La Presse Bisontine 197 - Avril 2018

BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 197 - Avril 2018

“Nous avons sauvé la Maison de l’Europe” RÉGION La polémique lancée par Jean-Philippe Allenbach Patrick Ayache répond à l’accusation du fédéraliste Jean-Philippe Allenbach selon laquelle le vice-président à la Région aurait “trahi” et fait “cadeau” de l’association “franc-comtoise” à la Bourgogne.

L a Presse Bisontine : L’asso- ciation Maison de l’Europe en Franche-Comté que vous pré- sidiez est devenue en mars un établissement public nommé “Mai- son de l’Europe en Bourgogne-Franche- Comté” géré par la Région. Jean-Phi- lippe Allenbach (Mouvement Franche-Comté) estime que vous avez trahi et sabordé l’association “franc- comtoise” basée à Besançon. Com- prenez-vous cette attaque ? Patrick Ayache (vice-président de la Région) : Je ne la comprends mais en plus elle n’est pas fondée. Il ne connaît pas laMaison de l’Eu- rope et a commencé à s’y inté- resser en prenant son adhésion en 2016 alors qu’elle est créée depuis 2006 et il n’a jamais pris la peine de demander pourquoi on faisait cela, pourquoi les sta- tuts changeaient. Le conseil d’ad- ministration du 14 novembre 2017 a validé à l’unanimité la modification des statuts avec la société civile, les élus… Le pro- cès qu’il me fait est injuste.

que la Région prenne ses res- ponsabilités et qu’elle soutien- ne un organisme dont l’objet est l’information citoyenne sur l’Eu- rope. La réponse de la Région a été “oui”. Nous avons un bud- get au moins égal ou supérieur puisque nous avons réussi à convaincre la Côte-d’Or et la Nièvre notamment de nous rejoindre dans cet établisse- ment. Modestement, nous avons sauvé la Maison de l’Europe, maintenu les deux sites à Dijon et Besançon, les 6 emplois, pen- dant que deux autres Maisons de l’Europe ont disparu, à Caen et à Ajaccio. L.P.B. : Est-ce un procès d’intention que d’imaginer que la Région pour- rait utiliser cette entité à ses fins, quelques mois avant les élections européennes ? P.A. : Si on fait cela, le label de l’Union européenne saute ! C’est impossible. Nous n’avons jamais fait d’intrusion politique. Dans notre conseil d’administration, il y a des Européens fédéralistes,

tuts ? N’y a-t-il pas eu un mélange des genres entre votre mandat asso- ciatif et votre mandat politique ? P.A. : Il n’y a jamais eu de mélan- ge. Les collectivités dans le cadre de leur contrainte budgétaire nous ont prévenus en nous disant qu’elles ne pourraient plus financer la Maison de l’Eu- rope de Franche-Comté (basée rue de la République à Besan- çon) à cette hauteur, environ 50 000 euros pour Besançon,

50 000 euros pour le Doubs. Il a donc fallu réagir. J’ai demandé un peu de temps car si ces deux col- lectivités ne maintenaient pas leurs subven- tions, c’était le dépôt de bilan et la fin. Étant pré- sident de cette association, confrontée à ce problème, nous avons demandé

“Le procès qu’il me fait est injuste.”

Patrick Ayache, le nouveau président de la Maison de l’Europe Bourgogne-Franche-Comté qui rayonne à Dijon et à Besançon.

Au sein de la commission, cer- tains voudraient diminuer les aides des fonds structurels ou de la P.A.C. Les enjeux sont énormes. L’Europe va distribuer à la Bourgogne-Franche-Com- té 1,4 milliard d’euros dans le cadre de la préparation du bud- get jusqu’à 2020. n Propos recueillis par E.Ch.

des Européens tout court. Le débat n’est jamais là. Le débat est le suivant : c’est quoi l’Eu- rope, comment contribuer à ame- ner les étudiants, les entreprises, à s’emparer de cette question ? Nos missions restent les mêmes : informer les citoyens en toute indépendance, inciter à une réflexion, promouvoir les ini-

tiatives et diffuser les informa- tions communautaires. L.P.B. : Vous représentiez la Région à Bruxelles le 20 mars. Qu’avez-vous demandé ? P.A. : Je suis allé défendre le maintien de la politique de cohé- sion dans le cadre de la prépa- ration du budget de l’Europe.

L.P.B. : Pourquoi avoir modifié les sta-

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