La Presse Bisontine 200 - Juillet-Août 2018

BESANÇON 18

La Presse Bisontine n° 200 - Juillet-août 2018

50 ans de mariage : “Cela nous surprend nous-mêmes” SOCIÉTÉ La recette d’un couple qui dure Les opposés s’attirent

Josette et Michel Hirschy sont un

couple en or aujourd’hui.

L eur amour n’a pas pris une ride. Il suffit de les regarder se taquiner et échanger sur leurs voyages à travers leur monde, dans leur appartement du quar- tier Saint-Claude, pour s’en rendre compte. “Bien sûr, on se dispute” , remarque Josette, “mais c’est de plus en plus pour des enfantillages.” Autrefois, leur principal point de discorde se trouvait dans l’éducation de leurs trois garçons. “Lui était plus sévère que moi et on a eu des difficultés au moment de diamant et de platine donnée par la Ville le 14 juillet au Kursaal, nous livrent leur secret. dit-on. Josette et Michel Hirschy l’illustrent bien. Ces deux Bisontins présents à la cérémonie des noces d’or, de

l’adolescence.” Mais ils se rap- pellent aussi les bons moments. “Pendant une période, nous allions tous les week-ends en camping à Port-Lesney. On pri- vilégiait aussi les vacances d’hi- ver, car les enfants aimaient skier.” En regardant en arrière, ils s’étonnent eux-mêmes de ce demi-siècle de mariage. “Cela nous surprend, on ne dirait pas que cela fait tant.” Côté caractère, ils reconnais- sent volontiers être très diffé- rents l’un de l’autre, mais fina- lement complémentaires. “Je suis un fan de musique clas- sique et j’arrive parfois à l’em- mener aux concerts. Quand je lui mets des airs d’opéra en revanche, ce n’est pas la même chose !” , s’amuse Michel. D’une nature plus réservée, il s’occupe surtout du bricolage à la maison et de la plupart des tâches ménagères. Tout le res- te revient à madame. “J’ai dû

gérer les finances, les enfants…” , souligne Josette, qui se recon- naît plutôt dominante. “Je suis très indépendante et je parle beaucoup, ne lui laissant par- fois pas assez de place. Mais je pense qu’il y a toujours un domi- nant et un dominé dans un couple.” Une relation sur les-

contre sur un bal à Grandfon- taine en février 1967. Ces Bisontins pure souche - elle est née Grande rue, et lui rue Battant, avant d’habiter dans les premiers H.L.M. construits à Palente - ont aussi bien failli ne pas se marier. “C’était en juin, il y avait des piquets de grève à la mairie à cause de Mai 68.” Une amie de l’époque, Marie- Jeanne, leur fera toutefois pas- ser les bans. “On était une quinzaine au mariage.À 21 heures, c’était fini” , évoque un peu à regret Josette. Et Michel de la rassurer : “Ce n’est pas les plus belles cérémo- nies de mariage qui font la durée, la preuve !” La recette tiendrait d’ailleurs un peu là : “On a su donner du sens à notre couple, là où les nouvelles générations ne pensent qu’aux enfants” , conclut-il. “Il faut laisser aussi de l’indépendance et faire confiance.” n S.G.

quels ses médecins ironisent. “Ils me disent que si j’avais eu un mari comme moi, je n’aurais pas tenu !” Et quand on leur demande justement s’ils auraient pu fai- re leur vie avec quel- qu’un d’autre, ils répondent par la négative sans hési- ter. Pourtant, l’his- toire n’était pas écri- te d’avance. Josette dit ne pas avoir eu le coup de foudre lors de leur ren-

Mariés en plein Mai 68.

En feuilletant leur album de voyages, Josette et Michel se remémorent toutes ces années passées ensemble.

Une ferme mobile qui se déplace dans les écoles PÉDAGOGIE “Roule ma poule” À l’aide d’un tricycle électrique, Johanna Deridder transporte sa joyeuse ménagerie (lapins, poules, chèvre, lama…) dans les écoles. Pour sensibiliser aux pratiques agricoles de demain.

pourtant pas ce qui manque en Franche- Comté, mais elles restent très attrac- tives. “On parle beaucoup du déficit de nature chez les urbains. Mais c’est aus- si vrai pour les ruraux. L’approche sen- sorielle et le soin aux animaux sont très recherchés” , constate Johanna Derid- der, ancienne animatrice scientifique à la Fabrikà Sciences, qui a pris un congé pour monter ce concept de fer- me mobile, baptisé “Roule ma poule”. Sa démarche porte bien sûr un inté- rêt pédagogique. “La mini-ferme rejoint les questions de bien-être animal et de comment nous voyons l’agriculture demain.” Pour cette petite-fille d’agri- culteurs, qui vient du milieu de la vul- garisation, éveiller les consciences sur l’agro-écologie et la permaculture appa- raissait comme une évidence. “J’ai pris conscience qu’il y avait un gros enjeu sur ces questions. Repenser nos méthodes actuelles de culture et d’élevage est

I l y avait foule autour de son stand, début juin, lors du rallye du déve- loppement durable. Parents et enfants ne boudaient pas leur plai-

sir, attirés par le contact avec les ani- maux, sans même remarquer le moyen original de locomotion qui les avait amenés jusqu’ici. Les fermes ne sont

Johanna fai- sait déjà de la médiation culturelle à la Fabrikà Sciences.

nécessaire, avec d’autres initiatives amenées à se développer comme les jardins-forêts.” Et à quel meilleur public s’adresser, si ce n’est celui des enfants ? “C’est par eux que vien- dra le changement.” L’achat d’un grand ter- rain chemin de Maza- gran a aussi permis à cette Bisontine d’inté- grer tout cela dans un projet de vie. “Je vou- lais des animaux, j’ai créé mon jardin et cet- te envie de mini-ferme

“C’est par les enfants que viendra le changement.”

notamment un projet de parcours cul- turel impliquant quatre classes sur plusieurs rendez-vous. “J’aimerais pou- voir intervenir dans un milieu plutôt bétonné pour justement y réintrodui- re du vert.” Adhérente des microfermes bisontines, elle soutient le retour de l’agriculture sur de petites surfaces en ville. n S.G.

pédagogique est venue naturellement.” Lancée dans l’aventure depuis le mois d’avril, elle projette aussi des accueils à son domicile à plus long terme. En attendant, elle se déplace en tricycle dans les écoles et les centres de loisirs pour y proposer des ateliers sensoriels. “On caresse, on brosse et on donne à manger aux animaux. Je propose aus- si des ateliers de transformation…” Un partenariat est en cours de dis- cussion avec laVille de Besançon, avec

Johanna a choisi le tricycle, comme mode de transport écologique. Elle peut aussi se déplacer dans un périmètre restreint de l’agglomération bisontine.

Contact : 06 83 69 36 61

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online