La Presse Bisontine 184 - Février 2017
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La Presse Bisontine n° 184 - Février 2017
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon.
Démolition Comment une décision politique, dic- tée par des considérations tactiques et politiciennes sous couvert d’une pseudo-efficacité, a contribué à sabor- der l’équilibre de nos territoires et pire, à créer des tensions infinies, voire des drames humains. Cette décision por- te un nom, c’est la loi N.O.T.R.E. com- me Nouvelle Organisation Territoriale de la République. C’est elle qui a révi- sé le périmètre des nouvelles régions. C’est encore elle qui a bouleversé le paysage des intercommunalités. En ce début janvier 2017, des petites com- munautés de communes rurales ont disparu - inefficaces a-t-on argué - et avec elle, ce dont personne n’a jamais parlé, des dizaines de salariés, certes réaffectés dans d’autres collectivités pour ceux qui ont la chance d’être mobiles, ou simplement laissés en bord de route à leur destin. C’est encore cette loi qui a redistribué les cartes entre les collectivités territoriales au nom d’une plus grande clarté et d’une meilleure efficience. Les dégâts sont là encore nombreux, se passant dans l’indifférence quasi générale. C’est cet- te même loi N.O.T.R.E. qui a notam- ment contribué à la liquidation en fin d’année dernière de Développement 25, l’agence économique du Doubs. Et avec elle, les salariés ballottés depuis des mois entre incertitudes sur leur sort et désespoir lié à la fin tragique de leur aventure professionnelle. Dans certaines communautés de communes au périmètre augmenté parfois en dépit de toute logique de territoire - rappe- lons l’incongruité de Loue-Lison qui s’étale de Mouthier-Hautepierre à Arc- et-Senans aux portes du Jura -, des agents territoriaux ne savaient même pas en arrivant dans leurs nouvelles fonctions au 1er janvier où ils seront affectés ni quelle sera la nature de leur mission ! Cette réforme mal ficelée a enfin eu comme conséquence dra- matique de mettre à dos les territoires les uns contre les autres alors qu’ils avaient mis des années, le temps néces- saire, à apprendre à travailler ensemble pour le bien commun. C’est donc à une opération de démolition territoria- le que l’on assiste là sous le regard effaré des élus locaux, la circonspec- tion des administrés et le désarroi de milliers d’agents en France. On est en présence ici, certes pas de la plus médiatisée, mais sans doute de la pire réforme du quinquennat Hollande. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Céline Garrigues, Sarah George, Marie Rousselet. Contact pub : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Janvier 2017 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., Diocèse de Besançon, A. Malthey, P. Nogueira, J.-C. Sexe - Ville de Besançon.
Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le Japon a eu les yeux tournés vers Besançon
D epuis le 4 décembre, un véritable feuilleton - sordide - s’est noué autour de la disparition de Narumi Kurosaki à Besançon. “L’affaire Narumi” comme elle est désormais appelée est suivie de très près au Japon. Narumi Kurosaki, c’est cette étudiante japonaise de 21 ans élève au Centre de linguistique appliquée (C.L.A.) de Besançon, annoncée morte par le parquet de Besançon mais dont le corps n’avait, à l’heure où nous bouclions ces lignes, pas été retrouvé. Une ques- tion revenait sur toutes les lèvres : est-on certain de sa mort ? “Pensez à la famille” relate un journaliste japonais. Selon la procureure de la République, “un faisceau d’indices ne laisse plus de place au doute.” C’est son ex-petit ami, un Chilien rencontré au Japon, qui est le principal suspect. Une enquête est ouver- te à Besançon pour “assassinat présumé”. À Besan- çon, de nombreux médias japonais informent quasi quotidiennement depuis la mi-décembre. C’est le cas
de la télévision publique N.H.K. : “L’affaire est très suivie au Japon” , confirme le journaliste qui couvre l’événement avec deux autres collègues pour la même chaîne. S’ils sont polis, les Japonais avouent leur incompréhension : “Ce qui est incompris, c’est que Narumi soit annoncée morte alors que nous n’avons pas le corps. Au Japon, on n’annonce jamais une mort sans le corps. Cela ne passe pas” explique le journaliste dont le reportage faisait le 4 janvier enco- re la une du média nippon (notre photo). Certains par- lent français, d’autres sont venus avec des inter- prètes. La veille, le 3 janvier, soit quasiment un mois après la disparition de la jeune femme, la procureure de la République de Besançon tenait une conférence de presse devant une trentaine de journalistes. Une sal- le d’audience était réquisitionnée pour accueillir les caméras. Edwige Roux-Morizot a une nouvelle fois écarté la
thèse du suicide ou de la fugue. “On en attendait beaucoup. Rien n’a été dit. On va sans doute quitter Besançon. Nous avons déjà des équipes au Chili” nous indiquait le confrère japonais. La procureure n’a rien dévoilé : une discrétion “pour le bien de l’en- quête” dit-elle. Le caractère “envahissant et inquié- tant de son ex-petit ami chilien rencontré au Japon” a tout de fois été révélé. À sa famille, la jeune nippone déclarait se sentir bien à Besançon. Elle avait d’ailleurs un nouveau petit ami. Le fameux soir du 4 décembre, elle a dîné avec son “ex” dans un restaurant à Ornans comme l’attestent des caméras de vidéosurveillance. Pourquoi ce der- nier est-il venu à Besançon ? Pour régler ses comptes ? Recoller les morceaux ? Un cri a été entendu en plei- ne nuit dans la chambre étudiante de la jeune fem- me par d’autres résidents universitaires sur le cam- pus de la Bouloie à Besançon. Le tribunal ne confirme pas la présence de sang vers une sortie de la rési- dence universitaire. Depuis, plus une trace de la jeune femme alors que son ex-petit ami chilien aurait quitté la région dès le 7 décembre en prenant un avion depuis l’aéroport de Genève pour son pays. Un mandat d’arrêt interna- tional a été prononcé à son encontre. Les Japonais présents à Besançon avouaient mardi 3 janvier au soir se poser la question de savoir s’il fallait ou non encore rester ici : “On se marche sur les pieds ici et nous n’avons pas plus d’informations ici qu’au Japon. Je crois qu’il faut attendre davanta- ge du Chili” conclut un reporter. Sans commune mesure avec le malheur que vit la famille de Narumi, l’affaire porte préjudice au C.L.A. qui n’a - évidemment - rien à se reprocher. Une cel- lule d’aide psychologique au C.L.A. et au campus a été mise en place. ■ Le site Internet de la télévision publique japonaise N.H.K. publie régulièrement des articles. En haut à droite, Narumi en photo.
L’affaire “Narumi” tient en haleine de nombreux médias japonais. Ici, le 3 janvier, ils posaient des questions à la procureure de la République de Besançon.
U n nez qui coule, de la fièvre, des éternuements. Ces symptômes liés à la grippe ont touché de nombreux Bisontins. “L’épidémie de grippe présente dans toute la métro- pole est fortement installée en Bour- gogne-Franche-Comté depuis fin décembre, avec un nombre de consul- tations en forte augmentation et un nombre d’hospitalisations croissant” concède l’Agence régionale de santé de Bourgogne-Franche-Comté. L’ensemble des acteurs de santé étaient, mi-janvier, toujours sollicités pour assurer la meilleure prise en charge des malades qui ont consul- té leur médecin ou parfois directe- ment le service des urgences du C.H.R.U. de Besançon par exemple. “Plusieurs services d’urgences de la région se trouvent en difficulté face à cet afflux” indique l’Agence régio- nale de santé. À Besançon, le service accueil des urgences a noté une augmentation de plus de 10 % de l’activité. “Dans 50 % des consultations aux urgences, il y a eu hospitalisation. La prise en charge était donc assez importante” annonce le C.H.R.U. de Besançon. Les médecins et l’ensemble des pro- fessionnels de santé libéraux restent mobilisés, pour favoriser au maxi- mum la prise en charge ambulatoire des malades et ne recourir à un éta- blissement de santé que pour les situations d’urgence le nécessitant. L’A.R.S. rappelle qu’il faut en pre- mier lieu solliciter son médecin trai- tant, ou la maison médicale de gar- de en appelant le 15. Pour éviter la propagation des virus, il est par ailleurs recommandé de limiter les visites dans les services hospitaliers ou de se ren- seigner auprès de l’établissement au préalable. ■ 10 % d’activité en plus aux urgences du C.H.U. Pour des symptômes liés à la grippe, consultez votre médecin plutôt que le service des urgences demande l’A.R.S.
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