La Presse Bisontine 193 - Décembre 2017

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La Presse Bisontine n° 193 - Décembre 2017

Fin du contournement de Besançon : entre concertation, incertitudes et inquiétudes

La fin du contournement - enfin - sur les rails l Grands travaux Entre 80 et 120 millions d’euros La concertation publique sur l’achèvement du contournement de Besançon entre Beure et Micropolis se poursuit jusqu’à la fin du mois. Pas de panique, les travaux ne démarreront pas avant 2021. L’ouverture en 2011 de la voie des Mercureaux devait être la dernière phase du contournement de Besançon. Seulement, l’État n’avait pas eu les moyens de financer les trois derniers kilomètres qui doivent relier en 2 X 2 voies le pont de Beure à Micropolis. C’est cette ultime phase que les services de l’État ouvrent aujourd’hui avec une grande phase de consulta- tion, avant, enfin, la programmation des travaux (photo D.R.E.A.L.).

A près Montboucons 2003, Mercureaux 2011, le troisième - et dernier - volet de la trilogie des grands travaux de contournement de Besançon va tenir en haleine les Bisontins jusqu’en… 2025, date prévisionnelle de la fin défi- nitive des travaux de mise à 2 X 2 voies du tronçon manquant pour faire la jonction entre Beu- re et Micropolis et oublier, défi- nitivement on l’espère, les kilo- mètres de bouchons qui bloquent la circulation aux heures de poin- te à hauteur de Micropolis ou dans la descente du tunnel des Mercureaux. L’État a donc décidé de donner le dernier coup d’accélérateur pour terminer un contourne- ment dont on parle depuis près de quarante ans (voir l’article en page 25). “Ce projet est très attendu localement” confirme dans un doux euphémisme le préfet du Doubs Raphaël Bar- tolt, pilote des opérations via la D.R.E.A.L. Bourgogne-Franche-

Comté. “La réalisation des tra- vaux se fera au début du pro- chain contrat de plan État- Région” ajoute le représentant de l’État. Donc pas avant 2021 pour le démarrage. “En 1997 ou 1998, un de vos prédécesseurs m’avait dit que 4 ou 5 ans plus tard, tout serait terminé” glisse le maire de Besançon dans un sourire. “Mais aujourd’hui, on

à la R.N. 57 depuis le quartier des Vallières (secteur Polycli- nique) pour éviter aux automo- bilistes d’avoir à traverser Pla- noise pour en sortir, ainsi que la création d’une voie de des- serte “de service” pour les poids lourds qui doivent accéder à la station de traitement des eaux de Port-Douvot. Est prévue éga- lement dans le projet initial une traversée piétonne et cycliste entre Planoise et la rue de Dole, autre desiderata des élus de Besançon. Les entrées et sor- ties de Micropolis seront quant à elles connectées au giratoire de Planoise. À l’approche de Beure au moment de franchir le Doubs (sur un pont qui sera doublé), un système de shunt permettra aux automobilistes de se diri- ger directement de la R.N. 57 à la R.N. 83 sans avoir à passer par le double giratoire (voir les schémas en page 24).Même cho- se pour ceux qui descendront du tunnel des Mercureaux : ils pourront emprunter un shunt

Tous les jours, près de 33 000 véhicules passent devant Micropolis, dont 9 % de poids lourds.

qui leur permettra d’aller fran- chir le Doubs sans passer par le rond-point. La circulation devrait être limitée à 90 km/h entre Beure et Micropolis et à 70 km/h de Micropolis au bou- levard Kennedy. Un des gros enjeux du chantier sera d’éviter au maximum les nuisances auprès des riverains, notamment ceux de Beure. Des expropriations, hélas, semblent inévitables (voir en page 26). “Au moins deux” pressent la D.R.E.A.L. Que reste-t-il à faire avant les premiers coups de pelleteuse ? En cette fin d’année 2017, la concertation, qui n’est pas enco- re l’enquête d’utilité publique, permettra aux riverains, de

Besançon et de Beure notam- ment, de “se prononcer et de fai- re des propositions” , notamment via le site de la D.R.E.A.L. Début 2018 sera tiré le bilan de cette concertation publique. Cette même année 2018 verra le lan- cement des études préalables à l’enquête d’utilité publique, avec l’étude d’impact sur l’environ- nement. L’enquête publique pro- prement dite sera menée durant l’année 2019 et devra aboutir à une déclaration d’utilité publique (D.U.P.), document indispen- sable pour démarrer le chan- tier. L’année 2020 sera consa- crée aux études techniques détaillées et aux procédures réglementaires, avant le lance- ment des travaux en 2021.

L’objectif de ce chantier dont le coût est estimé “entre 80 et 120 millions d’euros” selon les variantes à affiner, est bien “de sécuriser et fluidifier définiti- vement le trafic” précise Hélè- ne Feuvrier, chef de projets rou- tiers à la D.R.E.A.L. Ce chantier qui paraît pharao- nique ne concerne pourtant que 3 km de mise à 2 X 2 voies, la refonte complète de trois échan- geurs (Saint-Ferjeux, Micropo- lis et Beure) et la réalisation de 2 km de voies pour les modes doux. Sept ans donc, pour réa- liser ce chaînon manquant de 3 km et faire sauter, définitive- ment on l’espère, le vieux bou- chon de Micropolis. n J.-F.H.

a un projet qui correspond à ce qu’on deman- dait, c’est là l’es- sentiel. Ce n’était pas for- cément le cas dans les pre- mières études” ajoute Jean- Louis Fousse- ret. Des demandes formulées par les élus bison- tins ont notam- ment été prises en compte. Par- mi elles, l’accès

Des expropriations semblent inévitables.

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