La Presse Bisontine 184 - Février 2017

LE GRAND BESANÇON 26

La Presse Bisontine n°184 - Février 2017

Des habitants mettent la main à la pâte pour leur commune BESANÇON Le directeur du musée Preuve que l’on peut faire beaucoup avec seulement de la bonne volonté. Quatre à cinq fois par an, une dizaine d’habitants de ce petit village de l’est bisontin entretiennent eux-mêmes l’espace public.

Q uinze jours avant chaque “opération de nettoya- ge”, un courrier est dis- tribué dans les boîtes à lettres pour inviter ceux qui le souhaitent à y participer. Ils sont toujours quelques-uns à y répondre, souvent les habitués mais aussi quelques nouveaux habitants du lotissement, qui trouvent là également une façon de créer du lien. “Quand je suis arrivé en 2005, j’ai trouvé la démarche super , reconnaît Stéphane Leblanc. C’était un moyen de s’intégrer en étant nouveau venu.” Et mal- gré un nom plutôt militaire : “travaux d’intérêt communal” et des missions pas toujours ragoûtantes comme le curage de fossés, on a l’air de plutôt bien s’y amuser. Bonne humeur et convivialité sont de mise. Chacun apporte sa main-

Une dizaine d’habitants, hommes et femmes, se mobilisent quatre à cinq samedis par an.

d’œuvre et parfois du matériel pour réaliser élagage, entretien ou réfection de chemin fores- tier. En guise de récompense, “un repas gaulois” est même proposé le soir venu par la com- mune pour

temps où la baisse des dotations se ressent durement. Dans le cas de Braillans, “cela permet l’économie d’un mi-temps tech- nique, soit environ 15 000 euros sur un budget global de 80 000 euros, ce qui n’est pas rien” , souligne Alain Blesse- maille le maire de la commune. Mise en place depuis 1998, cet- te démarche participative aurait ainsi permis d’équilibrer les comptes et de participer notam- ment à la rénovation et la mise aux normes de lamairie en 2012. Un cheminement doux reliant le nouveau lotissement lancé il y a quatre ans au reste du vil- lage devrait aussi être créé.

De quoi dynamiser cette petite commune de 210 habitants, qui a gagné une trentaine de nou- veaux arrivants sur ces der- nières années mais qui reste souvent perçue comme un vil- lage dortoir tourné vers Besan- çon (à seulement six kilomètres de là). Pas sûr en tout cas que tous pourraient en faire autant et le dynamisme de son comité des fêtes créé en 2010 présage d’autres belles initiatives de ce genre, à commencer par un grand vide-village le 11 juin pro- chain. Braillans n’a pas fini de surprendre ! n S.G.

remercier ses “agents commu- naux d’un jour.” Ce “produit braillanthèque” comme s’amuse le maire à l’ap- peler, favorise au- delà de l’action solidaire, “une économie sub- stantielle” par des

15 000 euros d’économie.

Le maire (à gauche) entouré des volontaires les plus assidus.

EN BREF

SAÔNE

Aménagement Un bâton dans les roues pour la piste cyclable L’Agglomération veut créer un itinéraire cyclable entre le centre de Saône et la gare en 2017. La collectivité devait rencontrer des propriétaires pour leur demander de se remettre à leur limite parcellaire…

Laïcité L’Observatoire régional de la Laïcité de Bourgogne- Franche-Comté est né le 5 décembre dernier. 5 décembre. Jean- Louis Bianco, président de l’Observatoire National de la laïcité l’a porté sur les fonts baptismaux. Cet organisme, placé sous la responsabilité du Premier ministre, assiste le gouvernement dans son action visant au respect du principe de laïcité en France. L’Observatoire de la laïcité de Bourgogne- Franche-Comté est une association fondée en lien avec l’Observatoire National de la laïcité et avec les municipalités de Besançon et de Dijon. L’association se donne pour mission de promouvoir les valeurs fondamentales de la République et les principes de laïcité. Elle mènera, dans cette perspective, des actions de sensibilisation et de prévention autour des notions du vivre ensemble et de la parité. Renseignements sur www.observatoirelaici te-bfc.fr

Parcourir le tracé à vélo entre Saône et sa gare deviendra plus facile avec l’itinéraire cyclable.

“M ultimodal” , c’est l’adjectif tendance utilisé par beau- coup d’élus, dont ceux du Grand Besançon. À Saô- ne, le terme pourrait porter tout son sens dans les mois à venir. Ainsi, si l’on devait jusqu’à présent rejoindre à pied depuis

le centre du village la gare au prix de 15 bonnes minutes de marche, on pourra, de manière sécurisée, prendre son vélo pour ensuite monter dans le train direc- tion Besançon ou Morteau. L’agglomération qui porte la création des pistes cyclables a inscrit la création de

2 kilomètres d’itinéraire cyclable entre le centre-bourg et la gare, projet déjà pré- vu en 2015. Environ 2 km séparent ces deux points, très fréquentés par les auto- mobiles car l’axe donne accès à la R.N. 57 mais aussi à la zone d’activités. D’où la nécessité de laisser une place aux uti- lisateurs de deux-roues. Le projet est donc posé. Sauf qu’un grain de sable s’est immiscé dans le dérailleur : l’empiétement par quatre propriétaires de leur haie sur le domaine public. Jean- Paul Michaud, vice-président en charge de la réalisation des pistes cyclables et des projets routiers structurants, rassu- re. Le projet reste en selle : “J’ai prévu personnellement de rencontrer ces pro- priétaires avec un technicien pour leur expliquer ce cas d’ici la fin du mois. Nous allons trouver un arrangement à l’amiable. Je suis pour la discussion” dit-il. L’Agglomération devrait trouver une solu- tion afin que l’itinéraire cyclable (notam- ment au niveau de l’avenue de la Gare) ait assez d’aisance pour les cyclistes qui vont l’emprunter. En cas de refus ? Un contentieux reste possible. La municipalité de Saône ne souhaite, de son côté, faire aucun commentaire. Ce qui n’est pas le cas de Ludovic Fagaut, conseiller départemental (Les Républi-

cains) du secteur qui regrette que le Département soit le grand absent des échanges alors qu’une partie de l’itiné- raire doit emprunter la route départe- mentale. “C’est un dossier qui a du sens mais je regrette le manque de collabora- tion. Je n’ai pas été convoqué à la pre- mière réunion il y a un an et je l’ai fait savoir en conseil communautaire. À la seconde, on nous a imposé la date, je ne pouvais pas y être” dit l’élu. Ce que réfu- te la C.A.G.B. : “Les techniciens du Conseil départemental participent aux réunions techniques. Un cofinancement est même prévu avec le Département” ajoute la col- lectivité. Au-delà de ces détails, les Saônois peu- vent être rassurés. L’itinéraire cyclable devrait être réalisé dans le courant de l’année. Précision : il sera plus rapide de parcourir les 2 km dans le sens centre de Saône à la gare que l’inverse. Mais au bout de quelques allers-retours, les mol- lets s’habitueront rapidement. Ce projet porté par la C.A.G.B. sur le pla- teau en appelle d’autres. L’agglo a inscrit au plan pluri-annuel d’investissements un montant de 2,43 millions d’euros jus- qu’en 2019 (3,43 millions jusqu’en 2021) pour la création de liaisons douces. n E.Ch.

L’itinéraire en rouge.

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