La Presse Bisontine 200 - Juillet-Août 2018

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 200 - Juillet-août 2018

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À 12, les élèves de C.P. ont gagné en autonomie PLANOISE Étendu au C.E.1 à la prochaine rentrée La réforme venue dédoublée les classes de C.P. dans les zones d’éducation prioritaire arrive au terme de sa première année d’application. À l’école Fourier de Planoise où dix classes en ont bénéficié, on est dithyrambique.

Ces “petites classes” doivent

permettre de combattre la

difficulté scolaire dès les premières années, en

C e jour-là et à quelques semaines des vacances d’été, les élèves peaufi- naient leur apprentissa- ge des dizaines et des unités. Suivi par un atelier de lecture, où chacun semblait avoir une

grande facilité à déchiffrer ces mots encore inconnus il y a quelques mois. La fluidité de ces jeunes lecteurs impression- ne. Leur maîtresse, Céline Mar- guet-Schouller, le confirme. “Cet- te configuration permet de

dégager du temps à chacun pour lire. L’apprentissage de l’écritu- re s’en trouve aussi facilité, sachant que la production d’écrit demande beaucoup de temps.” De son ressenti, les élèves sont également moins inhibés dans une classe à 12. “Ils n’ont plus peur du regard des autres et il n’y a pas d’élève qui reste pas- sif, ce qui aide aux apprentis- sages. C’est comme une petite famille, il y a plus de coopéra- tion dans le groupe et moins d’es- pièglerie.” Bien sûr le revers de la médaille est la plus grande fatigabilité. “Comme ils sont peu, ils sont plus sollicités.” Ce qui a néces- sité quelques ajustements au départ. “La première journée, on a fait comme on avait l’habitu- de et puis on s’est adapté. Il faut davantage se rythmer et varier sur des temps d’apprentissage plus restreints” , explique la maî- tresse. Mais, au global, il n’en ressort que des points positifs, aussi

soutenant les élèves les plus fragiles.

bien du regard des enseignants - qui constatent aussi “un cli- mat scolaire apaisé, avec moins de pression sur le 100 % réus- site” - que celui des parents. “Ils comparent souvent avec leurs aînés, qui n’étaient pas sur les

bénéfices” , remarque Martin Schneider, directeur de l’école élémentaire Fourier. “Il y a eu peu de prise en charge par le R.A.S.E.D. entre septembre et janvier” , précisemême Luc Gros- jean, inspecteur de l’Éducation nationale. L’école de Planoise n’est pas en R.E.P. + mais a été dotée des mêmes moyens par l’Inspection d’académie au regard de son classement en quartier d’édu- cation prioritaire par la Ville de Besançon. Comme le prévoit la réforme à la rentrée prochaine, les classes de C.P. à 12 seront reconduites (y compris cette fois en R.E.P.) et même étendues au C.E.1. Ici, on prévoit déjà 9 classes de C.E.1 dédoublées dont quatre qui seront regroupées 2 à 2. “Les groupes existants ne

vont sans doute pas bouger en bloc, on va faire au mieux” , note Martin Schneider. Car se pose aussi un problème de configu- ration des locaux, qui ne per- mettent pas toujours l’héber- gement de ces “petites classes”. “Il est compliqué de mettre en place deux enseignants dans un même espace. On occupe parfois des classes temporairement libé- rées, ce qui demande un plan- ning et de la souplesse” , recon- naît le directeur, saluant au passage les efforts de son équi- pe éducative. C’est pourquoi de petits travaux sont prévus d’ici l’an prochain, via une collabo- ration avec des chercheurs de F.E.M.T.O.-S.T. qui ont mis au point un système de méta-pan- neau acoustique. n S.G.

mêmes temps d’apprentissage.” À la direction, on s’en félicite aussi. “Le travail en ate- lier, l’individuali- sation du par- cours, la réponse “dans la dentelle’’ à des problèmes de tous ordres (cogni- tifs, éducatifs…). Tout cela permet une autre approche et on en mesure bien les

“Comme une petite famille.”

La relation élève-maître est plus aisée avec des temps d’accompagnement individuel ou en petits groupes.

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