La Presse Bisontine 188 - Juin 2017

Le dossier

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La Presse Bisontine n° 188 - Juin 2017

LégisLatives des 11 et 18 juin Les jeunes pousses veuLent bouscuLer Le système

Un contexte inédit pour des législatives à suspense l Législatives Le sort des députés sortants Alors que la droite semblait favorite pour reprendre leur siège aux deux députés bisontins sortants, l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir et l’émergence de têtes nouvelles bouleversent la donne. À peine le marathon de l’élection présidentielle est-il terminé que les esprits politiques s’échauffent déjà autour de la bataille des législatives. Dans un contexte national inédit, les représentants des partis classiques tenteront de faire de la résistance face à la poussée d’une jeune garde, candidats En Marche et mélenchonistes notamment, qui comptent bien bousculer la donne établie. Ils disent vouloir incarner le renouveau politique dans le Grand Besançon. Qui sont-ils ?

entrepreneur d’Ornans contraint de ravaler ses ambitions électo- rales pour cette fois. Faut-il voir dans la bienveillance d’EnMarche vis-à-vis du député sortant la patte de Jean-Louis Fousseret qu’on dit plutôt enclin à voir Éric Alauzet lui succéder à la mairie en 2020 ? “Je n’ai agi ni auniveau local, ni au niveau national pour qu’En Marche ne mette aucun candidat face à Éric Alauzet. Je nem’en suis pasmêlé, onm’a jus- te demandé des informations sur les circonscriptions bisontines que j’ai fournies. C’est tout” assu- re Jean-Louis Fousseret, le mai- re de Besançon soutien de la pre- mière heure du mouvement En Marche. Ce dernier assure d’ailleurs qu’il ne participera “pas à la campagne d’ÉricAlauzet qui n’a pas l’étiquette EnMarche. Je participerai seulement à la cam- pagne de Fannette Charvier sur la 1 car en plus c’était ma cir- conscription” ajoute M. Fousse- ret, tout en précisant : “Je serai maire de Besançon jusqu’à la fin de mon mandat en 2020. Cela me laisse le temps de préparer les conditions de ma succession.” Le parcours d’Éric Alauzet ne sera pas pour autant jonché de roses. Sur sa route, le candidat L.R. Ludovic Fagaut compte bien mettre en lumière la position “caméléon” de son concurrent “futur-ex-E.E.L.V.” et compte sur un sursaut des électeurs de droi- te, nombreux sur la circonscrip- tion 2, pour barrer la route de

L e Grand Besançon est partagé entre deux cir- conscriptions. La Ière, à l’Ouest, est le terri- toire d’élection de la députée Barbara Romagnan et la IIème, à l’Est celui d’ÉricAlau- zet. Tous deux sont candidats à leur succession dans un contex- te politique bouleversé par la der- nière Présidentielle. C’est sans doute sur la Ière cir- conscription que l’équation sera la plus compliquée pour la dépu- tée sortante Barbara Romagnan. Certes elle peut mettre en avant le bilan de son premier mandat et bénéficie de l’avantage d’avoir labouré le terrain pendant cinq ans. Mais la donne politique actuelle ne plaide forcément en sa faveur et Barbara Romagnan est dans une position particu- lièrement inconfortable. Elle qui reste fidèle aux positions défen- dues par Benoît Hamon, balayé à la dernière présidentielle, part avec un sérieux handicap dans la course au renouvellement de sonmandat.Même avec un nou- veau suppléant sur la notoriété duquel elle mise beaucoup (le professeur du C.H.R.U. Régis Aubry). Son handicap principal vient paradoxalement de la gauche.

ses terres saint-vitoises et au- delà pourrait attirer autour de sa personne un nombre impor- tant de suffrages des sympathi- sants de droite et ainsi faire chu- ter Françoise Branget. Il faut ajouter aussi la candidature de Laurent Croizier, éluMoDemde Besançon. Mais un des dangers principaux pour la sortante frondeuse vien- dra bien sûr de la candidate éti- quetée LaRépubliqueEnMarche (L.R.E.M.). Si elle est encore peu connue du grand public,Fannette Charvier, 32 ans, est indénia- blement portée par le souffle Macron. Les équipes EnMarche, rodées par un an de campagne et dynamisée par l’élection de leur champion, lui apporteront un soutien précieux. Ce pourrait être la surprise de ce scrutin. Du côté d’Éric Alauzet, le candi- dat de la IIème circonscription, l’horizon semble beaucoupmoins bouché, d’autant qu’il a su à for- ce d’habileté et de circonvolu- tions sémantiques, convaincre En Marche de sa loyauté. Fina- lement, le mouvement d’Em- manuel Macron a décidé de ne positionner aucun candidat contre lui, sans doute au grand dam de celui qui avait été choisi par En Marche, Antonio Spatafaro, un

En premier lieu avec une repré- sentante de la branche “dure” de la gauche - HabibaDelacour pour les Insoumis de Jean-LucMélen- chon -, qui, malgré les positions parfois radicales de la députée sortante, compte bien marcher sur ses plates-bandes. L’extrême gauche aura, comme d’habitude, d’autres représentants qui vien- dront grignoter quelques pré- cieuses voix à M me Romagnan. Ce qui se passe à sa droite pour- rait au contraire avantager la réélection deBarbaraRomagnan. Car du côté des Républicains,

deux figures s’af- fronteront. D’une part Françoise Branget, l’ancien- ne députéeU.M.P. entre 2004 et 2012 qui tente un come- back, malgré le dégagisme ambiant. Sa légi- timité a toutefois été contestée par son ancien sup- pléant Pascal Rou- thier, maire L.R. de Saint-Vit qui partira sous l’éti- quette divers droi- te. Sa bonne implantation sur

Un des symboles du renouveau qui souffle sur les élections cette année, c’est le mouvement des Marcheurs qui battent campagne.

“Je ne participerai pas à la campagne d’Éric Alauzet” dit Jean-Louis Fousseret.

l’Assemblée àM.Alauzet.Ce der- nier aura également sur sa gauche quelques empêcheurs de tourner en rond. En premier lieu le communiste Christophe Lime qui tente à nouveau le coup, fort de sa légitimité locale. L’extrê- me gauche sera aussi incarnée par l’Insoumise Claire Arnoux qui risque d’ailleurs de faire plus de tort à M. Lime qu’à M. Alau- zet. Le F.N., représenté cette année par le conseiller munici- pal et régional JulienAcard, plu- tôt fort en gueule, compte bien

jouer les trouble-fêtes. Enfin, pouvant grappiller quelques pourcentages de voix aux favo- ris Alauzet et Fagaut, on retrou- vera des “petits” candidats issus de l’U.P.R., de Debout la Fran- ce et d’autres formations plus groupusculaires. Il est important de noter qu’à l’heure où nous bouclions ces lignes, la totalité des candidats n’était pas encore connue et offi- cialisée par la préfecture du Doubs. n J.-F.H.

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