La Presse Bisontine 193 - Décembre 2017

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 193 - Décembre 2017

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Frédéric Humbert- Droz tient un modèle de la future H.D. 5 qui sort pour les fêtes. Il est entouré de son fils Julien et de son père Jean.

Humbert-Droz ravive la flamme de l’horlogerie bisontine HORLOGERIE Bientôt la H.D. 5 Après 60 ans d’existence et sous l’impulsion de la quatrième génération, la société Réparalux a pris le virage de la création. Pour les fêtes, la marque de montres Humbert-Droz s’apprête à lancer son cinquième modèle, la H.D. 5.

P enché sur son établi, Jean Hum- bert-Droz monte unmouvement. À bientôt 81 ans, il est évidem- ment le doyen de l’équipe.Autour de lui, une quinzaine de salariés s’ap- pliquent avec minutie dans la même attitude, sous le regard de son fils Fré- déric qui veille à la bonne marche de cette “vieille” entreprise horlogère bisontine qui a fêté l’an dernier ses 60 ans d’existence.Un peu plus loin, Julien,

le petit-fils, tient son portable à lamain. Il en a fait l’indispensable compagnon du développement commercial de la marque Humbert-Droz. Au mur, une photo en noir et blanc de Marcel, l’ar- rière-grand-père de Julien, ancien bras droit de Fred Lip à la grande époque, et fondateur en 1956 de l’entreprise Réparalux. En l’espace de quelques mètres carrés, c’est toute l’histoire de cette discrète entreprise bisontine qui

est résumée. Discrète, elle l’est pourtant beaucoup moins depuis 2016 quand sous l’im- pulsion de Julien, 25 ans aujourd’hui, la société a décidé de lancer sa propre marque de montres. La marque Hum- bert-Droz fait partie des derniers-nés de la grande histoire horlogère bison- tine. C.A.P. d’horloger et Brevet des métiers d’art en poche, le représentant de la quatrième génération aurait pu faire le choix comme 95 % des promus du lycée horloger de Morteau de faire carrière de l’autre côté de la frontiè- re. Il a pris une autre décision. “J’ai la chance d’avoir grandi et d’avoir été formé dans une entreprise familiale. J’ai préféré saisir la chance qu’on avait d’avoir un atelier pour lancer une marque de montres Made in France. Le premier modèle, la H.D. 1 a été lan- cée en 2016” résume Julien Humbert- Droz. Un an et demi plus tard, trois autres modèles sont sortis des ateliers bison- tins, et à début novembre, “819 montres ont déjà été vendues, toutes numéro- tées” calcule l’horloger.Toutes, via Inter- net et les réseaux sociaux, la nouvel- le arme du marketing horloger. “Tout se passe désormais sur Facebook et Ins-

pare la sortie prochaine de la H.D. 5. Dotée d’un diamètre plus petit pour toucher une clientèle féminine, elle peut être équipée d’un bracelet métal ou d’un bracelet “Nato” (textile), très à la mode en ce moment. Son prix de vente est inférieur à 500 euros. À pei- ne annoncé sur les réseaux sociaux et les premières commandes tombaient. “Je n’ai mis sur Facebook que les carac- téristiques techniques, sans même de photo, et j’avais déjà des réservations” se réjouit Julien Humbert-Droz. Bien conscients que leur marque ne va pas marcher sur les plates-bandes des grands noms - helvétiques - de l’horlogerie, les Humbert-Droz appor- tent la preuve que le savoir-faire fran- çais, bisontin qui plus est, signifie enco- re quelque chose dans le monde de l’horlogerie. “Je serai vraiment heu- reux si un jour en France je tombe par hasard à la terrasse d’un café sur quel- qu’un qui porte une Humbert-Droz à son poignet” sourit Julien qui ouvre un nouveau chapitre au roman qu’a commencé à écrire son arrière-grand- père en 1956. n J.-F.H.

tagram. Dès que je mets une photo, ça fait réagir les amateurs, qui nous posent des questions et à qui nous répondons immédiatement. On touche des gens dans toute la France, mais aussi aux États-Unis, au Qatar, en Israël…” Une des richesses de la marque, c’est sans conteste aussi les centaines de mouvements neufs que l’entreprise Réparalux a encore en stock et qui ont

servi à assembler les pre- miers modèles. “Nous par- tons des mouvements dont nous disposons et nous créons le design à partir de ces mouvements. C’est un peu la démarche inver- se d’un créateur horloger traditionnel” note Frédé- ric Humbert-Droz. Après la H.D. 4 sortie fin septembre (montée sur mouvements allemands Förster) et produite à 400 exemplaires (dont plus de 100 avaient déjà été écou- lés un moins plus tard, à 649 euros pièce), la mai- son Humbert-Droz pré-

Les réseaux sociaux, nouvelle arme du marketing horloger.

Une quinzaine de salariés travaillent chez Réparalux qui réalise encore 80 % de son chiffre d’af- faires dans le service après-vente des grandes marques horlogères.

www.humbert-droz.fr - Facebook et Instagram : Humbert-Droz

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