La Presse Bisontine 184 - Février 2017

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 184 - Février 2017

CHRISTINE BOUQUIN : DUR, DUR D’ÊTRE PRÉSIDENTE…

Un budget 2017 construit dans un contexte financier qui n’a jamais été aussi tendu, une fin d’année marquée par la fin tragique de Développement 25, l’agence de développement économique du Doubs, une candidature aux législatives que tout le monde n’a pas compris, un changement de directeur de cabinet… Ce début d’année est plutôt agité pour une Christine Bouquin malmenée par son opposition mais qui se présente pourtant combative comme jamais.

l Analyse Changement de dir’cab La présidente fait front Alors qu’un budget 2017 particulièrement compliqué a été

Réaction “Je n’abandonnerai jamais le navire” La Presse Bisontine : Vous entendez certaines critiques qui vous sont adressées ? Christine Bouquin : C’est légitime que des gens se posent des questions dans un contexte particulièrement difficile comme en ce moment. Et avec les difficultés que traversent nos collectivités, des choses peuvent vite monter en épingle. J’ai profité de la cérémonie des vœux décentralisés aux agents le 5 janvier à Pontarlier pour leur dire que jamais je n’abandonnerai le navire. L.P.B. : Vous tenez fermement la barre ? C.B. : Évidemment. Le projet C@p25 est maintenant sur les rails, le budget pluri-annuel est validé et voté, la réorganisation des services est engagée. Quoi qu’il arrive, je suis présidente encore pour au moins plusieurs mois et je resterai de toute manière conseillère départementale. Il y a une patronne, avec une équipe autour d’elle, et tout se passera comme prévu. De grands défis nous attendent. L.P.B. : Que répondez-vous à ceux qui pensent que votre passage à la tête de ce Département est éphémère ? C.B. : Je réponds que je ne vais pas partir de cette maison, quel que soit le scénario des législatives. Cela fait 15 ans que je travaille pour cette collecti- vité. Ce n’est pas comme si j’avais fait un passage d’une année. L.P.B. : Si vous êtes élue députée en juin, c’est Annick Jacquemet qui vous succédera ? C.B. : Rien n’est arrêté, il n’y a eu aucune décision de prise à ce sujet-là. Nous n’en sommes même pas au début de la campagne des législatives. Il y a tant de dossiers à gérer avant. n Recueilli par J.-F.H.

bon trio” assure Christine Bouquin. Mais c’est sans doute sa décision de se présenter aux législatives de juin prochain qui cause à la présidente Bou- quin le plus de déboires, au sein même de la maison Doubs. Certains agents, l’accusent de vouloir “fuir le navire” et se disent déçus. Au sein même du par- ti Les Républicains auquel Christine Bouquin a adhéré à nouveau en vue de cette investiture aux législatives, quelques réserves sont également émises : “On lui reproche d’avoir davan- tage fait le bilan de l’action de son pré- décesseur que d’actions depuis deux ans. Et elle aurait sans doute dû faire le ménage au sein des cadres du Dépar- tement qui travaillaient à l’époque Jeannerot. Qu’elle ait choisi un nou- veau directeur de cabinet va peut-être faire bouger les lignes. Il lui est repro- ché maintenant de courir deux lièvres à la fois. Il va surtout se poser la ques- tion de sa succession car si François Fillon est élu, il ne reviendra pas sur le non-cumul des mandats. Mais cela, c’est une autre affaire…” estime ce cadre du parti. Faisant front, sans jamais se départir de sa combativité, la présidente Bou- quin traverse ces épreuves successives sans ciller. Nul doute que les reproches qui lui sont faits la touchent.Mais dans la tempête, elle continue à ternir fer- mement la barre. n J.-F.H.

voté, la présidente du Conseil départemental essuie les critiques de son opposition, normal, et d’une partie des agents du Département encore interrogatifs sur sa décision de se présenter aux législatives de juin.

D ur, dur d’être présidente d’un exécutif départemental au moment où la loi N.O.T.R.E. bouleverse les missions des collectivités territoriales et où l’État continue à promettre du sang et des larmes aux présidents de ces même exécutifs avec des dotations toujours en baisse. Signe de ces difficultés : le Département du Doubs est désormais éligible au nouveau fonds d’urgence débloqué par l’État pour pouvoir assu- mer le paiement du R.S.A. Dans ce contexte particulièrement tendu, la présidente et ses équipes ont réussi à boucler un budget en rognant sur les dépenses (voir en page suivante). Le douloureux épisode de la liquida- tion de l’agence Développement 25 aura marqué la fin d’année avec des salariés sur le carreau qui n’admet- tent pas d’être les victimes expiatoires de la loi N.O.T.R.E. L’affaire, montée en épingle, est désormais entre les mains des avocats. “Raison pour laquel- le je ne ferai pas plus de commentaires” note Christine Bouiqn, tout en préci-

sant que “nous continuons à tout fai- re pour que l’ensemble des salariés aient une solution.” Le changement récent de directeur de cabinet - Philippe Pichery remplace Daniel Benazeraf - met de l’eau au moulin de ceux qui trouveraient que

Christine Bouquin a bien du mal à tenir la barre duDépartement. Sur ce point, la prési- dente est droite dans ses bottes : “J’ai confié à Daniel Benazeraf la mission de gérer la nouvelle agence d’ap- pui au territoire. Il n’était pas question de laisser vacante cette place longtemps. Le recrutement de Phi- lippe Pichery s’est fait rapidement. Avec Gilles Da Costa, Phi- lippe Pichery et moi- même et moi-même, nous formeront un très

“Elle n’a pas fait le ménage au sein des cadres du Département.”

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