La Presse Bisontine 188 - Juin 2017

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 188 - Juin 2017

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EN BREF

PIREY

Interrogation autour d’un chantier Pylônes et ancienne peinture au plomb : le chantier inquiète mais R.T.E. rassure

Panora’Trail Pour financer ces actions, l’association “Nos enfants d’ailleurs” qui lutte contre l’autisme organise depuis 2015 un temps fort annuel à la fois familial et convivial, le “Panora’Trail”. Précédemment organisée à Montfaucon, cette course solidaire se tiendra pour cette troisième édition à Besançon même, sur le site de la forêt de Chailluz (départ donné au stade des Orchamps), le dimanche 25 juin à partir de 10 heures Un nouveau lieu, de nouveaux paysages et des parcours toujours variés : trail 22 km et 10 km, parcours marche nordique 10 km et 5 km. Informations et pré- inscriptions (vivement recommandées) sur le site www.panoratrail- besancon.fr. Les fonds collectés lors de cette journée sportive et solidaire, organisée en partenariat avec la Ville de Besançon, aideront l’association “Nos enfants d’ailleurs” à soutenir toujours plus de familles. Pour en savoir plus sur l’association, rendez-vous sur le site www.nosenfantsdailleur s.fr. Infos Panora’Trail : www.panoratrail- besancon.fr et panoratrail@gmail.com - 06 82 66 31 56.

Sous-traité par R.T.E. à une société, le chan- tier de peinture des pylônes de la ligne haute tension Besançon-Pirey-Saint-Vit interroge un riverain craignant de subir d’éventuelles contaminations. Le maître d’ouvrage répond.

À environ 10 mètres du sol, ces deux salariés har- nachés à un pylône élec- trique supportant une ligne haute tension de 63 000 volts sont parfaitement proté- gés avec blouse blanche de tra- vail, masque sur le nez, lunettes et gants de protection. Le chan- tier, mobile, a surpris un habi- tant proche du chantier ainsi

français mais sa société est pour- tant basée àToulouse” témoigne un habitant de Pirey. Ce dernier nous fait part de son inquiétude puisque la mission de ces employés consiste à grat- ter la “vieille” peinture du pylô- ne, laquelle contiendrait selon lui du plomb, cela à proximité d’habitations et d’une route (la départementale menant de Pirey à École-Valentin). Maître d’ouvrage, R.T.E. qui sous-traite à une entreprise cet- te remise en peinture des 85 pylônes de la ligne de 63 000 volts partant de Palente en pas- sant par Pirey pour rejoindre Saint-Vit répond : “C’est une opération de maintenance clas- sique pour protéger de la cor- rosion nos pylônes, programme qui se réalise environ tous les 15 ans. Dans la peinture que nous utilisons, il n’y a plus de plomb” corrige le service com-

qu’un passant tran- sitant au niveau du rond-point de Pirey début mai. “Les sala- riés sont protégés, mais rien sous le pylône ! On ne voit aucun balisage et même pas de zone de décontamination. J’ai tenté de discu- ter avec un de ses salariés… mais il n’a pu me répondre car il ne parle pas

“On n’utilise plus de plomb.”

Le chantier mobile consiste à gratter l’ancienne peinture sur 85 pylônes allant de Besançon à Saint-Vit. La peinture utilisée ne contient plus de plomb.

munication de R.T.E. “Dans les années soixante-dix, quand il a été mesuré les effets dus au plomb, un nouveau processus est apparu. Nous n’utilisons plus ces peintures. Les couches que les salariés grattent ne contiennent plus de plomb.”

Alors pourquoi les salariés sont- ils autant protégés ? “Pour évi- ter les projections lors du grat- tage et parce que ce sont des personnes qui ont une durée d’exposition bien plus grande que le riverain. C’est une action répétée pour eux. Nous deman-

dons aux entreprises manda- tées par nos soins à ce que l’en- vironnement soit protégé que les écailles de peinture soient récupérées au sol. Il n’y a pas besoin d’espace de décontami- nation car il n’y a plus de plomb” poursuit R.T.E. n

T.P.

Concurrence “Remettre un pied d’égalité face aux travailleurs détachés”

Le dispositif d’identification professionnelle se met en place à partir de juin en Franche-Comté. Remis à chaque employé du B.T.P., il doit régler le problème de la distorsion de concurrence… à condition que les contrôles suivent.

L’ exemple du plombier polonais venu casser les prix sur le marché du bâtiment, les pro- fessionnels l’ont souvent cité pour faire part de leur mécontente- ment. Si la Fédération française du bâtiment (F.F.B.) rappelle que les tra- vailleurs détachés “ont tout à fait le droit d’exercer comme la loi le leur per- met” , elle multiplie les actions pour éviter les distorsions de concurrence. “Attention, nous ne sommes pas contre l’étranger, martèle la F.F.B. Nous par- lons de la fraude au détachement qui consiste par exemple à ne pas payer les cotisations sociales, ou le non-paiement des hébergements pour ces salariés qui travaillent parfois dans des conditions difficiles. La distorsion de concurren- ce sur le coût de travail menace nos emplois, nos entreprises. On estime à 290 000 le nombre de travailleurs déta- chés illégaux, ce qui représente un manque à gagner de 380 millions d’eu- ros pour l’État.” Président de la F.F.B. du Doubs, Pier- re Genzi - qui représente 3 800 sala- riés, soit 38 % des effectifs du bâtiment - attendait avec impatience l’arrivée de la nouvelle carte d’identification professionnelle qui vient en appui à la carte dite de “caisse de congés”. Quel- le est la nouveauté ? “Sur un chantier, chaque personne devra posséder cette nouvelle carte dotée d’un Q.R. code. Les douanes, l’inspection du travail, les agents d’organismes de Sécurité socia-

le pourront directement flasher le code et s’assurer que le salarié est en règle. C’est remettre nos entreprises sur un pied d’égalité face aux travailleurs déta- chés” explique Pierre Genzi. Les entre- prises du Doubs (et de la région) font la demande pour leurs salariés et paient la carte. Le déploiement a débuté en mai et se poursuit jusqu’au 30 juin. Comment ça marche ? Tout employeur dont les salariés accomplissent, diri- gent ou organisent, même à titre occa- sionnel, des travaux de bâtiment ou de travaux publics, est tenu de possé- der la Carte B.T.P. Les structures d’in- sertion, les entreprises de travail tem- poraire établies en France, les employeurs établis à l’étranger et qui détachent des salariés en France, les entreprises ayant recours à des sala- riés détachés intérimaires doivent éga- lement respecter cette obligation. Les donneurs d’ordres ou maîtres d’ou- vrage peuvent-ils vérifier que leurs sous-traitants sont en règle ? “Oui. Tout donneur d’ordres peut vérifier que les salariés ont été déclarés et sont déten- teurs d’une carte valide” répond la F.F.B. L’entrée en vigueur de cette carte com- portant des informations sur le sala- rié et son employeur est immédiate pour les travailleurs détachés d’en- treprises établies hors de France et progressive pour les salariés et inté- rimaires d’entreprises établies en Fran- ce. De quoi rassurer le représentant de la Fédération qui rappelle que cet-

te concurrence - déloyale lorsque les règles ne sont pas appliquées - a son- né le glas pour de nombreuses entre- prises du bâtiment dans le Doubs. “Les prix sont très bas, les marges quasi- nulles. En 2014, 10 % des entreprises du B.T.P. ont fermé pour la moitié en raison d’une liquidation et l’autre moi- tié pour retrait de la profession” note Agnès Macouin, secrétaire générale de la F.F.B. 25. Après la clause Molière qui consiste à demander à tous les salariés de par- ler le français sur un chantier - mal comprise selon Pierre Genzi car elle permettait d’assurer plus de sécurité sur le chantier - le bâtiment tente de “défendre ses salariés” avec ce bout de papier. Reste à savoir si les contrôles suivront. “On pousse pour que l’État les fasse. Une chose est claire : cela va responsabiliser les donneurs d’ordres” indique le président. Actuellement, la conjoncture semble favorable mais la prudence reste de mise dans ce secteur touché par la cri- se : “Le carnet de commandes s’étoffe notamment pour le logement neuf mais celui-ci ne représente que 30 % de notre travail, les 45 % restant étant dans la rénovation qui peine à décoller. Les entreprises n’investissent pas car les trésoreries sont exsangues” indique un professionnel. La profession a trouvé les outils pour se protéger. À elle de les utiliser. n E.Ch.

Pierre Genzi, président de la F.F.B. du Doubs présente la carte B.T.P. déployée dans le Doubs et en Franche-Comté jusqu’au 30 juin.

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