La Presse Bisontine 188 - Juin 2017

LE DOSSIER

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La Presse Bisontine n° 188 - Juin 2017

l France Insoumise 1 ère circonscription, Habiba Delacour Le relationnel de la commerçante, la hargne

d’une combattante Habiba Delacour, candidate de la France Insoumise, participe à sa première élection. À 48 ans, cette ex- gérante d’une enseigne de matériaux veut prouver qu’un citoyen peut porter des idées.

Habiba Delacour

(La France Insoumise) ici place Cassin, en face de son local de campagne.

S on Q.G. de campagne installé depuis le 1 er avril place Cassin à Planoise est un peu l’auber- ge espagnole. Les Planoisiens, mais pas que, rentrent, échangent, dia- loguent autour d’un café ou un soda vendu 1 euro. Le local de campagne d’Habiba Delacour pour la “France Insoumise” précise qu’il ne fait pas cré- dit sur la porte du réfrigérateur. Mais la porte est ouverte à tous. Quand il manque des chaises, c’est le commer- çant voisin qui les prête ! Un véritable élan se manifeste ici autour de l’ac- tion du mouvement porté par Mélen- chon. “On a réussi à faire reculer le F.N. et même à lui passer devant ici avec 1 819 voix pour Mélenchon qui a fait plus que Macron, se réjouit Habi- ba. Je voulais absolument m’implan- ter dans ce quartier dont je suis fan car il est oublié. J’ai notamment aidé

des jeunes par le passé à formuler leur C.V.” rapporte la candidate aux légis- latives qui ne s’est jamais reconnue dans un parti politique. “Aujourd’hui, j’en ai ras-le-bol de voir des élus venir pavaner dans le quartier alors qu’il est délaissé. Planoise est en passe de se

min en s’engageant syndicalement et associativement sans jamais se retrou- ver dans un parti politique. Ensuite, elle a tenu une boutique à Cassin avant de devenir aide médico-psychologique pour personnes âgées puis de diriger trois enseignes de matériaux à Fra- nois, Les Fins et Pontarlier. “Pour cela, je me suis formée à la création d’en- treprise.” Ensuite, elle a mis entre parenthèses sa vie professionnelle pour s’occuper, à domicile, de son beau-père atteint d’un cancer, décédé il y a quelques mois. Cela forge un caractè- re. “Comme je le dis à mes enfants, il faut se battre. Moi, je me suis recon- nue dans le mouvement la France Insou- mise mais surtout dans le programme.

José Gahona. Une élection, ça coûte de l’argent. Les dons, le mouvement citoyen, l’emprunt, permettront à la candidate de mener campagne “sur le terrain et beaucoup en porte à porte.” Selon elle, avecMacron, “c’est la marche en arrière.” La candi- date issue de la société civile promet de tout donner. “La machine est par- tie, rien ne m’arrêtera” conclut la mère de famille. La France Insoumise qui a réalisé de bons scores sur la 1 ère cir- conscription (25,5 % à Besançon) pen- se pouvoir maintenir la dynamique. n

Je veux prouver à Nicolas, Fatima et à tous les autres que les citoyens peu- vent devenir candidats et décider” explique-t-elle. À ses côtés, elle béné- ficie des conseils de son directeur de campagne, un certain Emmanuel Girod, connu pour avoir par le passé partici- pé aux élections régionales, cantonales, législatives,municipales et européennes (sous l’étiquette du Front de Gauche). “Dans le contexte actuel, il fallait ouvrir à de nouvelles personnes” dit celui pour qui les élections n’ont plus de secret. Habiba Delacour sera suppléée par

ghettoïser” précise cette maman de trois enfants. Rien ne la prédestinait à s’engager dans ce com- bat : Habiba a bien ten- té à l’âge de 16 ans de s’inscrire dans le mou- vement du Parti socia- liste mais elle avoue ne pas y avoir trouvé sa pla- ce. Entre les éléphants locaux, elle ne voulait pas faire potiche. En conséquence, la Bisonti- ne a tracé son propre che-

“La machine est partie, rien ne m’arrête- ra.”

Habiba Delacour (France Insoumise) : 48 ans, mariée, 3 enfants - Suppléant : José Gahona

l F.N. 2 ème circonscription Julien Acard, le gant de boxe du F.N.

Pour ces législatives, il aura un rôle d’opposant. Depuis trois ans, Acard qui a si longtemps dénoncé les élus cumulards n’est- il pas en passe de se faire rat- traper ? Candidat aux munici- pales, aux régionales, aux cantonales, il part cette fois aux législatives. Pourquoi ? Parce que le parti n’a personne d’autre pour se mesurer à l’expérimenté Alauzet ? “Non, parce que j’ha- bite ici, je travaille ici. Je ne suis pas contre le cumul des man- dats, je suis pour un cumul rai- sonné d’élu local et de parle- mentaire” répond l’intéressé. Il aura le rôle de challenger dans une circonscription qui n’est pas acquise au F.N., “la plus diffi- cile de Bourgogne-Franche-Com- té” de son aveu. Comment voit- il ses adversaires ? “Les têtes d’affiche avec Lime, Alauzet, Fagaut, sont correctes. Ils connaissent leurs dossiers mais je ne suis pas d’accord avec eux. Ils ne se seront pas d’accord avec moi.” Il ne se désigne pas com- me un nouveau en politique après 5 ans d’exercice. Son cre- do sera le suivant : défendre la souveraineté nationale. n E.Ch. Candidate F.N. dans la 1ère circonscription, Anna roma- no a 69 ans, elle est retrai- tée de l’artisanat, ex-syndi- caliste U.P.A. Elle demeure à Desandans. Anna Romano, candidate F.N. dans la 1 ère

suis désolé d’en arriver là” com- mente celui qui gère une acti- vité d’accompagnement à la for- mation et bilans de compétences, candidat pour la première fois aux législatives. Politiquement avec son collègue du conseil municipal Philippe Mougin, il s’oppose aux votes ou s’abstient au point de ne pas comprendre ses positions, com- me son opposition à une sub- vention donnée par la ville à un sportif international bisontin parce qu’il représente un pays étranger. “On ne s’oppose pas toujours, se défend-il. On vote tout ce qui concerne le dévelop- pement durable, le soutien aux entreprises lorsque nous sommes à C.A.G.B. (sauf aux multina- tionales). On est aussi force de proposition : j’ai par exemple demandé que la commune lève les frais de crématorium pour les enfants de moins de 8 ans. Cela n’a pas été accepté. Il ne

Jeune, spécialiste de la communication, Julien Acard s’est fait remarquer pour ses prises de position au conseil municipal de Besançon ou à la Région. Nouveau cadre du F.N. régional, c’est sa première tentative aux législatives.

À peine élu, JulienAcard (30 ans) faisait sortir de ses gonds Jean- Louis Fousseret pour- tant rompu aux joutes verbales. C’était en septembre 2014 au sujet de la gare T.G.V. d’Auxon et de ses indemnités de maire et président qui lui permettait de prendre le T.G.V. quand les “petites gens” étaient contraintes de choisir le T.E.R. faute de bud- get. Le maire l’avait alors remis en place avec un “Je suis gen- til… mais attention à ne pas tirer sur la corde.” Depuis,Acard a tiré sur cette fameuse corde avec des prises de position propres à son parti, le Front national. “Je suis là pour faire prendre conscience à des gens qui ont le pouvoir depuis long- temps qu’ils ont perdu la notion de réalité. Mon objectif est d’être porte-parole de ceux qui ne peu- vent pas s’exprimer. Parfois, je Julien Acard, conseiller municipal de Besançon et conseiller régional,

devait pas y avoir de clivage poli- tique” dit ce Bison- tin installé depuis 8 ans, acquis à la cause du bien-être animal. Le F.N. est dans son rôle et JulienAcard assu- me quand il s’op- pose au finance- ment d’un camp palestinien ou d’autres associa- tions.

Il se présente en challenger.

candidat pour le Front national.

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