La Presse Bisontine 193 - Décembre 2017

ÉCONOMIE

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La Presse Bisontine n° 193 - Décembre 2017

Hacking Health bisontin, l’accélérateur de projets INNOVATION 18 défis relevés Le marathon d’innovation en santé organisé par le Grand Besançon et le Pôle des microtechniques mi-octobre a permis de faire émerger une quinzaine de projets dont plusieurs voués à un avenir prometteur. Le “Vasc map” de Pierre-Robinson Debut

“E nBourgogne-Franche-Com- té, on est peut-être une peti- te région, on n’a peut-être pas la masse critique, mais on n’a pas de graisse, on n’a que du muscle !” s’enthousiasme MachaWoro- noff-Lemsi, professeur à l’Université de Franche-Comté. Ces muscles, la région les a montrés à l’occasion du premier Hacking Helath que le Grand Besançon et le Pôle desmicrotechniques avaient organisé mi-octobre dernier à Besançon et au cours duquel plus de 200 participants se sont retrouvés dans l’enceinte de Saint-Jacques pour ten- ter de trouver des solutions concrètes à des problèmes rencontrés par des professionnels de santé ou des patients. Le principe du Hacking Health, né à Montréal il y a cinq ans, vise à rap-

procher le monde de la santé de celui du numérique pour accélérer l’inno- vation. À cette occasion, 18 défis ont été soumis à la sagacité de dévelop- peurs, ingénieurs, ergonomes, juristes, étudiants ou professionnels réunis. De ce week-end bouillonnant d’idées ont émergé de nouveaux projets dans le domaine de la santé, notamment “des projets dormants au sein du C.H.U., de l’Établissement français du sang ou encore de l’association des maladies rares” notent les organisateurs. Neuf d’entre eux ont été primés et seront accompagnés par les partenaires ins- titutionnels. “Ce qui est particulière- ment satisfaisant est de constater que ce week-end d’innovation a été inter- générationnel. On avait autant de jeunes chevelus et tatoués que de porteurs de le prix “Meilleure solution patient” à l’oc- casion du Hacking Health. Cette asso- ciation qui propose un accompagne- ment psycho-corporel (massages, kinésithérapie, sophrologie…) aux per- sonnes touchées par une maladie orphe- line utilise régulièrement des chaises de massage pour ses activités. Or, “pour les personnes en fauteuil roulant, il est très difficile de passer sur une table de massage, d’où l’idée que nous avons eue de ocncevoir une chaise basulan- te qui leur permet de recevoir les soins” résume René Poiffaut, vice-président de l’association porteuse de ce projet

projets plus âgés,moins chevelus et plus grisonnants” sourit M me Woronoff- Lemsi. Élu au Grand Besançon et par ailleurs maître de conférences à l’E.N.S.M.M., Nicolas Bodin s’est réjoui de la mobilisation des porteurs de pro- jets et du taux de satisfaction excep- tionnel recueilli à l’issue de ce rendez- vous (99 % de satisfaction). “Ce genre d’initiatives est idéal quand on connaît la désaffection des jeunes pour les sciences de l’ingénieur. On forme chaque année en France 30 000 ingénieurs alors qu’il en faudrait 40 000.” Au vu du succès de cette première édi- tion, le Grand Besançon et le Pôle des microtechniques ont déjà calé la date du 12 au 14 octobre 2018 pour la deuxiè- me édition du Hacking Health bison- tin. n J.-F.H. innovant. Pendant le Hacking Health, une pre- mière maquette de la chaise de mas- sage a été élaborée en collaboration avec des élèves ingénieurs, étudiants, designer. L’objectif de René Poiffaut et de son équipe est désormais de conce- voir un prototype grandeur nature de la chaise. “Nous souhaiterions que ce prototype soit prêt pour la seconde édi- tion du Hacking Health en 2018.” Ce projet est censé intéresser toutes les maisons de retraite médicalisées. “L’ob- jectif est de voir ce projet se concréti- ser et qu’il soit ensuite commercialisé, à un prix accessible. Pour notre asso- ciation, il ne s’agit évidemment pas de faire des bénéfices. ” n

La chaise de massage de René Poiffaut L’ idée portée par René Poiffaut et Laurent Chevalot, de l’associa- tion des maladies rares, a reçu

Le D r Pierre-Robinson Debut (à gauche), a reçu le prix Numérica au Hacking Health.

D epuis plusieurs années, le méde- cin bisontin Pierre-Robinson Debut réfléchit à la manière de changer ses pratiques dans la discipline qui est la sienne : la médecine vasculaire. “Nous avons une spécialité qui est encore un peu archaïque du point de vue de ses pratiques note l’angiologue qui travaille désormais à l’hôpital Nord Franche- Comté à Trévenans. J’ai réfléchi à la manière de numériser nos pratiques.” Son idée, qu’il a soumise et approfon- die à l’occasion du Hacking Health, est de créer “un outil numérique d’aide au diagnostic, utilisant des méthodes basées sur l’intelligence artificielle.” La propriété

intellectuelle de ce dispositif baptisé “Vasc map”, promis à un développe- ment international, est en cours de pro- tection. “Un brevet est sur le point d’être finalisé” note le D r Debut. Cette initiati- ve pourrait donner lieu à la création d’une start-up destinée à la commer- cialisation de ce dispositif innovant qui pourrait révolutionner la pratique de la médecine vasculaire. Sans le Hacking Health qui a permis au praticien de ren- contrer toutes les personnes néces- saires à la concrétisation du projet, le Docteur Debut n’aurait sans doute pas concrétisé aussi vite le projet dont il rêvait. n

René Poiffaut (assis à droite) en pleine réflexion pour préparer la maquette de cette future chaise de massage pour handicapés.

BESANÇON

1 000 m 2 de nouveaux entrepôts Trans Proxim Froid n’est plus à l’étroit

Le spécialiste régional du transport frigorifique a investi 2,5 millions d’euros dans l’agrandissement de son site bisontin de la rue Jouchoux. Et privilégie de plus en plus les circuits courts.

A près sept années de déve- loppement continu, pas- sant de 14 à 38 salariés, il était devenu urgent pour Trans ProximFroid de dis- poser de locaux à la hauteur de son activité. “Quand on a créé l’entreprise, on avait 500m 2 pour 12 salariés, et il y a trois semaines, on avait encore 500m 2 , mais pour 38 salariés… Il fal- lait faire quelque chose” , résu- me Jean-Louis Normand, direc- teur général de l’entreprise bisontine. Même s’il reste enco- re quelques finitions à appor- ter au bâtiment de la rue Jou- choux à Besançon, c’est désormais chose faite : 1 000 m 2 d’entrepôts et 300m 2 de bureaux ont été construits sur le terrain appartenant désormais à l’en- treprise, pour offrir aux 38 sala- riés des conditions de travail

désormais optimales. 2,5 mil- lions d’euros ont été investis dans l’opération. Début décembre, tout sera fonction- nel. Depuis sa création en 2010, l’en- treprise née de la fusion entre les Transports Normand et la société Trans Frais 25, n’a ces- sé de grandir. “Le chiffre d’af- faires augmente tous les ans de

Proxim Froid est le numéro 1 régional de ce secteur d’activi- té où “on réalise les derniers kilo- mètres du produit. On achemi- ne via nos entrepôts, directement chez nos clients, partout en Franche-Comté” , pour les prin- cipales entreprises régionales de l’agro-alimentaire (coopéra- tives fromagères, salaisonniers, biscuiteries…) à destination de leurs revendeurs, magasins de proximité ou grandes surfaces de la région. Grâce à ses nouveaux locaux plus fonctionnels,Trans Proxim Froid espère ainsi “optimiser nos circuits” note Sébastien Piquard, président de l’entre- prise et aller au plus près des petits producteurs, notamment bio, qui sont autant de clients potentiels pour le transporteur bisontin. “Notre marge de pro-

Les quatre associés de Trans Proxim Froid devant un des 29 camions de la flotte.

10 à 15 %” confir- me Jean-Louis Normand. “Il devrait se situer aux alentours de 2,15 millions d’eu- ros cette année” ajoute Julien Nor- mand, fils du fon- dateur et associé. Spécialisée dans la “messagerie frigo- rifique”, Trans

Spécialisée dans la “message- rie frigori- fique”.

Parallèlement à l’activité trans- port, Trans Proxim Froid a créé une deuxième société, Océans et Terroirs, qui achète aux pro- ducteurs et grossistes des pro- duits frais (marée, volaille…) pour les revendre aux restau-

rateurs et distributeurs locaux. Cette seconde société emploie 4 personnes pour un chiffre d’af- faires d’1,7 million d’euros. Ici, le froid et le frais sont complé- mentaires. n J.-F.H.

gression se situe notamment là confirment les dirigeants. Avec les circuits courts, la distribu- tion des petits producteurs, nous avons un potentiel de dévelop- pement sur la région encore très prometteur.”

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