La Presse Bisontine 184 - Février 2017

ÉCONOMIE 28

La Presse Bisontine n°184 - Février 2017

RIOZ

Entrée en bourse

La société basée à Rioz, dirigée par un Bisontin, croque des parts de marchés sur le marché des équipements sportifs. Son entrée sur le marché financier lui a permis de lever 22 millions d’euros. Abéo entre dans la short-list de la bourse

U ne multinationale à la fibre familiale, oui, ça existe. Alors que sa société pèse désormais 148millions d’euros de chiffres d’affaires (au 31 mars der- nier) pour 1 030 salariés,Olivier Esteves a, la veille du réveillon de Noël, par- tagé un repas avec ses salariés de l’usi- ne de Rioz. C’est ici, dans la zone indus- trielle de la cité haut-saônoise que se noue une success-story . Mais le P.D.G., En chiffres Abéo, c’est 1 030 employés dont 140 à Rioz (Haute-Saône). Sur le premier semestre, le chiffre d’affaires publié progresse de + 9,1 % avec une crois- sance organique de + 11,1 %. Le grou- pe continue à accroître son dévelop- pement à l’international : le chiffre d’affaires réalisé hors de France repré- sente ainsi plus de 68 % du chiffre d’affaires total contre 66 % sur l’exer- cice précédent. Résultat net au pre- mier semestre 2016 : + 3,9 millions d’euros, multiplié par 4,5.

qui demeure à Besançon, reste modes- te. Il y a trois ans, La Presse Bisonti- ne avait narré l’histoire de cette entre- prise qui a trouvé ses fondements en 1981 à Besançon jusqu’à devenir aujour- d’hui leader sur le marché de l’équi- pement sportif et de loisirs. Abéo crée et fabrique des vestiaires, des tapis de sol, des équipements pour la gymnastique sous la marque Gym- nova, des murs d’escalade… Trois années ont passé donc. Elles furent auréolées de deux contrats olympiques (Londres en 2012, Rio en 2016). Mais surtout, 2016 a vu la société - implan- tée en Europe,Amérique du Nord, Chi- ne - entrer dans le cercle très fermé des entreprises cotées en bourse. Abéo a intégré les indices C.A.C. Small, C.A.C.® Mid & Small et C.A.C.® All tradable sur le marché Euronext. S’il n’a pas toujours les yeux rivés sur le marché boursier, Olivier Esteves avoue regarder une fois par jour la cotation de l’actionAbéo : “La première cotation (11 octobre) était à 16,90 euros. Le 23 décembre, elle était à 24 euros. Cette entrée en bourse nous a permis de lever des fonds. Ce n’est pas une fin en soi. Elle permet à des entreprises de se financer. Nous avons pu lever 22 mil-

Le Bisontin Olivier Esteves, P.D.G. d’Abéo

lors de la première cotation en

bourse de sa société sur le marché Euronext.

sance organique en 2016 a été soutenue (+ 9 % à 82 millions d’euros au 30 septembre). 68 % des marchés sont réalisés hors de France. “Nous sommes sur des marchés dynamiques. Lorsque la croissance économique mondiale est de 3 %, nous réalisons environ 7 % de croissance. Le sport est vecteur de santé, il crée du lien social et cela par- tout dans le monde. La Chine s’équipe. D’ici 2020, nous espérons une crois- sance à + 11 % (à taux de change égal)” indique Olivier Esteves. Abéo a racheté des concurrents en 2016 comme l’Alle-

me personne pour assurer l’escaladeur. Une innovation. Les salariés, 140 à Rioz, peuvent donc être sereins. La cotation en bourse a été bien accueillie par le personnel qui y voit un signe de bonne santé. Abéo entre dans le cercle fermé des socié- tés comtoises cotées comme P.S.A. ou Vétoquinol. La firme a ouvert à Lyon une filiale pour ses cadres “car il est difficile de les attirer en Franche-Comté” concède la direction. Prochain match, de taille : se placer pour remporter les jeux de Tokyo (2020). Le leader semble en bon- ne position : “Aucune compétition n’est jamais gagnée d’avance, tempère Oli- vier Esteves. Il faudra convaincre les Japonais et battre des concurrents japo- nais qui seront à domicile.” L’acquisi- tion d’une société anglaise en jan- vier 2017, spécialisée dans la maintenance, permettra au groupe d’assurer des revenus réguliers. Un équipement de type gymnastique dure deux ans, un agrès jusqu’à 15 ans. Abéo, dont la salamandre est le sym- bole, saisira en 2017 les potentiels rachats de société comme elle a pu le faire en 2016. “Il y a encore tout à fai- re” conclut le patron. En sport, c’est bien connu, les athlètes n’ont pas de limites… n E.Ch.

lions d’euros. L’objectif est de financer notre croissance” témoigne le P.D.G. qui était présent à la bourse parisienne pour la première cotation. Abéo aurait pu financer son dévelop- pement par la dette qui affiche 38 mil- lions d’euros. “Cela peut créer une dépen- dance. En cas d’accident de parcours, on peut rapidement être mis en diffi- culté.” Pour l’heure, la santé de l’en- treprise est excellente. L’endettement est jugé “raisonnable” par la direction au regard du chiffre d’affaires. La crois-

“Une croissance à + 11 % espérée.”

mand Spieth (présent à Rio) et Jans- sen-Fritsen (Pays-Bas) quelques années plus tôt. Il a fait de même avec une société anglaise début janvier, ce qui porte à 26 le nombre d’entités dans le monde entier. Le marché de l’escalade a porté la socié- té qui dispose d’un produit unique et ludique : “Nous sommes déjà copiés mais nous ouvrons le marché” com- menteAbéo. Les murs d’escalade signés Abéo ne nécessitent pas une deuxiè-

Abéo emploie 140 salariés à Rioz, 1 030 dans le monde.

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