La Presse Bisontine 197 - Avril 2018

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n° 197 - Avril 2018

SPORT

Les autorités sanitaires sur le coup Football : les pelouses artificielles vont-elles se retrouver sur la touche ? La mise à jour des risques éventuels pour la santé, liés aux microbilles de caoutchouc, n’a pas eu d’impact à Besançon. Les joueurs amateurs ou en club n’ont pas déserté les terrains.

U ne fin de semaine en soi- rée, c’est l’heure de l’en- traînement pour le Besançon Football au complexe sportif de Saint-Clau- de. Chez les joueurs, la concen- tration est de rigueur, tout en faisant montre d’une certaine décontraction. Rien ne laisse penser qu’une ombre noire pla- ne au-dessus de cette verte par- celle de jeu, ou devrait-on plu- tôt dire “en dessous”. Car c’est bien là que le problème se situe. Depuis quelque temps, la polé- mique enfle. Jouer au football (mais aussi au rugby, au ten- nis…) sur ses terrains synthé- tiques pourrait-il être cancéri- gène ? Des recherches scientifiques menées aux États- Unis tendent à le prouver. Pour s’en assurer, l’Agence nationa- le de sécurité sanitaire (A.N.S.E.S.) a été chargée de réaliser une étude approfondie. Utilisées pour maintenir les fibres du gazon et éviter la for- mation de trous, les petites billes noires mises en cause contien- draient notamment arsenic, chrome et plomb. Elles pro- viennent majoritairement de pneus usagés et ont la fâcheu- se tendance à s’infiltrer partout, comme en atteste Samuel Ken- nel, président du Besançon Foot- ball. “Les parents se plaignent

souvent que leurs enfants ramè- nent plein de billes noires à la maison.” Lui qui évolue depuis dix ans dans le club, “en jouant sur des terrains synthétiques, ancienne et nouvelle génération” , dit ne pas avoir constaté d’impact par- ticulier sur la santé, “si ce n’est des problématiques d’adduc- teurs et de tendinites liées au fait que le terrain soit plus dur qu’en herbe.” Les fortes chaleurs participent, certes, à dégager une odeur “et c’est plus étouffant, mais com- me d’autres aléas ailleurs” , tem- père-t-il. “Sur le sable, on res- pire par exemple beaucoup de poussière.” Des désagréments qui n’égalent pas leur atout prin-

Les terrains synthétiques ont une durée de vie moyenne de 12 ans et leur entretien impose un renouvellement des microbilles tous les 2 à 3 ans.

et donc à Saint-Claude. La Ville se dit bien sûr prête à se mettre en conformité en cas de danger avéré. Aucun nou- veau projet d’installation n’était de toute façon en cours, n’im- posant pas de retour en arriè- re comme à Strasbourg. Par mesure de précaution, le futur City stade des Clairs-Soleils fera toutefois appel à une solution alternative de remplissage, avec uniquement du sable, et les four- nisseurs commenceraient déjà à anticiper d’après Abdel Ghe- zali. “Ils proposent dorénavant du liège, ce que nous ne trou- vions pas avant.” n S.G.

nombre ait explosé en France depuis 2000. On en compte 84 en région d’après la Ligue de football Bourgogne-Franche- Comté (sur 1 745 terrains) dont 26 sur le seul département du Doubs et une dizaine dans l’Ag- glomération. Besançon a vu l’ins- tallation de ses premiers ter- rains synthétiques il y a 20 ans. “Celui du complexe Vautrot a été changé l’an dernier et l’an- cien terrain de sable des Orchamps a été transformé en synthétique il y a un an et demi, car c’est apprécié et demandé” , précise l’élu. Deux autres pelouses artificielles se trou- vent au complexe de Rosemont,

cipal. “Ces ter- rains sont uti- lisables toute l’année et par tous les temps (pluie, gel…). Dans une région comme la nôtre, cela a un intérêt” , résume Abdel Ghezali, adjoint aux sports de la Ville de Besan- çon. Ce qui explique que leur

Pas de microbilles pour le futur City stade des Clairs-Soleils.

Au cœur des débats, ces microbilles issues de pneus recyclés.

Ils se jouent du vide sur leur ligne SPORT Un club de slackline à Besançon

de nuages. Le cadre et les paysages étaient somptueux.” Car c’est aussi ça “la slack” : communier avec la nature, avoir cette sensation de liberté tout en étant “à la recherche de nouveaux endroits.” Bien sûr avec la sécurité en tête. “On est doublement assurés et accrochés sur plusieurs points.” Une fédération devrait d’ailleurs pro- chainement voir le jour au niveau natio- nal pour poser une cadre (qui a le droit de tendre des lignes et où ?).Au niveau local aussi, on s’organise. “Nous avons eu un premier rendez-vous avec la Vil- le et nous réfléchissons à une charte de bonnes pratiques.” En attendant, les entraînements sont ouverts à tous dès 6 ans et sans limi- te d’âge. Ils ont lieu chaque mercredi soir à La Saint-Claude (37, rue Fran- cis Clerc) de 18 heures à 20 heures “Nous proposons deux formules : soit 25 euros l’adhésion et 5 euros en sus par personne pour chaque cours ou 85 euros tout compris à l’année.” L’ou- verture d’un espace des cultures urbaines (B.M.X., graffiti, skate…) au complexe des Torcols à la rentrée pro- chaine offrira sans doute un deuxiè- me créneau horaire. n S.G.

Tout est question d’équilibre et de plaisir selon les adeptes de la pratique, aussi appelés “slackliners”. Ils sont une dizaine à se réunir chaque mercredi soir à la salle de gym La Saint-Claude.

O n a pu les voir à l’œuvre lors des beaux jours à Chamars, la Gare d’Eau ou Bregille. Leur ligne tendue entre deux poteaux ou deux arbres, à quelques centimètres du sol. Mais qui sont ces funambules d’un nouveau genre ? Des sportifs, des mères de famille, des étudiants et même des enfants. La discipline, découverte en Californie dans les années quatre- vingt, prend peu à peu de l’ampleur et offre de nombreuses variantes sous diverses appellations : highline, water- line, jumpline, longline, etc. “On peut s’installer à différentes hau- teurs, parcourir différentes longueurs, pratiquer sur l’eau, faire des sauts ou des figures…” , nous confirme Hélène Tatibouet, animatrice sportive et res- ponsable de l’association Slackpassion, créée en septembre dernier à Besan- çon par un petit groupe de passionnés. “Nous avions l’habitude de pratiquer

ensemble et on a voulu monter un club pour faire découvrir la slackline au plus grand nombre. Cela s’apparente beaucoup au yoga, il faut être concen- tré et ça apporte pas mal de détente.” Elle-même a découvert la pratique à

Vital’Été en animant des ateliers avec l’A.S.E.P. Depuis 5 ans, elle ne quit- te plus ces terrains de jeu éphémères créés grâce à des sangles installées en ville, en pleine nature ou même en intérieur. “J’en ai même une dans mon salon !” Parmi ses dernières “sor- ties highline” (à plus de 5 m du sol), la jeune fem- me s’est rendue à côté de Métabief. “Nous avons ten- du une ligne de 45 m de long au-dessus d’une mer

Une pratique proche du yoga.

La largeur de la ligne peut varier entre 2,5 cm et 5 cm de large. Ici, lors d’une sortie highline au-dessus de Métabief.

Contact : slackp25@yahoo.com ou sur facebook.com/slackp25/

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