La Presse Bisontine 196 - Mars 2018
LE GRAND BESANÇON 28
La Presse Bisontine n°196 - Mars 2018
EN BREF
ÉCOLE-VALENTIN Commerce de proximité Exit le food truck, place au fashion truck
Polar L’association Pas Serial s’abstenir
prépare la prochaine édition de son festival de littératures policières, noires et sociales qui aura lieu les 5 et 6 mai prochains au Kursaal. Comme depuis plus de vingt ans, une vingtaine d’auteurs rencontreront leurs lecteurs et lectrices pour des dédicaces mais surtout pour une rencontre humaine. Plusieurs tables-rondes seront organisées, des lectures, un apéro- concert, une pét anque avec les auteurs ouverte à tous et toutes, un bar convivial… Entrée libre et gratuite, ouvert le samedi dès 14 heures et le dimanche dès 10 heures Renseignements sur thierry.loew25 @gmail.com Madeleine Proust Une date supplémentaire du spectacle d’adieux de la Madeleine Proust est prévue à Besançon- Micropolis, car les trois représentations prévues sont déjà complètes. Cette date est calée le lundi
Une boutique de mode de créateurs français sur roue. C’est l’idée originale qu’a eu Maryline Lyautey qui veut sillonner le Grand
ma boutique de jeunes créa- teurs, car ils sont peu repré- sentés, mais je ne voulais pas ouvrir un rideau le matin et le fer- mer le soir.” Ce principe du magasin qui se déplace jus- qu’au client l’a séduit. Un passage sur le Bon coin et l’achat d’un camion vinta-
présenté sur place de la taille XS à XL” , préciseMaryline Lyau- tey, qui dit avoir reçu des clientes de tout âge depuis son ouver- ture en septembre dernier. “On vient au début par curiosité, mais on voit vite que le concept plaît.” Des sollicitations l’ont même déjà menée sur Pontar- lier. Son carnet de route est en fait posté chaque début de semai- ne sur son site Internet (www.enjoytravel-fashion- truck.com) et sa page Facebook, ce qui permet de savoir où le camion se trouvera. Seul bémol à ce jour : la météo franc-comtoise capricieuse qui par temps de pluie ou de neige empêche les sorties. “Léon” le camion (tel qu’elle l’a baptisé) a aussi fait des siennes unmatin en ne voulant plus démarrer. Et pour l’heure, on l’a surtout vue sur le parking de la mar- brerie Franzi ou de Tape à l’œil à École-Valentin dans l’atten- te d’obtenir autres autorisations de stationnement sur Thise, Devecey, Serre-les-Sapins, Fra- nois, Devecey ou Pouilley-les- Vignes. “J’essaie d’avoir des places auprès des mairies, mais ils mettent un temps fou à répondre.” Des petits aléas qui ne décou- ragent pas pour autant la jeu- ne commerçante, qui prévoit aussi d’être présente cet été sur les festivals de musique et d’ou- vrir en nocturne. n S.G.
Besançon avec son camion itinérant, pour proposer une large gamme de vêtements et d’accessoires.
L e concept - on l’imagine bien - nous vient tout droit des États-Unis, où il est très répandu. Ici, il est encore méconnu. En témoignent les difficultés
pour monter son business plan et l’effet de surprise suscité par l’annonce de son projet à la Bou- tique de gestion (B.G.E.) de Franche-Comté, qui l’a aidée dans ses démarches d’installa-
tion. “Je suis partie de zéro. Quand je me suis lancée, nous étions quatre sur toute la Fran- ce” , explique la jeune entre- preneuse, issue du milieu de la mode. “J’ai toujours voulu créer
Un carnet de route hebdomadaire.
ge plus tard, la voilà partie sous le nom d’enseigne “Enjoy tra- vel”. L’investissement de départ raisonnable et l’absence de charges ont, en plus, cet avan- tage de lui permettre “de pro- poser des prix plus bas qu’en magasin.” À l’intérieur, une banquette et une cabine improvisée derriè- re un rideau donnent à l’en- semble une ambiance cosy, ima- ginée avec un ami architecte d’intérieur. Sur les portants, ins- tallés aussi à l’extérieur, on retrouve des vêtements conçus par des créateurs locaux com- me Charles Lyautey ou des pochettes venues de Colmar. La pièce se vend en moyenne 50 euros et les accessoires à par- tir de 10 euros. “Une bonne partie du stock est
2 avril à 17 heures Location : N.G. au 03 81 54 20 47 ou Forum au 03 81 81 86 06.
Si les fashionistas sont au rendez-vous, Maryline Lyautey pourrait ouvrir une autre boutique mobile, pour homme cette fois.
SAINT-VIT
Archéologie La collection des “Champs Traversains”, une découverte fondamentale Mis à jour il y a une vingtaine d’années à Saint-Vit, cet ensemble d’exception d’une nécropole mérovingienne vient de faire l’objet d’un transfert de propriété de l’État à la Ville de Besançon. La collection sera visible au musée des Beaux-arts et d’archéologie de Besançon dès sa réouverture.
D écouverte entre 1995 et 2000, la nécropole mérovingienne de Saint- Vit, sur le site des “Champs Traversains”, le long de la plaine alluviale du Doubs, a dévoilé quelque 200 presti- gieuses sépultures d’une popu- lation de notables inhumés entre
les années 550 et 640. Ces cam- pagnes de fouilles ont été réali- sées sous la direction de Jean- Pierre Urlacher, attaché territorial de conservation du patrimoine, avec la collabora- tion de Françoise Passard-Urla- cher, archéologue pour le servi- ce de l’archéologie de la D.R.A.C.
de Franche-Comté. Sur ce site de plus de 2 000 m 2 , les scientifiques ont découvert des sépultures installées dans de vastes chambres funéraires. Hommes, femmes et enfants y ont été inhumés avec leurs plus beaux atours, entourés de leurs objets les plus précieux et d’of- frandes, attestant du haut rang des défunts. Des sépultures qui contrastent avec les cimetières mérovingiens étudiés en Franche-Comté, où les morts étaient placés dans des cercueils étroits, sans effets personnels. “Il s’agit d’une période de bou- leversements importants, avec l’installation des royaumes bar- bares. La Franche-Comté était au carrefour de ces royaumes, et la nécropole de Saint-Vit fut pro- bablement créée par des per- sonnes ayant pour mission de mettre en place la politique du royaume des Francs nouvelle- ment installé” , explique Fran- çoise Passard-Urlacher, qui a mené le projet dans sa globali- té, des fouilles au musée. Ces familles venaient très proba- blement de la vallée du Rhin.
“Leurs origines sont une gran- de découverte pour la Franche- Comté, tout comme le fait de com- prendre comment elle s’intégrait grâce à ses pratiques funéraires. Nous avons également pu déter- miner des signes d’appartenan- ce à la chrétienté. Dès le début, nous souhaitions que le public ait accès à ces découvertes” , reprend la scientifique. Fin 2016, le nouveau directeur des musées de Besançon Nico- las Surlapierre s’empare avec enthousiasme de la proposition. Suite à une procédure longue et complexe - démarche qui ne coû- te rien aux contribuables puis- qu’il s’agit d’un don -, le trans- fert de propriété a aujourd’hui abouti. En concertation avec Françoise Passard-Urlacher, éga- lement membre du comité scien- tifique du musée pour la pro- grammation archéologique, une partie du fonds sera ainsi expo- sée dans le parcours permanent du musée des Beaux-arts et de l’archéologie de Besançon, dès sa réouverture le 16 novembre prochain. “Le mobilier de deux sépultures sera présenté, explique
À Saint-Vit, des tombes féminines comportent des pièces de parures variées : colliers, pendentifs, bracelet, perles d’apparat… (photo F. Passard-Urlacher).
Julien Cosnuau, responsable des collections archéologiques. Notre fonds sur cette période méro- vingienne est ténu. Cette acqui- sition permet une mise à jour complète de cette époque, d’au- tant que le site a été fouillé exhaustivement, avec l’ensemble
des contextes et sépultures. Les objets seront présentés tels qu’ils ont été trouvés, sans assembla- ge factice.” La collection, carac- térisée par une forte valeur esthé- tique, sera présentée dans la salle mérovingienne. n C.G.
L’archéologie Françoise Passard-Urlacher a mené le projet des fouilles au musée.
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