La Presse Bisontine 184 - Février 2017

BESANÇON

La Presse Bisontine n°184 - Février 2017

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Un nouveau grand parc urbain à l’horizon 2019 URBANISME L’après Rhodiaceta D’ici quelques mois, un vaste chantier de démolition débutera sur la friche industrielle des Prés-de-Vaux pour aménager un parc de 22 hectares dans le prolongement des parcs de la Mouillère et de Micaud.

O n les appelle les “parcs post-industriels”. Sor- te de métamorphose du paysage urbain à partir de l’existant, fai- sant le lien entre passé et pré- sent à l’image du parc Dora à Turin où trônaient autrefois les bâtiments industriels Fiat et Michelin. La Ville de Besançon a souhaité s’en inspirer, entre

autres, et a mis en place des ate- liers paysages pour réfléchir à la reconversion des anciennes usines de la Rhodiaceta. “Nous voulions faire quelque cho- se d’harmonieux” , explique Nico- las Bodin, adjoint aumaire char- gé de l’urbanisme. En est ressorti un programme partagé des démolitions et des espaces publics avec la conservation de quatre

éléments majeurs du site : le pont du transbordeur, le châ- teau d’eau, une partie du bâti- ment cathédrale et le bas des murs de la chapelle. Pour les futurs aménagements paysagers, “la copie reste à écri- re.” Les riverains pourraient être concertés comme lors des phases d’études préalables. “Nous pré- ciserons cela dès cette année” , précise Nicolas Bodin. Voilà donc l’épilogue de la Rho- diaceta, trente ans après sa fer- meture et plusieurs années de procédures judiciaires pas tout à fait achevées puisqu’un recours en cassation est encore en cours (non suspensif). Rappelons que laVille de Besançon en est deve- nue propriétaire en 2014 pour 1 euro symbolique. Le groupe textile Rhône-Poulenc y avait cessé totalement ses activités en 1982. Ancienne fabrique de soieries artificielles, l’usine avait connu des heures fastes jusque dans les années soixante-dix, employant jusqu’à 3 000 per- sonnes dédiées à la production de fil polyester.

Le royaume des graffitis L ongtemps lieu d’expression du street art, l’histoire de la Rhodiaceta est aussi liée à celle du graffiti. Le sociologue Nicolas Mensch et le photo- graphe Nicolas Waltefaugle en ont recensé plusieurs centaines avec la Ville et un livre devrait être édité fin 2017. n

La municipalité a proposé la conservation de la grande galerie (bâtiment cathédrale).

“Ce site d’entrée de ville repré- sente un enjeu majeur autour duquel les Bisontins nourrissent beaucoup d’attentes” , d’après l’adjoint aumaire. D’autant que cette friche industrielle était souvent perçue “comme une ver- rue.” “Une bonne partie du site va disparaître avec la dangero- sité qu’il représentait (N.D.L.R. : un jeune y avait trouvé la mort en juin 2005).” “À terme, c’est un vaste parc pay-

sager qui sera rendu à la popu- lation.” Le chantier de désa- miantage et de démolition, lan- cé à l’été, devrait durer deux ans. 26 500 m 3 de gravats prévoient d’être évacués sur un total de 32 000 m 3 . On parle également d’un coût de 5 millions d’euros de travaux. Les appels d’offres ont été lancés et la préparation du chantier commencera en avril prochain. n S.G.

Le projet définitif du cœur du parc paysager, après démoli- tion, sera rendu courant 2017.

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