La Presse Bisontine 197 - Avril 2018

24 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 197 - Avril 2018

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l Phénomène 2 % des étudiants ? La prostitution étudiante existe, certains l’assument Proches du milieu étudiant bisontin, ou des

mouvements ultra- féministes, certaines

et ceux qui sont concernés” notent les responsables de cette association loca- le. D’autres mouvements, proches des milieux étudiants, revendiquent aus- si cette forme de liberté. C’est notam- ment le cas de l’A.M.E.B., l’Associa- tion Multiculturelle des Étudiants de Besançon, membre de la fédération Solidaires, proche de l’ultra-gauche et surtout présente à la Fac de lettres rue Mégevand. Si aucun mot d’ordre unitaire de l’association n’encourage la prostitution étudiante, plusieurs de ses sympathisants revendiquent haut et fort le droit de vendre ses charmes. Rencontrés à l’occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes le 8 mars dernier sur l’espla- nade des Droits de l’Homme à Besan- çon, plusieurs membres de l’A.M.E.B. justifient le phénomène de la prosti- tution estudiantine. “Je suis évidem- ment contre la prostitution forcée, mais il arrive régulièrement que des étu- diants soient obligés de recourir à la prostitution sur Besançon pour pou- voir payer leurs études. Ces jeunes-là ont besoin de soutiens et de conseils que nous essayons de leur apporter” note Justine (les prénoms ont été chan- gés), membre actif de l’A.M.E.B. Antoine, lui, reconnaît se prostituer régulièrement. “Nous ne sommes pas des abolitionnistes. La prostitution peut être un choix assumé, pour de l’argent de poche. Et s’il y a du plaisir en plus, c’est encore mieux. Il faut arrêter avec ce tabou de la société” commente ce jeune militant qui avoue que “chaque fois que je me suis prostitué, ça a tou-

le recours à la prostitution comme l’as- sociation P.D.A. (Partage, droits et auto- nomie). Basée à Besançon, cette asso- ciationœuvre pour “créer de la solidarité entre travailleur(ses) du sexe, les sym- pathisants et les associations. Nous luttons contre l’exclusion et le jugement portés sur le travail du sexe, la victi- misation et toute forme de violence ou de contrôle des corps. Nous apportons du soutien aux travailleur(euses) du sexe et nous organisons des événements pour informer un public plus large. Nous sommes persuadés que person- ne n’a droit de parler à la place de celles

“C e sont les violences qu’il faut abolir, pas le travail du sexe” commente le réseau de travailleurs du sexe baptisé “Putains dans l’âme” qui a des ramifications sur Besançon. D’autres mouvements locaux justifient associations semblent plutôt bienveillantes vis-à-vis du phénomène prostitutionnel.

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p.5

p.6 et7 Cartesgrises,permisde conduire Les couacsdu service publicàBesançon

Des tonnes de poubelles suisses déposées enFrance. Les services des douanes ont interpellé l’an dernier 140automobilistes suissesquivenaientdéverser leurs sacs-poubelles de l’autre côté de la frontière.Un phénomène en hausse. (page4) La guerredes gaules? Les associations de pêche deMorteau et deGran- d’Combe-Chateleu ne sont pas sur lamême lon- gueurd’onde concernantunéventuelprojetde fusion. (page5)

Le chefdu service cancérologie aquittéBesançonpourun salairede 26000eurosmensuelsàStrasbourg

La valsedesagents Tournée cherche facteur fidèleauposte p.25

Logement social LeHaut-Doubs en tension p.16à24

Lemal-êtredesagentshospitaliers. Un deuxièmemouvement de grève a touché l’hôpi- tal deMorteau et notamment le personnel de la maison de retraite. (page10) Berthet, 130 ansde garde-temps. Lamaisonhorlogère crééeàCharmauvillersen1888 revient deBâle avec un certain optimisme.Une édi- tion limitée sort à l’occasion de l’anniversaire de cetteEntreprise duPatrimoineVivant. (page44)

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Rédaction: “Les Éditions de la Presse Bisontine” - Tél. 0381679080 - redaction@publipresse.fr -www.presse-bisontine.fr

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a quelques années à Montpellier avait fait apparaître que sur 651 étudiants interrogés, 13 avaient déjà accepté de l’argent ou autre chose en contrepar- tie d’un acte sexuel, soit 2 % des répon- dants. Ce chiffre, rapporté à la popu- lation étudiante totale, pourrait faire apparaître une pratique prostitution- nelle étudiante relativement impor- tante en termes absolus, de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers d’étu- diants. Mais c’est le propre de la pros- titution cachée, elle échappe à toute tentative de comptabilisation. n J.-F.H.

jours été consenti et libre. C’est du cas par cas.” Ses parents ne sont pourtant

pas au courant qu’il s’adonne régulièrement à l’amour tarifé. Comme Antoine, ils sont sans doute plusieurs dizaines d’étudiants bisontins à avoir recours à la prostitution de manière plus ou moins régulière. Il n’existe évi- demment pas d’étude statistique sur le sujet. Une enquête menée il y

“C’est un choix assumé, pour l’argent de poche.”

Certains mouvements, à l’image de “Putains dans l’âme”, ou certains membres d’associations étudiantes comme l’A.M.E.B. prônent clairement la liberté de se prostituer.

l Le réglementarisme

Autre pays, autre législation

Le sexe fait recette en Suisse voisine Autorisée et réglementée

en Suisse, la prostitution a le vent en poupe dans le canton de Neuchâtel notamment où des dizaines de femmes proposent un amour tarifé dans des salons érotiques. Une dizaine de Françaises sont déclarées et 7 clients sur 10 seraient français. Quels tarifs ? Dans un salon situé au centre du Locle, les clients peuvent bénéficier de fel- lations sans préservatif. Pour ce ser- vice, dit “naturel”, la durée est de 15 minutes et inclut une douche avec la fille. Son prix était il y a deux ans de 150 francs suisses, soit 122 euros avec une boisson offerte. Seulement 11 % des fellations seraient proté- gées ! Il faut compter 110 euros pour un “69” avec un rapport puis 185 euros pour 45 minutes, et enfin 210 euros pour une heure. Cartes de fidélité et demandes spéciales sont proposées…

“E n France, vous avez un problème avec le sexe… Vos élus sont coincés.” La phrase “choc” sort de la bouche de la gérante d’un salon de massage au Locle. On les appelle en Suisse “salons de massage”, mais ce sont de véritables maisons closes, qui proposent un amour tarifé en toute légalité. Fellation, pénétration, tout est proposé. Jusqu’aux pratiques sado- masochistes, qui à en croire les pro- fessionnelles, seraient en augmenta- tion. “L’un des objectifs de la loi sur la prostitution promulguée en 2006 qui réglemente la prostitution en Suisse était d’éviter la traite humaine. Toutes les prostituées sont chargées de se décla- rer. On contrôle les passeports par exemple, les autorisations” explique le chef d’Office au service de l’Emploi du canton de Neuchâtel. Dans ce canton justement, il existe une originalité au Locle, juste à côté de la frontière française. La Ville posséde- rait la plus grande concentration de prostituées des trois principales villes du canton avec huit salons de massa- ge érotique et 29 filles (recensées il y a deux ans), soit le plus grand nombre de travailleuses du sexe par rapport à sa population (10 000 habitants). Neuchâtel arrivait en seconde position

avec 25 salons et 72 prostituées pour 33 000 habitants. “Peut-être est-ce dû à un loyer moins cher” émet le chef de l’Office. À La Chaux-de-Fonds, on dénombrait en 2016 51 péripatéti- ciennes pour 21 salons et 38 000 habi- tants. D’après les statistiques offi- cielles, 156 personnes étaient inscrites comme travailleuses du sexe dans le canton de Neuchâtel. Enmajorité, elles sont de nationalité étrangères. En Suisse, comme aux Pays-Bas ou en Allemagne, c’est le système régle- mentariste qui prévaut. Le turn-over des prostituées est très présent du fait

La prostitution est autorisée dans les salons en Suisse.

laissent des brochures et numéros de téléphone aux jeunes femmes afin de les guider en cas de problème. Des contrôles inopinés ont régulièrement lieu dans ces maisons closes pour véri- fier si les professionnelles sont décla- rées ou non. Dans ces maisons closes, les prostituées reversent bien sûr une partie de leur exercice au gérant. Depuis l’adoption de cette réglemen- tation de 2006, les autorités suisses considèrent qu’il n’y a pas de prosti- tution sur le domaine public. Celle-ci se fait en salon. Mais depuis le boom d’Internet, les pratiques évoluent. La loi a dû s’adapter. “Le marché du sexe et de la prostitution a passablement évolué au cours de la dernière décen- nie, catalysé notamment par Internet. Les annonces démontrent clairement un élargissement de l’offre, notamment par la proposition d’escorte. Notre régle- mentation actuelle est devenue désuè- te et peut, à court ou moyen terme, nous

faire craindre une perte de contrôle” avoue le service neuchâtelois de l’em- ploi. Les autorités du canton de Neuchâtel ont donc adopté une nouvelle loi sur la prostitution et la pornographie le 21 mars 2016. Tout cela en raison d’un “milieu qui évolue” concède le Conseil d’État. Il existait également des lacunes juridiques. Des choses ne changent pas malgré cette récente loi : toute personne dési- rant s’adonner à la prostitution ou ouvrir un salon de prostitution est tou- jours tenue de s’annoncer préalable- ment auprès de l’office de contrôle du service de l’emploi. Salons de massa- ge, clubs de sauna, studios et loge- ments privés servant à des fins de pros- titution, bars à hôtesses, agences d’escorte, prostitution en voiture, de rue… Chez le voisin, le sujet n’est pas tabou. n

de la difficulté du métier où les filles peuvent tra- vailler 90 jours consé- cutifs. En majorité, elles débarquent des pays de l’Est (Roumanie) ou d’Es- pagne, nationalité qu’elles ont acquise pour bénéficier du statut de membre de l’Union euro- péenne, leur facilitant ainsi l’accès aux autori- sations administratives. Pour la plupart, ces filles sont jeunes, entre 18 et 30 ans. Le suivi médical n’exis- te pas mais les autorités

Pour la plupart,

des filles entre 18 et 30 ans.

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