La Presse Bisontine 196 - Mars 2018
L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Bisontine n°196 - Mars 2018
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table des personnes qui auront vocation à participer à des exé- cutifs locaux.Notre démarche n’est pas de nous distribuer entre nous les candidatures aux prochaines élections. C’est tout le contraire : on consulte, on fédère, on fidélise. Puis on va créer un projet pour accompagner des listes aux pro- chains scrutins. L.P.B. : Pensez-vous personnellement aux prochaines municipales à Besançon où le maire, macroniste, ne se repré- sentera pas ? A.C. : Il est trop tôt pour parler de cette échéance. Le temps de l’in- carnation viendra après toutes les démarches que je viens d’évoquer. De manière générale, bien sûr qu’on pense aux municipales. Non seulement pour Besançon mais pour d’autres communes duDoubs commeMontbéliard ou encore Pon- tarlier où on aura vocation à pro- poser des projets L.R.E.M. Paral- lèlement, nous approcherons les maires qui font bien leur travail pour éventuellement les soutenir. Concernant les candidatures, on va fonctionner comme on l’a fait pour les législatives en partant de la base. Onm’interpelle déjà régu- lièrement dans la rue pour me dire “Je veux participer à votre pro- jet.” Mon rôle sera de mettre en avant tous ces nouveaux visages qui émergent. Personnellement et pour répondre à la question de ma candidature potentielle, je n’en suis pas là. L.P.B. : On peut penser que vous pour- riez être adoubée par Jean-Louis Fous- seret pour qui vous travaillez depuis dix ans ? A.C. : Pour le mouvement, c’est une chance énorme de profiter de son expérience, de son réseau local, mais aussi national. Il ne m’a don- né qu’un conseil : ne pas aller trop vite… L.P.B. : Revenons un moment sur une petite polémique qui a secoué il y a quelques semaines le microcosme sur la twittosphère concernant la compati- bilité, ou non, de vos fonctions de réfé- rente L.R.E.M. avec celle d’attachée de presse de la Ville. Vous ne vous étiez pas exprimée sur le sujet. A.C. : Je sais parfaitement où je suis et les deux fonctions sont tout à fait étanches. Voilà dix ans que je travaille auprès du maire, je suis attachée de presse depuis quelques années maintenant et j’ai toujours parfaitement distin- gué les sujets. La seule morale que je tire de cette histoire qui était bien “une tempête dans un verre
POLITIQUE
La référente départementale de L.R.E.M.
“On occupe le terrain que les autres n’occupent plus”
D’un naturel discret, Alexandra Cordier, référente départementale de La République En Marche, et par ailleurs proche collabo- ratrice du maire de Besançon, fait part de ses convictions sur le renouvellement indispensable de la vie politique qu’elle, et d’autres, veulent incarner non seulement à Besançon, mais aussi dans les principales communes du Doubs. Interview.
L a Presse Bisontine : Après quelques déconvenues - sénato- riales ratées, législatives par- tielles perdues…- le mouvement En Marche ne traverse-t-il par un trou d’air ? Alexandra Cordier : On sait par habi- tude que les élections partielles sont toujours déconnectées de l’élection nationale et on a bien conscience que de vouloir transformer la Fran- ce est un travail de longue haleine et pas de neuf mois seulement. C’est la raison pour laquelle, à travers tous les comités locaux et les comi- tés départementaux, on s’attache à continuer à faire la pédagogie des réformes. Il faut juste imaginer tout ce qu’Emmanuel Macron a déjà fait et engagé en à peine huit mois : loi de moralisation de la vie publique, restauration de l’image de la Fran- ce au cœur de l’Europe et dans le monde, les ordonnances travail qui ont donné plus d’oxygène aux entre- prises, le dédoublement des classes dans les zones prioritaires, la réfor- me engagée de la formation pro- fessionnelle et de l’apprentissage, etc. Il n’y a aucun essoufflement ni trou d’air. Sur le terrain, à travers les comités, on fait ce travail de remettre l’électeur au cœur de la
Bio express Alexandra Cordier
l
a 34 ans.
l Elle a suivi sa scolarité à l’école et au collège Notre- Dame, puis au lycée Saint- Jean de Besançon. l Elle a poursuivi à la faculté par un D.E.U.G. d’A.E.S. (Administration économique et sociale). concours d’entrée à Sciences Po Lyon, elle termine major de sa promotion. l Elle intègre ensuite la Caisse des dépôts et consignations de Franche- Comté où elle gère les crédits. l Après les municipales de 2008, elle intègre le cabinet du maire de Besançon qui cherche à renouveler son équipe. Elle est référente départementale du mouvement En Marche depuis sa création en 2016. l Après avoir réussi le l
La Bisontine Alexandra Cordier est référente départementale de La République En Marche depuis la création du mouvement.
vie politique. Nos réunions du samedi attirent entre 50 et 100 personnes à chaque fois. Je suis persuadée que ça va payer et, ça paye déjà. En résumé, on occupe le terrain que les autres partis n’occupent plus. L.P.B. : Le nombre de Marcheurs dans le Doubs semble toutefois stagner ? A.C. : Nous sommes précisément 2 521 adhérents dans le Doubs (N.D.L.R. : chiffre au 7 février), dont 167 pour le Grand Besan- çon. Au soir du 7 mai, nous étions 2 502 adhérents. Le mouvement En Marche se stabilise. Entre- temps, des personnes ont quitté le mouvement, de nouvelles sont arrivées. Il y a aussi tous ceux qui
suivent nos réunions et notre tra- vail et qui n’adhèrent pas forcé- ment. Sur le plan national, on compte 150 adhérents de plus chaque jour. Nous sommes désor- mais 393 000 adhérents En Marche. L.P.B. : Que vous disent ceux qui quit- tent le mouvement ? A.C. : Parmi les personnes qui ont quitté le mouvement, certaines nous ont fait part de leur décep- tion par rapport à la C.S.G.,même si par ailleurs ils disent continuer de soutenir Emmanuel Macron. Car ils savent qu’il n’y a pas de surprise : il applique ce qu’il a annoncé. Sur tous les sujets, nous nous appliquons à faire de la péda-
gogie.
L.P.B. : La montée en puissance de Lau- rent Wauquiez à droite sonne-t-elle la fin des illusions pour ceux qui croient que le clivage gauche-droite est mort ? A.C. : Il est clair qu’une droite, conservatrice, est bien de retour et ce clivage, ce débat, est tout à fait sain. De son côté, Emmanuel Macron poursuit son chemin et applique son programme sans dévier de sa ligne. On a tous les argumentaires pour répondre à une droite qui proposait dans ses derniers programmes une baisse drastique du nombre de fonc- tionnaires, du nombre de com- munes, etc. Que la droite critique les choix du gouvernement actuel est tout à fait logique. En revanche, sur le terrain, on ne la voit pas beaucoup pour l’instant. Ceux qui sont sur le terrain, ce sont lesMar- cheurs, et c’est sur le terrain que je mesure à quel point les per- sonnes qu’on rencontre ont besoin de ce renouveau politique. L.P.B. : N’y a-t-il eu aussi des trous d’air également dans la gouvernance dumou- vement sur le plan départemental. Cer- tains adhérents de la première heure comme Denis Baud à Besançon, n’ont pas hésité à critiquer ouvertement votre façon un peu “verticale” de diriger le mouvement. Les tensions sont effacées ? A.C. : Nous sommes dans un mou- vement où chacun peut s’expri- mer librement. Denis l’a fait, nous nous sommes expliqués, et les quelques incompréhensions qui pouvaient exister ont été levées. Denis Baud continue à être aujour- d’hui un des principaux anima- teurs du comité En Marche de Besançon. L.P.B. : Quelle est votre ambition intime sur le plan politique au-delà de la coor- dination départementale d’En Marche ? A.C. : Pour l’instant, mon rôle de référente départementale est aus- si de faire émerger de nouveaux talents, de mettre autour de la
d’eau”, c’est que désormais, je tour- ne les doigts sept fois avant de twee- ter ! (rires). C’est aussi le genre d’épi- sode qui aide à gran- dir. L.P.B. : Votre avenir s’écrira forcément à Besançon ? A.C. : Je suis évi- demment ouverte à la mobilité pour continuer à déve- lopper mes compé- tences, et un jour, pourquoi pas, tra- vailler au sein d’un ministère. Mais je reste très attachée à cette ville de Besançon… n Propos recueillis par J.-F.H.
“On fait ce travail de remettre l’électeur au cœur de la vie politique.”
L’équipe départementale L.R.E.M. organisée autour de la référente départementale est composée de responsables opérationnels. On retrouve notamment ici Myriam Lemercier et Patricia Roland (relais société civile), Antonio Spatafora (coordination des comités locaux), Julien Péa (coordination Europe), Florian Maillot (référent Jeunes Avec Macron), Guerric Chalnot (mobilisation engagement citoyen), Franck Nicolas (logistique), Margot Brisson (communication), Denis Baud (facilitateurs locaux)…
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