La Presse Bisontine 184 - Février 2017

BESANÇON

La Presse Bisontine n°184 - Février 2017

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L e c h if f re

SOCIAL

Grève

La S.P.A. abandonne son responsable animalier

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étude, l’I.N.S.E.E. indique que notre nouvelle grande

région compte désormais officielle- ment 2 820 623 habitants. La Bour- gogne-Franche-Comté rassemble 4,4 % de la population régionale de France métropolitaine et conserve son onzième rang pour la population parmi les treize grandes régions métro- politaines, devant le Centre-Val-de- Loire et la Corse. Depuis 2009, la région a gagné près de 10 000 habi- tants. Toutefois, sa croissance démo- graphique, 0,1% en moyenne annuel- le entre 2009 et 2014, est la plus faible de France métropolitaine. l

C’ est le nombre d’habitants à Besançon (population léga- le) recensé par l’I.N.S.E.E. Bourgogne-Franche-Comté qui vient de rendre publics ses derniers chiffres de la démographie régionale. C’est 919 habitants de moins qu’en 2009 (121 391). Dans le même temps, la voisine dijonnaise gagnait 1 605

6 salariés étaient en grève pour dénoncer des condi- tions de travail et le licenciement de leur responsable. Le conseil d’administration répond point par point.

En poste depuis 7 ans, il a senti les conditions de travail et l’ambiance se dégrader lentement mais sûrement : “Je suppose que le plan du conseil d’ad- ministration est de licencier les contrats à durée indéterminée pour n’embau- cher ensuite que des contrats précaires” émet-il pendant que les autres sala- riés demandent “davantage d’écoute.” “C’est faux, même si effectivement on cherche comme toutes les entreprises à diminuer le poids des charges sociales, répond la S.P.A. Je tiens à rassurer le reste du personnel : nous sommes atten- tifs à leur demande. La communica- tion sera plus facile et voulons restau- rer la confiance” poursuit le refuge. La S.P.A. qui n’est pas en situation de saturation au niveau de l’accueil vit toutefois une période de flottement. Les salariés lors de leur grève ont pris soin de ne manifester que l’après-midi histoire de soigner et de nourrir les pensionnaires le matin afin qu’ils ne soient pas pris en otage. Dans ce blo- cage, pas de prétentions salariales mais de meilleures conditions de travail. “On a subi une pression de la part de certains membres du conseil d’admi- nistration. On nous reproche de refu- ser parfois de donner un animal à un adoptant. Nous, on est là pour juger si une famille peut ou non accueillir un animal. Si un chien aboie souvent, on va tenter de ne pas lui trouver une famil- le qui vit en appartement. On connaît les animaux et pensons à leur bien-

I ls se disent “traités comme des chiens.” Le message sur les pan- cartes est cinglant. Six salariés de la société protectrice des animaux de Besançon (S.P.A.) et leur directeur ont débrayé mi-décembre pour dénon- cer les conditions de travail et l’am- biance délétère qui règne au refuge. Le 28 décembre, le conseil d’adminis- tration a notifié à Vincent Pfeiffer, le responsable animalier, son licencie- ment après une mise à pied. Motif : “Un refus d’autorité” explique Fran- çoise Dodane, présidente du refuge depuis 1983 qui fête l’année prochai- ne son centenaire. Ce dernier aurait également envoyé avec la boîte mail de la S.P.A. un cour- riel à une personne pour lui conseiller de ne pas se rendre dans une clinique vétérinaire au motif qu’elle soigne mal. Ce que l’intéressé réfute formellement : “C’est téléguidé. La boîte mail est acces- sible par tous, ce mail n’a pas été signé… Je n’ai bien évidemment pas reconnu ce courriel” se défend l’ancien direc- teur soutenu par ses 6 collègues. Pour François Dodane, “il ment. On reconnaît ses mots. Je n’aime pas le mensonge.” Les deux parties se rejet- tent la balle. Le divorce est scellé.

habitants avec une popula- tion légale de 157 738 habitants contre 156 133 en 2009. Dans cette même

être” narre une salariée. La présiden- te répond : “Si nous allions caresser les chiens au refuge, ce n’était pas pour fliquer les salariés ! Nous aussi, béné- voles, nous aimons les animaux. La cerise sur le gâteau, c’est quand le direc- teur voulait notamment que les adop- tants aient une maison avec jardin clô- turé pour recevoir un animal. On n’était pas d’accord. Sinon, personne ne pour- rait avoir d’animal.” Autre point de désaccord : le choix du futur refuge. Datant de 1937, celui-ci est vétuste. La création de la future zone commerciale des Marnières l’obli- ge à partir. Un terrain a été trouvé à Deluz, à 12 km de là. Le permis sera déposé en mars “mais rien ne sera fait sans l’avis du personnel” assure Fran- çoise Dodane. Le nouveau refuge sur 1,1 hectare pourrait ouvrir en sep- tembre 2018. Montant : 1,2 million ‘

d’euros sur les fonds propres de l’as- sociation. Le départ du directeur aura-t-il des conséquences sur des partenariats mis en place par ce dernier ? “L’abattoir de Besançon qui fournissait en viande gratuitement le refuge va stopper le partenariat, dit l’ex-employé. Idem pour l’ostéopathe qui venait gratuite- ment soigner des animaux ou la pla- te-forme de logistique qui donnait des croquettes et litières gratuitement. Ter- miné également la nouvelle vie pour les chiens de laboratoire. Besançon accueillait en effet des beagles avec l’as- sociationGraal (groupement de réflexion et d’action pour l’animal).” “Faux, ça continue” , répond la S.P.A. Paradoxe, un reportage sur la chaîne C 8 passe le 8 février pour présenter le refuge et ses nombreuses actions. n E.Ch.

Vincent Pfeiffer, ex-directeur de la S.P.A., licencié est monté au créneau appuyé par les salariés contre le conseil d’administration.

EN BREF

INITIATIVE

Sur le lieu de travail Pressing, paniers de légumes ou courses drive : Joséphine est là

Casino Depuis le 8 décembre dernier, les clients du Casino Joa de Besançon ont le plaisir de découvrir dans l’établissement une machine à sous “Sons of Anarchy”, la plus grande machine à sous du monde. Surprenantes par leur design ainsi que par leur taille - 3,10 m de haut - les machines à sous “Sons of Anarchy” le sont aussi par l’expérience immersive qu’elles proposent aux joueurs. Équipées d’un écran impressionnant, elles plongent le joueur au cœur de l’aventure sur les routes des bonus et des jackpots. Secours Populaire Repas festif au profit du Secours Populaire samedi 25 février à 19 h 30 salle de la Malcombe à Besançon (parking surveillé). Animé par Philippe Renard (Au Doubs Bonheur). Couscous royal, tombola, D.J. (Fred Donze), ballons lumineux.Adultes 18 euros, enfants 12 euros. Renseignements et réservations avant le 21 février au 03 81 81 63 91.

Les salariés bisontins vont pouvoir faire appel aux services de “Joséphine”, une nouvelle conciergerie d’entreprise, pour leur faciliter la vie. Le tout à moindre coût et dans un but solidaire.

Avec le slogan “Osez Joséphine”, Solidarité Doubs Handicap veut marquer les esprits pour ne pas hésiter à faire appel à ses services.

C’ est Solidarité Doubs Handicap (S.D.H.) qui est à l’origine de cet- te initiative, encore relativement rare en province. “Apporter des services à des sala- riés sur leur lieu de travail et à des fins personnelles est encore peu répandu en dehors des grandes villes, mais cela peut s’avérer utile pour toutes ces petites choses du quotidien qu’on n’a plus le temps de faire” , consta- te Roxane Taron, sa chargée de communication. L’établissement public social et médico-social qui accueille 350 adultes en situation de handi- cap dans différentes structures (maisons d’accueil spécialisées, foyers de vie, E.S.A.T., etc.) sou- haite aussi favoriser par là l’in- sertion des travailleurs handi- capés. “On veut valoriser l’apport de leur travail.” Pour l’heure, la conciergerie fonctionne déjà avec l’E.S.A.T. de Roche, l’E.S.A.T. la Bergerie

d’Étalans et le C.H.A.T. Elle pro- pose de réaliser votre repassa- ge, pressing, nettoyage de voi- ture…, de se charger de votre dépannage informatique, d’ef- fectuer des démarches admi- nistratives ou de récupérer vos courses drive et vos colis en point-relais.Des paniers de fruits et légumes, de produits régio-

naux et du jus de pomme bio peu- vent également être apportés une fois par semaine. Après avoir eu l’idée de ce pro- jet à la fin 2015, S.D.H. n’a pas ménagé ses efforts en nouant des partenariats avec diverses structures de l’économie socia- le et solidaire comme la Blan- chisserie du

Une fois par semaine dans l’entreprise.

Refuge, les Jardins de Cocagne ou la Brasserie de l’Espace. En défendant le principe que tous les services proposés soient réa- lisés “par des personnes en situa- tion d’insertion ou de handicap.” “Nous avons également créé une formation avec l’école de com- merce de Besançon pour appor- ter un savoir-faire et un savoir- être aux travailleurs handicapés.” Huit personnes ont ainsi été for- mées à l’accueil téléphonique et physique, à la livraison et au transport. Concrètement, comment cela

fonctionne ? Un contrat est éta- bli avec l’entreprise, ouvrant des droits à ses seuls salariés via un accès personnalisé sur Internet pour effectuer les com- mandes. Les tarifs sont variables en fonction du nombre de sala- riés concernés qui ne payent que 2 euros par mois pour l’ad- hésion à la conciergerie (soit 24 euros par an). Ensuite, une fois par semaine, ils peuvent avoir recours aux diverses pres- tations directement via le site

d’e-commerce. “Nous serons opérationnels d’ici la fin janvier avec la mise en ligne de notre plateforme e-com- merce” , prévient Roxane, et pour la signature de son premier contrat avec G.R.D.F. “Une quin- zaine de ses salariés sont déjà intéressés.” Le Crédit Agricole de Franche-Comté qui a sub- ventionné le projet pourrait lui aussi y adhérer très prochai- nement. n S.G.

En savoir plus sur www.conciergerie-josephine.com

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