La Presse Bisontine 184 - Février 2017

20 DOSSIER I

La Presse Bisontine n°184 - Février 2017

l Primaires

Les relais locaux des candidats Qui soutient qui ? Les membres de la gauche se positionnent. Yves-Michel Dahoui roule pour Peillon, Barbara Romagnan soutient Hamon, Emmanuel Dumont et Julien Lagalice militent pour Montebourg, Myriam Lemercier pour Valls…

tat de candidatures tardives. Beaucoup attendaient la pro- mulgation du programme. Gauche libérale, gauche réfor- matrice, gauche sociale ? Laquel- le choisir ? Barbara Romagnan, députée P.- S. du Doubs, frondeuse, soutient Benoît Hamon. Elle a organisé sa venue dans le Doubs, à Bous- sières. 200 à 250 personnes (selon l’organisation) un lundi soir de décembre ont participé à la réunion. Pas mal. Pour le reste, Yves-Michel Dahoui, adjoint en charge de l’éducation à Besançon est le mandataire de la campagne de Vincent Peillon. “Vincent Peillon revendique le respect de la paro- le politique donnée, propose une République moderne, dans l’Eu- rope et dans la mondialisation, qui agisse pour leur régulation, mais propose aussi de nouvelles conquêtes démocratiques et une lutte contre les inégalités. Le pro- jet comprend déjà un bouclier fiscal pour les plus modestes, un grand plan d’exportation pour les P.M.E., un droit opposable aux services publics dans la rura- lité, un new deal européen…” listeYves-Michel Dahoui en gui- se d’argument. Des soirées- débats conviviales sont pro- grammées à l’occasion des trois débats nationaux entre les can- didats aux primaires de la gauche (au Café de la Gibelot- te à 21 heures). ArnaudMontebourg, qui connaît jours ressenti une perte des mili- tants dans les organisations. Tous les partis de gauche ont perdu du monde. Je rappelle qu’en 1993, le P.-S. n’avait que 57 députés” explique l’encarté. Pourtant, Besançon berceau du socialisme (et non du P.-S.) prend ces départs en plein dans la figu- re. Ce sont forcément moins de cotisations, donc moins d’argent pour le parti même si ce dernier ne semble pas plus inquiet pour ces deniers qui permettront d’or- ganiser la présidentielle. Sans compter le ménage qui pourrait être fait d’ici quelques semaines avec les P.-S. devenus macro- nistes. Ces ex-militants sont-ils partis en masse marcher avec Macron ? Pas vraiment. Un l’a affiché. Il s’agit de Denis Baud. “Il faudrait demander les rai- sons qui les ont poussés à quit- ter le P.-S., demande M. Leuba. De plus en plus de personnes ne souhaitent plus être adhérentes mais devenir sympathisants” dit-il. La section locale l’assure : les camarades, bien que moins nom- breux, ne se regardent pas dans le blanc des yeux au siège à Besançon. “Les camarades conti- nuent d’être présents. Il y a de multiples formes d’engagement. Et tant mieux si des personnes

La députée Barbara Romagnan soutient Benoît Hamon.

I l a fallu attendre début jan- vier pour connaître le nom du mandataire local de la campagne de Manuel Valls, candidat aux primaires. Myriam Lemercier, conseillère

départementale et conseillère municipale déléguée à Besan- çon, s’y colle. Alors que les pri- maires débutent, les soutiens s’affichent timidement. Une impréparation ? Non, le résul-

bien Besançon, a des soutiens de longue date ici à l’image d’Em- manuel Dumont (pourtant exclu du P.-S. pour défaut de paie- ment de cotisation) et de Julien Lagalice. Ce dernier est sonman-

reconnaît tout de même dans les propositions d’Arnaud Mon- tebourg pour les primaires. Le député vert Éric Alauzet, lui, soutiendra son homologue Fran- çois de Rugy dans la course aux primaires. Il s’engage également à militer ensuite pour celui qui sortira vainqueur du second tour des primaires, que ce soit Manuel Valls, Arnaud Montebàourg ou Benoît Hamon. “Je soutenais cette idée de primaires, je vais au bout de mes engagements” dit ÉricAlauzet,même s’il appel- le de ses vœux un parti où social- démocratie et écologie iraient de pair. À l’heure où nous bouclions ces lignes, les soutiens des élus bisontins aux autres candidats n’étaient pas connus. Les débats télévisés, plus que le travail de terrain, seront primordiaux. n

une démarche participative auprès des citoyens qui ont débouché sur des milliers de pro- positions neuves et très perti- nentes comme un tirage au sort pour désigner les sénateurs ou demander un casier judiciaire vierge aux élus” poursuit Julien Lagalice. Parmi les autres sou- tiens affichés pour ArnaudMon- tebourg, on peut également citer le Bisontin PatrickAyache, vice- président socialiste de la Région Bourgogne-Franche-Comté. Frank Monneur, ex-conseiller municipal à Besançon, est cri- tique quant à l’organisation de ces primaires. Son candidat, le chevènementiste Bastien Fau- dot (M.R.C.) n’a pas été retenu. “On nous a fermé les portes mais Bastien Faudot poursuit sa cam- pagne. Il doit recueillir les 500 signatures” dit Monneur qui se

dataire depuis octobre : “Depuis 10 ans, nous en sommes en contact réguliers avec Arnaud Monte- bourg, répond Julien Lagalice. Je le soutiens parce qu’il lutte contre la fraude fiscale, protège les tra- vailleurs, veut repenser l’Europe en luttant contre les travailleurs détachés, veut un État fort. Il a eu

Des soirées- débats conviviales.

Yves-Michel Dahoui soutient Vincent Peillon (photos archives L.P.B.).

l Militantisme Érosion chez les camarades Camarades au rabais La section P.-S. de Besançon fait face à une érosion de sa base. Ils ne sont plus que 287 adhérents pour 176 cotisants, soit une baisse de 20 % en un an ! Jean-Sébastien Leuba, le président de la section locale, analyse.

L ucide Jean-Sébastien Leuba.Transparent éga- lement. L’adjoint en charge de l’animation et des associations à Besançon, secrétaire de la section P.-S. loca- le depuis juin 2014, ne cache pas la baisse des effectifs au P.- S. : “Oui, nous avons connu une chute importante du nombre de nos adhérents à Besançon. Sur un an, nous avons perdu 20 % de nos adhérents à jour de leur cotisation” indique l’élu. Être adhérent veut dire avoir réglé sa cotisation au parti dans les deux ans. Simple réalité de cette baisse d’effectifs : ils n’étaient que 6 “camarades” à Boussières pour élire en décembre dernier le futur candidat P.-S. aux légis-

latives sur la 1 ère circonscrip- tion, 5 à Audeux, 10 à Quingey, 78 à Besançon. Pour l’anecdo- te, ils ont désigné Barbara Roma- gnan. La rose a perdu de son éclat. “Le P.-S. n’est pas mort ! rétorque Leuba. Il renaîtra sous une autre forme ou dans sa forme actuel- le. Le constat est national. 250 personnes sont tout de même

venues assister à la visite de Benoît Hamon à Bous- sières un lundi soir (12 décembre), c’est bien. Forcément, quand cela va mal - ce qui s’est traduit par la faible cote de popularité du pré- sident - on a tou-

“Le P.-S. n’est pas mort !”

Quid de la loyauté au parti ? Comment être militant au parti socialiste et être macroniste ? Cet- te question, nous l’avions posée à Jean-Louis Fousseret en octobre dernier qui ne voyait pas d’incohérence. Cela pourrait changer d’ici début février. Le P.-S. pourrait faire valoir l’article 1.2.3 de sa char- te éthique qui stipule ceci : “Les adhérents ne peuvent appartenir à un autre parti ou groupe politique que le Parti socialiste. Ils s’en- gagent à ne soutenir que les seuls candidats à des fonctions élec- tives qui sont effectivement investis ou soutenus par le P.-S.” n

Jean-Sébastien Leuba, secrétaire de la section P.-S. à Besançon.

le voix.” Rien de monolithique là-dedans, au contraire. Le res- ponsable local rappelle que le parti regroupe des idées aussi différentes que celles portées par Gérard Filoche ou Manuel Valls. C’est ce qui fait (faisait) la force de la gauche. “Il ne faut pas que les volontés personnelles des candidats empiètent sur les projets politiques ” dit le secré-

taire local. À voir si la prochaine primaire ne sera pas un règlement de comptes entre prétendants. En tout cas, chez les militants bison- tins, l’ambiance est encore là. Moins nombreux,mais solidaires, voilà peut-être la nouvelle rai- son d’un P.-S. à bout de souffle… mais encore vivant. n E.Ch.

s’engagent dans de grandes causes, auprès d’associations. Le but est que les idées de gauche vivent. Ce n’est parce que nous perdons des membres qu’elles disparaissent.” Le début d’année ressemble à un vrai test pour le parti à Besançon. Jean-Sébastien Leu- ba veut que sa section fonctionne “comme un seul homme, une seu-

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