La Presse Bisontine 198 - Mai 2018

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 198 - Mai 2018

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L ’ h u m e u r

CONFLIT

Un test de paternité

11 jours en grève de la faim pour savoir si c’est lui le père

L e “comité du 5 mai bisontin” est né. Son but : “Faire la fête à Macron” à l’occasion du premier anniversaire de l’élection du chef de l’État. Qui y a-t-il der- rière cette intention belliqueuse de “faire sa fête” au président ? Nul ne le sait vraiment… Dans le communiqué de pres- se envoyé aux médias pour pré- venir de cette initiative, aucun interlocuteur identifié, aucun contact physique, juste un mail et une adresse Facebook. Ces militants se disent partisans d’un “grand débordement géné- ral” et appellent à la “conver- gence des luttes” , mélan- La fête à Macron

Séparé depuis août de son ex-compagne avec qui il a vécu 3 ans, l’homme pense être le père de l’enfant né en avril. Il évoque un vide juridique. La mère fait valoir ses droits.

à trois semaines d’un mariage prévu aux Fins, se noue une affaire atypique. Celle d’un homme qui pense être le père. Celle d’une femme qui se dit cer- taine qu’il n’est pas de lui. “Elle m’a annoncé notre rupture alors que le mariage était prévu le 26 août, trois semaines plus tard. J’ai tourné la page, je suis reparti vivre à Besançon jus- qu’à ce que j’apprenne par un ami en décembre qu’elle était enceinte. Je l’ai appelé car les dates collent. Mais elle m’a tout de suite dit qu’il n’était pas de moi et qu’elle me fournirait une preu- ve médicale. C’était une simple écho- graphie.” Au fil des jours, le doute s’ins- talle. Sébastien compte et recompte. Il veut savoir : “Une vie n’est pas la même selon si vous êtes père ou pas.” Jointe au téléphone, la maman se dit fatiguée et pense qu’il mène cette action pour nuire à sa réputation. Elle explique “que son ex-compagnon peut entamer une procédure légale.” Ce qui n’est pas entendable pour Sébastien sachant que le juge des référés ne peut être saisi dans ce genre d’affaires : “Dois- je attendre au minimum un an et demi pour que la justice se prononce ? Si je suis le père, je ne verrai pas mon fils faire ses premières dents, marcher. Il y a deux solutions : soit l’enfant est de moi et j’assumerai mon rôle de père en bonne intelligence, soit il n’est pas de moi et je fais mes bagages !” déclare

L es histoires d’un père n’assu- mant pas la venue d’un nouveau- né, il en existe à la pelle. Celle d’un homme réclamant ce rôle, c’est plus original. Voilà en résumé l’histoire de ce Bisontin venu poser sa tente durant 11 jours - du 9 au 18 avril - devant l’habitation de son ex-com-

pagne dans le Haut-Doubs. Sébastien L. a mené une grève de la faim pour connaître l’identité du père après que son ex-compagne a donné naissance à un enfant en avril dernier. Au-delà du récit d’un homme et d’une femme qui vécurent trois ans ensemble avant de se séparer le 31 juillet 2017

lectif bisontin SolMiRé, dans un communiqué qui reste assez confus dans ses intentions. Comment le maire macronis- te de la première heure réagit à cette initiative ? “Faire la fête à une personne” est par défini- tion s’attaquer physiquement à celle-ci. Il est donc déplorable d’inciter à ce type de rassem- blement et d’agissement” com- mente Jean-Louis Fousseret, préférant constater que “pour la première fois, nous avons un président qui fait ce qu’il a dit qu’il ferait. 12 mois après, tous les grands chantiers de trans- formation du pays ont été lan- cés voire déjà adoptés.” l

geant sans nuance aucune, tous les com- bats, de Notre-Dame- des-Landes à la grè- ve des cheminots en passant par le col-

Sébastien a stoppé sa grève de la faim le 18 avril mais ne sait toujours pas s’il est le père ou pas de l’enfant de son ex- compagne.

amoindri par onze jours de grève de la faim. Lemaire, les gendarmes, étaient venus le voir. Des amis et collègues l’ont soutenu. Il va entamer une pro- cédure légale qui risque de durer plu- sieurs mois. n E.Ch.

l’homme qui dit avoir eu recours à cet- te solution par la force des choses. “Je préfère vivre avec des regrets qu’avec des remords. Je retiens qu’en France, une maman peut priver un papa de son enfant” dit-il. Il a replié ses bagages mercredi 18 avril,

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