La Presse Bisontine 193 - Décembre 2017

ÉCONOMIE

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La Presse Bisontine n° 193 - Décembre 2017

Un plastique écolo développé à partir de déchets et d’insectes PLANOISE Une solution de recyclage innovante Le Bisontin Hamed Cheatsazan et son épouse, Vahideh Rabani, travaillent sur l’élaboration d’un plastique biodégradable à base d’insectes. Une production pilote est prévue dès 2018.

L eur projet “Zistnest” (traduction de “nid bio” en persan et en anglais) a reçu le prix Talents des cités, dans la catégorie “Émer- gences” au niveau régional. Il est désor- mais en lice pour le prix national, décer- né en novembre à Paris. Leur idée ? Fabriquer une pâte d’insecte à partir de déchets organiques qui pourra à la fois servir d’engrais naturel et être transformé en filmplastique. Une inno- vation qui pourrait bien révolutionner le marché des emballages, qui connaît un engouement pour les biomatériaux. “Or, la technologie actuelle n’est pas compatible avec les matières premières renouvelables et quand on a recours à des produits écologiques, ils ne le sont pas vraiment” , explique Hamed Cheat- sazan. “Un gobelet en carton est, par exemple, fabriqué à partir d’amidon de maïs qui ne vient pas d’Europe mais des États-Unis et du Brésil (avec cul- ture O.G.M., déforestation…). Sans être entièrement biodégradable.” La demande très élevée d’innovations dans ce domaine a poussé ces deux chercheurs, rattachés à l’U.F.R. San- té de l’Université de Franche-Comté, à trouver une solution. “On veut bio- sourcer l’industrie. Produire sur pla- ce avec les matières premières dispo- nibles partout (biodéchets, chaux…).” Ce qui aurait à la fois un impact sur l’écologie et la rentabilité. Leur procédé en cours de brevetage consiste à utiliser toutes formes de déchets organiques. “Avec ça, on élève des insectes pour les larves qui vont être utilisées pour faire une pâte.” La décomposition par les procédés natu- rels (champignons, bactéries…) trou- verait ensuite divers débouchés : dans

Hamed Cheatsazan est doctorant en écologie et voit dans l’élevage des insectes un “potentiel important”, comme l’entreprise Ynsect, toute proche, implantée à Damparis.

Reste aujourd’hui à créer une ligne de production de masse. Ce plastique bio- dégradable pourrait avoir un usage bureautique, entre autres applications possibles, mais non alimentaire, la loi française restant contraignante. “On veut déjà développer une unité démonstratrice pour montrer que le procédé fonctionne et après produire en masse à horizon 2022 pour avoir des prix compétitifs.” Le couple aurait des contacts sérieux avec la ville de Gray notamment. Leur prochain tra- vail consistera à convaincre les col- lectivités locales de récupérer les déchets qu’elles traitent et de trouver des finan- cements. n S.G.

l’alimentation animale et comme fer- tilisant pour les plantes. Mais cela va aussi permettre d’obtenir de la chiti- ne brute, un polymère naturel. La “matière reine” ciblée dans cette inno- vation. “Mais seule, elle ne sert à rien.

Il faut lui enlever un ato- me de carbone pour don- ner le chitosane. Or, pour faire ça, on utilise un pro- cédé très énergivore, pol- luant et coûteux.” C’est là qu’Hamed etVahi- deh ont développé une autre innovation avec bac- téries et champignons qui diminuerait de 70 % les charges de production.

À partir d’une pâte d’insectes.

Le chitosane se présente comme un bio-polymère d’avenir avec ses nombreuses vertus : antibactérien, antifongique…

QU’EST - CE QUI PLUS 9 MILLIONS DE REUNIT DE FRANCAIS ?

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* Source : Crédit Agricole titres novembre 2016