La Presse Bisontine 188 - Juin 2017

LE GRAND BESANÇON 32

La Presse Bisontine n° 188 - Juin 2017

AMAGNEY Social Amagney choie ses personnes âgées La commune lance un programme d’habitat social de 6 logements au cœur du village. Ouvertes à tous mais destinées en priorité aux seniors, les résidences seront gérées directement par la mairie qui allie social et rentabilité.

Thomas Javaux

(maire, à droite) et Dominique Ducassé (premier adjoint) d’Amagney.

L e cœur d’Amagney n’a jamais aussi bien porté son nom. Après la créa- tion de la mairie, la salle socio-culturelle, les terrains de jeux pour enfants, de pétanque, c’est tout un espace qui vit. D’ici quelques jours, un autre projet va débuter dans cette commune dynamique de l’est bisontin avec la création des Résidences du Clousey, un pro- gramme d’habitat social de 6 logements en prêt locatif social (P.L.S.) ouvert à toutes les per-

sonnes dont les revenus ne dépassent pas 27 000 euros par an. Beaucoup de personnes peu- vent y prétendre sauf que la typologie des 6 appartements convient à des personnes seules plutôt qu’à des familles puisque 3 logements sont composés de 2 pièces, les 3 autres de 3 pièces. Premiers coups de pelle début juin pour livraison mi-2018. “L’idée pour nous est de main- tenir les personnes âgées valides au village. Après une enquête menée avec l’A.D.M.R., nous

avons reçu des réponses de per- sonnes qui montraient leur sou- hait de pouvoir vieillir dans leur village. Or, ces personnes, sou- vent veuves, se retrouvent avec une grande maison à gérer, du terrain à entretenir, du foncier à payer même s’il n’est pas très cher ici, des escaliers à monter… Nous proposons cet équipement que nous gérons. Déjà quatre personnes sont intéressées” indique Thomas Javaux, mai- re. Les logements seront adap- tés, accessibles, proches de l’ar-

rêt de bus, et à loyer modéré (entre 500 et 600 euros men- suels selon la surface). Amagney joue la carte sociale après avoir noué un partena- riat avec Néolia pour la construc- tion de 9 autres logements sociaux dans le nouveau lotis- sement. La mixité sociale est là. Surtout, elle investit sans mettre à défaut son budget : “Dans 15 ans, cet investissement sera rem- boursé car nous ne payons pas notamment de taxe foncière et nous bénéficions d’une T.V.A. réduite” calcule le premier magis- trat. La commune récupérera les loyers comme elle le fait actuellement avec 5 autres appartements dont elle a la gérance. Mais elle ne se définit pas comme un “promoteur immo- bilier”, encore moins un mar- chand de sommeil : “C’est prag- matique. Avec nos offres de

logements, nous sommes même parvenus à faire baisser le prix des loyers dans le village. Il y a peu d’offres et beaucoup de demandes. Si toutes les com- munes créaient 10 logements sociaux, l’État en serait déchar- gé” poursuit la municipalité. N’est-elle pas confrontée aux retards de paiements voire aux non-paiements de loyers, aux

a le moindre problème, on en discute. C’est plus facile” remarque Thomas Javaux. Surtout, l’investissement loca- tif offre de nouvelles recettes : “À terme, nous allons récupérer 70 000 euros de recettes de loyers par an, l’équivalent d’un bud- get bois d’une bonne année” annonce Dominique Ducassé, premier adjoint. Après l’école neuve (2007), le bâtiment communal (2008), la nouvelle mairie, le toit rénové de l’église, l’eau et l’assainisse- ment neufs et excédentaires de 100 000 euros, un lotissement rénové (60 logements en 3 ans), bientôt un boulodrome couvert, et une maison pour autistes (ouverture en septembre),Ama- gney se modernise sans plom- ber son endettement à long ter- me. n E.Ch.

dégradations ? “Pour l’instant, on touche du bois. On loue souvent à des personnes que l’on connaît, qui reviennent au village parce qu’elles sont divorcées et tra- vaillent soit à Roche soit Novillars. S’il y

Les futurs bâtiments

Déjà quatre pré- réservations enregistrées.

sociaux créés par la mairie d’Amagney seront

implantés au centre du village.

EN BREF

BONNAY

Finances communales Bonnay hérite de nouvelles compétences sans les recettes en face

Citadelle Deux rendez-vous incontournables à la Citadelle de Besançon. Week-end de vous !” avec rencontres et découvertes les 20 et 21 mai et Nuit européenne des Musées le samedi 20 mai de 20 heures à minuit. La Citadelle ouvre gratuitement ses portes à la nuit tombée et invite à découvrir autrement le site et ses trois musées, en suivant guides, artistes, professionnels, étudiants… Solidarité Le Lions Club Besançon-Lumière organise une vente de livres et de vinyles d’occasion à très bas prix au profit des enfants gravement malades. Cette vente a lieu le 20 mai, place du 8 septembre (Saint- Pierre) à Besançon de 10h à 17h. La recette sera entièrement utilisée pour l’achat de livres et de magazines pour enfants qui seront remis gracieusement a des écoles maternelles et aux services de pédiatrie du C.H.R.U. de Besançon. la Biodiversité “Bio’divertissez-

naisiens auraient dû supporter. “Ce n’était pas tenable, nous sommes donc arrivés au chiffre de + 4 % bien que certains des membres du conseil refusaient toute augmentation. Nous allons également mettre la pédale dou- ce sur les investissements” regret- te le maire qui est aussi conseiller communautaire délégué, intégré dans la commission 1 du Grand Besançon (les finances). Outre l’école, Bonnay assume de nouvelles dépenses (instruction du droit des sols, cotisations C.A.U.E., contribution au syndi- cat mixte de la vallée de l’Ognon) ajoutées à celles liées à la mise aux normes des bâtiments et au financement des rythmes sco- laires. L’entrée dans l’agglo n’est pas que source à interrogations et flottements : des dessertes de transport en commun sont pré- vues, une négociation pour que la collectivité prenne à sa char- ge le coût d’entretien de la voie verte (ex-chemin de fer) est menée. Conscient de la force d’attracti- vité de l’agglomération qui devien- dra peut-être une métropole, Bon- nay n’oublie pas que sa marge de manœuvre pour établir un bud- get devient de plus en plus ser- rée. “Le conseil a utilisé le levier

Le budget communal 2017 se résume “à un exercice d’équilibriste” nécessitant une hausse des impôts (+ 4 %) pour cette nouvelle commune rattachée au Grand Besançon depuis le 1 er janvier.

D ans les locaux de la mai- rie de Bonnay, exigus, le maire reprend ligne par ligne les nouvelles dépenses que la commune doit supporter. Le compte n’y est pas : Bonnay, pour équilibrer ses comptes 2017, doit trouver 53 000 euros sur un budget d’en- viron 600 000 euros. Dans ce vil- lage rural de 857 habitants situé au pied de la falaise de la Dame Blanche, la municipalité a tou- jours fait attention. Un sou est un sou. Mais cette année, le bas de laine s’effiloche : “Nous avons dû prendre dans notre autofi- nancement et dû augmenter de 4% les impôts cette année” explique le maire, Gilles Ory. En poste depuis 1995, il sait de quoi il par- le. Pourquoi ce choix ? “En inté- grant la communauté d’agglo- mération, notre commune hérite à nouveau de la compétence sco- laire, périscolaire, petite enfance, sans toutefois retrouver l’équilibre financier lié au coût des charges

transférées. L’école qui était avant compétence de la communauté de communes va nous coûter 131 000 euros par an, la crèche 18 000 euros et le poste d’emploi technique à créer 22 000 euros” calcule le premier magistrat. Il prévient : “Attention, je ne dis pas que nous sommes déçus d’intégrer le Grand Besançon mais simple- ment que nous sommes dans une

période difficile et qu’il faudra réfléchir ensemble à des solu- tions. Nous ne sommes pas seuls dans ce cas.” Un débat a animé la séance du conseil composé de 15 élus. Si Bonnay n’avait pas thésaurisé pour compenser les nou- velles dépenses et les baisses de dota- tions, c’est une haus- se de 16 % des impôts que les Bon-

“Sinon, c’était + 16 %.”

Gilles Ory, maire de Bonnay.

des impôts a minima , se rappe- lant au passage que les dépenses d’aujourd’hui sont les impôts de demain et la dette d’après-demain.

Mais au fait qu’en sera-t-il de la commune d’après-demain ?” inter- roge Gilles Ory. n E.Ch.

Made with FlippingBook flipbook maker