qui avait réuni en parallèle plus de 20 000 objets de col- lection par le biais de l’association Folklore Comtois : allant de l’outilla- ge agricole au textile. Son travail de collecte a également permis la créa- tion d’une base documentaire de plus de 60 000 photos et dessins autour des maisons comtoises. Un héritage que l’équipe dirigeante actuelle s’attache à faire vivre. “Nous voulons poursuivre ce travail de conser- vation et de diffusion du patrimoine comtois pour les générations à venir” , confirme Virginie Duède-Fernandez, directrice du musée. Les prochaines années seront davantage dédiées à l’entretien de l’existant qu’à de nou- velles acquisitions. “Certaines mai- sons souffrent avec les années d’avoir été démontées et remontées et de ne pas se trouver dans leurs conditions climatiques d’origine” , précise-t-elle. Ce qui va nécessiter plusieurs inter- ventions sur le bâti comme sur le corps de ferme de Chapelle-Voland, typique de la Bresse jurassienne, où tout le toit en chaume est à refaire. “Nous voulons aussi travailler sur la déam- bulation du site et l’aménagement pay- sager.” Un nouveau projet d’établissement scientifique et culturel fournira éga- lement une feuille de route pour les années à venir, avec la création paral-

comtois n’a pas souffert du passage au XXI ème siècle. Trois décennies plus tard, on vient toujours admirer ces maisons traditionnelles et leur mode de vie.

L'abbé Garneret, c'est par lui que tout a commencé (photos M.C.C.).

Il faut aidé de Pierre Bourgin, ici lors d'une visite guidée au musée

Fermé en hiver, le musée reçoit 45 000 personnes par saison ces dernières années.

lèle d’un bâtiment permettant d’ac- cueillir le public scolaire qui prend de l’ampleur (jusqu’à 8 000 élèves par saison). “Dans les cinq ans, nous pro- jetons en outre de construire une réser- ve avec une partie accessible au public pour la présentation des collections grand format” , ajoute la directrice.

fort, fit partie des premières présen- tées avec d’autres édifices à colom- bage, plus rapides à monter mais sus- citant quelques remarques des visiteurs à l’époque. Elles seront très vite sui- vies par des maisons en pierre, notam- ment du Haut-Doubs. Jusqu’à la créa- tion d’un syndicat mixte et le transfert de la gestion aux pouvoirs publics en 1997. “Cela devenait lourd à porter pour l’association qui gérait aussi le musée du folklore comtois, aujourd’hui installé à la Citadelle.” Les nombreuses animations qui y sont organisées (ateliers quotidiens, jour- nées thématiques, expositions…) font aujourd’hui sa particularité, fort d’une vingtaine d’employés à temps plein et d’une équipe renforcée de médiation. n S.G.

Le musée de plein air poursuit donc sur sa lancée et se souvient avec nostalgie de cet- te année 1983 où les travaux ont été lancés sur le site de Nancray. Cinq ans plus tard, il ouvrait au public. La maison de Joncherey, du Territoire de Bel-

Bientôt une salle d’exposition et de réserves.

Près d’1,3 million de visiteurs ont été accueillis en 30 ans. Ici, les fermes de Recouvrance, Boron et Joncherey en chantier avant l’ouverture du musée.

SAÔNE

Développement touristique

Le Marais passe à l’heure du numérique La découverte des richesses du Marais de Saône pourra bientôt se faire via du matériel de diffusion numérique et de supports numériques photos, vidéo et audio.

Alain Varechon, agent technique, Alexandre Benoit-Gonin directeur, Daphnée Silvestre, secré- taire-comptable, Ludovic Fagaut, président du Syndicat, et Arielle Delafoy chargée de mission biodiversité.

L Le Marais de Saône d’une super- ficie de 800 hectares situé reçoit la visite de 15 500 promeneurs par an. Le Marais comporte trois sentiers de découverte : “comprendre le marais”, “boucle de l’eau” et “boucle des milieux naturels”. La mission du syndicat mixte du Marais est triple : préserver la biodiversité, préserver les ressources en eaux souterraines et superficielles en lien avec la source d’Arcier, et valoriser l’Espace Naturel Sensible (E.N.S.) du Marais de Saône en lien avec le Département du Doubs. C’est dans le cadre de cette troisième mission que le Syndicat mixte va appor- ter une dimension numérique à la découverte des sentiers du Marais de Saône. La découverte par le grand public pourra donc se faire prochai- nement via du matériel de diffusion numérique et de supports numériques photos, vidéo et audio. Ce projet, finan- cé à 80 % par le Conseil départemen-

tal du Doubs et 20 % par la Commu- nauté d’Agglomération du Grand Besançon (C.A.G.B.) pour le compte des communes de Saône, LaVèze,Mor- re, Fontain, Gennes et Montfaucon, s’appuie sur le savoir-faire de la socié- té bisontine Livdéo qui développe des solutions innovantes numériques. “L’ob- jectif est de proposer divers contenus

à caractères informa- tifs et pédagogiques à destination du grand public et scolaire en res- pectant le lieu, en étant le moins invasif pos- sible et de susciter l’en- vie de découverte” note Alexandre Benoit- Gonin, du syndicat mix- te du marais. L’outil sera composé de plusieurs scénarios spé- cifiques à chaque sen- tier de découverte et

Pour le public d’ici

la fin de l’année.

chaque étape des sentiers sera traitée avec des contenus riches : réalité vir- tuelle, vidéo, reportages et interviews réalisés avec des spécialistes des domaines traités, enregistrements sonores (chants d’oiseaux, sons de la nature), explications textuelles et ima- gées avec différents niveaux de dis- cours en fonction des types de publics (enfants, famille, sportifs), activités

ludiques pour les enfants (jeux de pis- te, de découverte, quiz…). “La diffu- sion de ces outils numériques se fera en wi-fi depuis le point d’accueil à proxi- mité du gymnase de Saône et à l’aide des réseaux 3G et 4G via une applica- tion qui sera téléchargeable sur les télé-

phones portables ou les tablettes.” Le lancement de ce projet de valori- sation numérique va débuter cet été avec une date prévue d’utilisation des outils numériques par le public en fin d’année. n A.P.

Contact : www.maraisdesaone.fr - www.facebook.com/maraisdesaone