La Presse Bisontine 197 - Avril 2018

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La Presse Bisontine n° 197 - Avril 2018

Le Lion-buffle de Mauro Corda.

Le nouveau règne animal de Mauro Corda Premier événement de taille dans le cadre de la célébration des 10 ans de l’inscription du réseau Vauban à l’Unesco : cette exposition inédite du grand sculpteur animalier Mauro Corda, du 1 er avril au 15 septembre. EXPOSITION CITADELLE DE BESANÇON

Et son Autruche-girafe…

C e sculpteur atypique, fils de maçon né à Lourdes en 1960, expose partout dans le monde et déve- loppe un vocabulaire esthétique

bien à lui. Qu’elles soient en bronze, résine, aluminium ou fonte de fer, ses sculptures son- dent les limites du corps, ani- mal, humain. Le règne animal

revisité par Mauro Corda prend toute donc sa dimension à la Citadelle et marque le lance- ment des festivités qui se suc- céderont toute l’année pour fêter le dixième anniversaire de l’inscription de Besançon et du réseau Vauban sur la liste du patrimoine mondial de l’hu- manité dressée par l’Unesco. La Citadelle offre donc un écrin idéal aux espèces “en voie d’ap- parition” de Mauro Corda. En écho avec l’exposition per- manente du Naturalium, l’ar- tiste invité alerte sur les choix actuels et les enjeux pour l’hu- manité de demain : la mani- pulation génétique, le rapport à la norme, la bioéthique, la responsabilité, etc. Avec une expérience de plus de trente ans dans la sculpture anima- lière, Corda axe principalement son œuvre sur le biomimétis- me et le “règne animal” mis à mal par l’humain. Dans ses œuvres hybrides, souvent monumentales, l’artiste joue

dans l’enceinte de la Citadelle invitant le visiteur à un safa- ri d’un genre nouveau. Le cœur de l’exposition, présentant une rétrospective de l’œuvre ani- malière de Corda, se dévoile quant à lui au Hangar aux Manœuvres. Un bestiaire fan- tastique de pièces hybrides, tro- phées, métamorphoses et furies poétiques, ponctue un parcours conçu comme un dédale où vient se perdre le visiteur, de fausses pistes en découvertes. Au service d’un univers oni- rique, Corda manie un voca- bulaire plastique faisant constamment dialoguer ombre et lumière, disparition et appa- rition, fatalisme et espoir en l’éveil des consciences

sur les réunions harmonieuses de plusieurs animaux telles l’Autruche-girafe, la Girafe- cerf, le Chameau-yack, le Pha- cochère-antilope, etc. Ces chi- mères, par la noblesse de leurs matériaux (bronze blanc, bron- ze nickelé, aluminium…), le rendu de leur musculature ou leur posture, paraissent sou- vent en tension mais jamais

citoyennes. Cette arche de Noé d’un genre nouveau s’enrichit de prêts de plusieurs musées français. Le catalogue diffusé à l’occasion de l’exposition revient notamment sur la filia- tion artistique dans laquelle s’inscrit Mauro Corda : Antoi- ne-Louis Barye (1795-1875), François Pompon (1855-1933) ou encore Rembrandt Bugatti (1884-1916). n

monstrueuses. Qu’elles soient stylisées dans le style cubiste de Pablo Picasso, amputées ou emprisonnées dans des cages de perles, elles révèlent une for- ce et une drôle- rie non dénuées d’une certaine tendresse. Cette Zoospecti- ve se déploie

Un bestiaire fantastique

L’Ours-morse rugissant fait face aux visiteurs dans la cour d’entrée de la

de pièces hybrides.

Exposition “Zoospective, le règne animal” Mauro Corda, sculpteur de rêves Du 1 er avril au 15 juillet - Citadelle Plus d’infos sur dixans.besancon.fr

Citadelle. (photo J. Renard).

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