La Presse Bisontine 185 - Mars 2017
BESANÇON 18
La Presse Bisontine n° 185 - Mars 2017
DÉCOUVERTE La passion du “Parkour” La Boucle comme terrain de sport Ils rebondissement de marche en marche, franchis- sent des murs, sautent des ponts. Une vingtaine de jeunes bisontin(e)s pratiquent le “Parkour”, un sport dont le but est de se déplacer grâce à ses seules capacités motrices en milieu urbain.
Le “Parkour”, un sport qui prend son envol à Besançon, ici pont Robert-
Schwint à Besançon.
D ans la nuit bisontine, des ombres déboulent. En quelques secondes, Killian et les autres grimpent la paroi en béton située le long du oubs, haute de 2 mètres. L’obstacle à peine franchi, la troupe rebondit deux mètres plus bas pour enchaîner un autre effort. C’est fluide, limpide,
presque facile quand on les regarde. Pourtant, l’exercice requiert une excel- lente condition physique et une bon- ne dose d’entraînement. Plusieurs soirs par semaine, une ving- taine de Bisontin(e)s, souvent jeunes, pratique le “Parkour”, nom donné à cette discipline physique devenue sport officiel en Angleterre. La pratique
Quand certains choisissent la gym- nastique au chaud dans un gymnase, les “traceurs” bisontins enchaînent les prouesses acrobatiques le long du pont Schwint, sur les murs de la gare Viot- te, sur le toit du parkingMarché Beaux- Arts, dans les escaliers du jardin bota- nique. Ils n’ont pas choisi la facilité mais plutôt la liberté. “Besançon est un formidable lieu pour le Parkour car il y a une bonne densité de sites à quelques mètres les uns des autres” poursuit un adhérent. Cela permet à la troupe de se replier sur des sites lorsque les riverains gro- gnent. “Souvent, on se fait jeter parce que les personnes pensent que nous dégradons les lieux, ce qui n’est pas du tout le cas… On discute. Et si ça ne va pas, on s’en va. À l’inverse, il arrive régulièrement que des personnes nous regardent parce qu’elles sont intéres- sées” témoigne le président. “Les traceurs bisontins” ont fléché le parcours à Besançon. Leur projet : créer avec d’autres associations un espace dédié qui regrouperait Parkour, B.M.X. et skate à Besançon. n E.Ch.
sportifs ont dû franchir de nombreux obstacles. Pas des moindres : “Il arri- ve que des personnes nous demandent de quitter un parking parce qu’elles ont peur… Elles voient une bande de jeunes en survêtement et nous confon- dent avec des traînards” note Killian Touel, président de cette joyeuse ban- de plutôt bien élevée. Lorsque le ton monte, les traceurs préfèrent quitter la place. Il est arrivé que des riverains appellent la police. “C’est dommage car je pense qu’ils ont autre chose à faire que venir nous demander de partir. Ce que nous faisons” commente un tra- ceur âgé de 24 ans. Quant aux remarques de passants sty- le “un jour ne ressemblera pas aux autres, vous allez vous tuer”, les spor- tifs rappellent que leur sport n’est pas plus dangereux qu’un autre. Il est sim- plement plus exposé car il se déroule à la vue de tous. “Notre devise est la suivante : “être et durer.” On n’est pas un traceur si à 25 ans on a les genoux foutus” pointe Killian. Il fut un des premiers à tomber dans la marmite avec “Seb”. En 6 ans de pratique, il s’est (seulement) foulé une cheville.
consiste à se déplacer efficacement grâce à ses seules capacités motrices en utilisant l’espace public. De vrais chats. Réunis au sein de l’association “Les traceurs bisontins”, les adhérents se réunissent plusieurs fois par semai- ne pour s’entraîner. S’ils commencent à se faire reconnaître et accepter, les
L’association “Les traceurs bisontins” présidée par Killian Touel (premier plan).
EN BREF
ENSEIGNEMENT Ils suivent des cours de français au C.L.A. L’Université de Franche-Comté vient en aide aux étudiants migrants Ils sont une trentaine
Citoyenneté Les conseillers départementaux juniors ne manquent pas de projets. Ils se retrouvaient en assemblée plénière pour présenter leurs projets le 15 février. La commission de Besançon propose de mener une action de sensibilisation sur les droits des enfants dans les pays en guerre ou sinistrés. Le Conseil départemental des Jeunes a pour objectif de favoriser l’expression et la démarche citoyenne de la jeunesse et constitue un véritable lieu d’apprentissage de l’engagement individuel et collectif. Larnod Les associations de Larnod réunies proposent un spectacle de théâtre avec deux comédiennes qui présenteront chacune en solo leur dernière création à la salle polyvalente de Larnod le samedi 8 avril à 20 h 30. En première partie, Odile Rousselet jouera “La fille” et en deuxième partie Christelle Schmutz- Carmillet jouera “C’est pas facile”. Compte tenu de la capacité limitée de la salle, réservation à l’avance. Renseignements au 06 18 37 72 42 ou 06 86 44 43 49 ou par courriel sur clairechante@orange.fr
M ohamed, 27 ans, a dû fuir son pays à cau- se de la guerre. “La situation était deve- nue catastrophique”, explique- t-il dans un français à peine hésitant. Ce jeune Libyen, arri- vé en juin 2015 à Besançon, a le statut de réfugié. “Arrivé débutant, je ne comprenais pas unmot de français,maintenant j’arrive à suivre une conversa- tion.” Un grand pas pour celui qui espère maintenant faire valoir une équivalence et exer- cer comme technicien dans les systèmes de climatisation. C’est précisément pour leur permettre de réaliser leur pro- jet universitaire et profession- nel, interrompu dans leur pays à bénéficier pour cette année 2016-2017 du dispositif de solidarité lancé par l’Université, finançant leurs frais d'inscription dans l'établissement et des cours au Centre de linguistique appliquée.
d’origine, que l’Université amis en place ce dispositif. Il existe déjà un programme, géré par Campus France, mais qui ne s’adresse qu’aux réfugiés syriens. “Nous avons vu que cela ne suffirait pas à répondre aux besoins” , indique Anne- Emmanuelle Grossi, directri- ce des relations internationales de l’U.F.C. Seuls deux étudiants en bénéficient ici. Dès la fin 2015 et l’arrivée des premières vagues de migrants, l’Université a voulu s’engager et s’est mise en relation avec la Région, la préfecture et d’autres acteurs. Elle a finale- ment lancé son propre dispo- sitif de solidarité destiné aux
arrivée à Besançon en jan- vier 2015 et projette de “tra- vailler bénévolement pour l’Égli- se ou à l’accueil de réfugiés.” Elle espère que ses sœurs pour- ront bénéficier du même dis- positif. En attendant, des for- mations linguistiques en ligne ont été mises en place pour les non-sélectionnés dans le cadre d’un programme européen et une solution est recherchée avec l’association Démocratie et entraide en Syrie pour avoir des cours en présentiel. n S.G. migrants. Ceux qui pourront bénéficier d’une bourse Pôle emploi libéreront des places, redistribuées à partir de la liste d’attente (photo L. Godard). Le C.L.A. propose des cours en français langue étrangère et français langue d’intégration, utiles à ces étudiants
d’attente complémentaire de 15 personnes). Parmi les prin- cipaux critères retenus figu- raient : le projet d’études, le niveau de formation et de fran- çais, “suffisant pour progresser et intégrer un cursus à la ren- trée prochaine.” Certains ont commencé les cours au C.L.A. dès le mois de septembre, d’autres vont atta- quer ce deuxième semestre. Les profils sont très variés,de bache- lier à Bac + 8, dans les sciences dures, le biomédical, le com- merce, le droit, l’informatique…
Treize nationalités sont repré- sentées, “principalement des Syriens” , mais aussi des per- sonnes venues du Yémen, Sri Lanka, Tibet, Égypte, Afgha- nistan, Ouzbékistan, Libye, Soudan,Arabie-Saoudite,Mau- ritanie, Palestine ou encore d’Irak comme Saneerah. Cette religieuse de 50 ans don- nait des cours de catéchisme et effectuait les offices à Kara- koch. “Daech a détruit ma mai- son, ma guitare et les souvenirs avec.” D’abord passée par la Vendée avec ses sœurs, elle est
migrants, avec un appel à can- didatures à la rentrée 2016. “Nous avons fait le choix d’ouvrir à toutes les natio- nalités.” Au total, 65 dos- siers ont été déposés et une trentaine de demandes ont pu être satisfaites (avec une liste
“Daech a détruit ma maison, ma guitare et mes souvenirs.”
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