La Presse Bisontine 200 - Juillet-Août 2018

BESANÇON 16

La Presse Bisontine n° 200 - Juillet-août 2018

SANTÉ

Maladie de Lyme Ma vie d’agent O.N.F. avec la maladie de Lyme

Les travaux en forêt de Chailluz devenaient chaque jour plus difficiles pour Gilles Werlin, handicapé par la maladie de Lyme. L’Office lui a aménagé un poste administratif rue Plançon.

de marche, je tombais. Lever le bras pour couper une branche, je basculais à l’arrière. C’est en 2015 que j’ai vraiment déclaré la maladie. Il m’arrivait de ne pas pouvoir m’habiller car mes muscles et mes mains ne pou- vaient pas bouger. J’étais blo- qué, je marchais comme un grand-père. J’ai fait des séjours à l’hôpital” se souvient le fores- tier. Les premiers symptômes, il pense les avoir ressentis quand il a commencé à lâcher les objets sans raison comme les clés de sa maison. Aujourd’hui, Gilles va mieux. Les médicaments l’ont aidé au début puis une nouvelle ali- mentation, des huiles essen- tielles, lui ont permis d’enrayer les violentes crises. Elles revien- nent parfois. Mais elles n’ont rien de comparable à ce qu’il a pu vivre par le passé. “J’en beau- coup souffert. Outre la douleur, il y a cette perte de confiance car on n’arrive plus à travailler. On se remet en question et on ne comprend pas. Lyme a causé chez moi des troubles cognitifs avec des pertes de mémoire et de coordination, des maux de tête.” Reconnue “maladie profession- nelle” pour le Bisontin, la mala- die touche de nombreuses per- sonnes en contact avec la forêt. “Mon record : 27 piqûres en une journée dans une forêt de laMeu- se” dit-il. Si les diagnostics sont mieux posés, cela n’a pas tou- jours été le cas. “C’est grâce à

Pour se protéger des tiques

D epuis septembre 2017, GillesWerlin n’a qua- siment plus remis les pieds dans la maison forestière des Grandes baraques à Chailluz. C’est ici que l’agent de l’Office national des forêts travaillait depuis 2012

dans un cadre idyllique, vite devenu en enfer. Y revenir rap- pelle les bons comme les mau- vais souvenirs. Touché par la maladie de Lyme, le Bisontin a dû quitter ce pos- te qu’il affectionnait par la for- ce des choses. “Je remercie

l’O.N.F. qui m’a aménagé un pos- te administratif à Besançon. J’ai eu de la chance” dit-il. Il faut dire que les missions sur le ter- rain étaient compliquées à réa- liser : “J’étais toujours fatigué. S’il fallait lever le pied pour pas- ser des ronces après deux heures

La Ville de Besançon et Cyril Devesa, adjoint à la santé, mènent une campagne de sensibilisation aux piqûres de tiques.

une rhumatologue conseillée par l’O.N.F. que l’on a pu comprendre ce que j’avais et me soigner alors qu’à l’hôpital, on m’avait répon- du que la maladie de Lyme, c’était la mode…” Même si sa vie ne sera plus pagne de prévention des piqûres de tique en présence de Jean- Louis Fousseret et Cyril Devesa, adjoint chargé de la santé. L’oc- casion de rappeler des conseils simples : se balader en forêt avec L a Ville de Besançon a organi- sé le 3 juin dernier une cam-

jamais la même, Gilles positi- ve. Il peut travailler et conti- nuer les balades en forêt mais au moindre signe de fatigue, il doit se reposer. n des vêtements longs (clairs de préférence), une pince à tique, bien regarder le soir les plis de la peau. Si vous constatez 48 heures après la piqûre une rougeur qui s’étend ou d’autres symptômes (fièvre, maux de tête, douleurs) : consultez votre médecin. n

Gilles Werlin, porteur de la maladie de Lyme, à qui l’O.N.F. a aménagé un poste.

E.Ch.

EN BREF

POLITIQUE

L’ancien conseiller municipal d’opposition

On a retrouvé Jean Rosselot ! Inusable et inimitable. L’ex-opposant à Jean-Louis Fousseret connu pour ses joutes verbales, désormais élu à Belfort, pose un regard (presque) objectif sur cette ville qu’il n’a jamais pu conquérir.

Esprit Comtois Le magazine L’Esprit Comtois vient de sortir un numéro hors-série, intitulé “Balades gourmandes en Franche-Comté”. Vous pourrez y découvrir douze balades gourmandes (exclusives) éparpillées dans toute la Franche-Comté, avec des haltes gustatives dans des restaurants, chez des artisans locaux, des commerçants, dans des cafés ou dans des épiceries de produits régionaux. Ce magazine spécial de 88 pages à destination des marcheurs en quête de découvertes gourmandes et de balades familiales est disponible au prix de 7 euros dans tous les kiosques de Franche- Comté. En Vadrouille L’édition 2018 du magazine En Vadrouille vient de sortir. Cette année, le magazine publié aux Éditions du Belvédère emmène ses lecteurs et randonneurs à la découverte des mystères, secrets et curiosités du Doubs, du Jura, de la Haute- Saône et du Territoire de Belfort. 6,90 euros.

L’ancien conseiller municipal Jean

C’ est comme si on ne l’avait jamais perdu “notre” Jean ! Parce qu’il n’a pas obtenu en 2014 la tête de liste pour les élec- tions municipales après deux mandats dans l’opposition, l’ex- chef de file des Républicains a quitté Besançon où il était pro- fesseur de droit pour Bermont (Territoire-de-Belfort). C’est là- bas qu’il est devenumaire… face à deux listes concurrentes. “J’en ai fait des réunions et des ren- contres pour gagner” dit l’ancien député duTerritoire (1993-1997) et conseiller général (1985 à 1998). C’est aussi là-bas que lui a été confié en 2014 un poste de vice-président en charge du tou- risme à la communauté d’ag- glomération belfortaine, poste qui lui a toujours échappé à Besançon. Il a obtenu 89 voix (sur 99) pour ce poste de vice- président. C’est à ce titre que La Presse Bisontine l’a rencontré à l’occa- sion d’une conférence régionale

sur le tourisme. Un retour aux sources. J.-R. a accepté de livrer avec un regard extérieur - “et sans donner de leçons” - son ana- lyse sur Besançon…et forcément son maire. Florilège (car il par- le toujours autant). Sa vision sur Jean-Louis Fousseret “J’ai de l’estime pour l’homme. Nous avons été concurrents mais nous nous apprécions mutuelle- ment. C’est unmalin en politique, un bosseur mais pas un stratè- ge. Il a toujours su tenir ses adver- saires à distance pour qu’ils ne captent pas la lumière. Il a tou- jours su avant les élections remettre un coup de pinceau là où il fallait.” Jean-Louis Fousseret devenu macroniste “Cela ne m’a pas surpris du tout. Fousseret a toujours été proche des entreprises. Il a su s’affran- chir des vieilles lunes socialistes qui considèrent que le capitalis-

Rosselot est aujourd’hui

vice-président à la communauté d’aggloméra- tion de Belfort.

Tram Anti-tram dès le début, pro bus à haut de niveau de service, Ros- selot persiste et signe : “Le tram est une erreur : il ne dessert pas tous les quartiers comme aurait pu le faire le B.H.N.S. avec un prix moins élevé. Les Bisontins vont payer le fonctionnement.” Qui voit-il à droite pour les municipales ? “Le mieux placé selon moi est Jacques Grosperrin. Il a l’anté- riorité.” La réunion improbable Qui aurait imaginé que Jean

Rosselot facilite une rencontre entre Jean-Louis Fousseret et Damien Meslot (maire de Bel- fort) dans l’ancien bureau du socialiste Jean-Pierre Chevène- ment à lamairie de Belfort, entre unmaire bisontin devenumacro- niste et un membre des L.R. “C’était un bon souvenir (peu avant la fusion des Régions)” se remémore l’ex-professeur de droit. Fin Sera-t-il à nouveau candidat à la mairie de Bermont ? “Il est probable que je fasse un dernier mandat.” n E.Ch.

me est le mal absolu. Là où il a été très fort, c’est quand il fait venir Édouard Philippe (Premier ministre) avant les législatives. C’était bien joué politiquement.” Champ de ruine Il n’a jamais pardonné cette phra- se prononcée par Jean-Louis Fousseret sur l’état de la Fran- ce laissé par Nicolas Sarkozy. “Je ne lui ai pas pardonné parce que dès la victoire de Hollande, Fous- seret est venu nous dire que si les collectivités ne faisaient pas d’ef- fort, ça n’allait pas aller.Au fond, il y avait des affrontements gauche-droite à ne pas faire.”

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