La Presse Bisontine 182 - Décembre 2016

BESANÇON 14

La Presse Bisontine n° 182 - Décembre 2016

EN BREF

ÉCONOMIE

Disparition de Développement 25 L’agence économique dissoute, 13 personnes sur le carreau La loi N.O.T.R.E. a retiré aux

Foire aux livres Le Secours Populaire

Français organise une foire aux livres, salle Proudhon (Kursaal) vendredi 25 novembre de 14 heures à 18 heures et samedi 26 novembre de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 17 heures. C.R.I.J. Infos-questions-réponses sur le thème de la solidarité internationale mercredi 23 novembre de 15 heures à 18 heures, au P.I.J. de Planoise. Ce temps d’information autour de la solidarité internationale organisé par le Centre Régional d’Information jeunesse (C.R.I.J.) est l’occasion d’en savoir plus sur les différentes formes d’engagement, les acteurs de la solidarité et les organismes référents en région. Ces actions s’inscrivent dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale, qui, chaque année, permet de rassembler celles et ceux qui s’engagent à divers niveaux pour des relations plus justes entre les pays et les peuples. Rens. 03 81 21 16 16. Forêt Le Centre régional de la propriété forestière (C.R.P.F.) de Franche- Comté a fêté ses 50 ans d’existence en réunissant le 14 novembre dernier ses principaux partenaires a permis de retracer les principales actions menées par le C.R.P.F. au profit de la forêt privée comtoise : appui à la gestion durable des forêts, formation des propriétaires, regroupement pour créer des routes… de rencontre, de sensibilisation et

P our Développement 25, c’est l’histoire à l’envers. L’agence économique du Doubs qui n’a cessé depuis sa création - en jan- vier 2006 - d’accompagner les entreprises du département demande, à son tour, de l’aide. Mais personne ne se bouscule au portillon. Depuis que l’État a décidé de retirer la compé- tence économique aux Dépar- tements, le sort de l’agence et de ses 13 salariés étaient connus : la dissolution au 31 décembre. Beaucoup espéraient une repri- se par la Région qui possède l’Agence régionale de Déve- loppement (A.R.D.), son pen- dant à l’échelle régionale. C’est plus compliqué que prévu. “On attend toujours” , résume Denis Leroux, vice-président en char- ge de l’économie au Départe- ment et président de feu Déve- loppement 25. Les salariés sont dans l’expectative “et ce depuis le 21 septembre, date de la dis- solution de notre association. Départements la compétence économique. Le Doubs perd son agence Développement 25. Quelques salariés sont reclassés.

Denis Leroux (à droite), vice-président en charge de l’économie au Département, ancien président de Développement 25.

Nous avons été peu informés” commente l’un d’entre eux. Depuis le début d’année, Déve- loppement 25 est une coquille vide. Le Doubs, comme lui impo-

ros étaient acheminés dans l’emploi local sous forme d’em- prunts remboursables. Ils ont permis de pérenniser des emplois voire préserver l’outil industriel. Les défaillances, elles, étaient peu nombreuses. 8 millions d’euros de prêts ont encore cours. “ Il a été deman- dé la liquidation judiciaire”, rapporte Denis Leroux. “Je suis encore président virtuel, décla- re celui qui a repris le dossier il y a un an et demi. Sur la reprise des salariés, la Région a dit qu’elle ne reprendrait que 6 équivalents temps plein pour

l’ensemble de la Bourgogne- Franche-Comté ! C’est peu, d’au- tant que nous nous sommes bat- tus auprès de la Région pour lui dire qu’elle avait là une agence opérationnelle et rache- table. On attend encore des pro- positions. Aux salariés ensuit d’accepter ou non. Ils seront couverts par le droit français en cas de licenciements. Parmi les 13, 2 ou 3 seront repris pour gérer le R.S.A.” Des discussions sont en cours pour la reprise d’un quatrième poste dans un autre domaine. Le Tribunal de Grande ins-

tance a, le 8 novembre dernier, sur demande du représentant du personnel, accepté un délai de trois semaines supplémen- taires pour tenter un reclas- sement. À l’heure où nous bou- clions ces lignes, la décision n’était pas connue. Au-delà du sort des salariés, de l’agence, c’est ce guichet unique économique qui dispa- raît. Si l’A.R.D. promet d’être proche des entreprises régio- nales, le sera-t-elle des Dou- biennes comme le fut Déve- loppement 25 ? n E.Ch.

se la loi, n’abon- de plus financiè- rement dans le soutien écono- mique. Triste sort d’autant que le travail de Développement 25 a souvent été loué. Chaque année, environ 1,4 million d’eu-

“L’agence est opéra- tionnelle et rachetable.”

SANTÉ

Une profession méconnue

Les orthophonistes donnent de la voix Ils manifestent partout en France pour une juste recon- naissance de leurs compétences. À Besançon, les étu- diants en orthophonie sont descendus dans la rue pour obtenir une revalorisation salariale.

A près un A.V.C., en cas de pro- blèmes de dyslexie ou de dys- phagie… Les orthophonistes interviennent sur l’ensemble des troubles du langage chez l’enfant et l’adulte. Problème : ils seraient de moins en moins nombreux dans les hôpitaux, ce qui inquiète grandement la profession. “Cela a une double inci- dence, à la fois sur l’accès aux soins mais aussi sur la formation initiale des étudiants avec une perte de transmis- sion des compétences” , souligne Anne Julien, présidente du Syndicat des orthophonistes de Franche-Comté (S.R.O.F.C.). “Notre formation est incomplète, com- me amputée” , ajoute Barbara Dela- court, qui préside le Groupe des étu- diants en orthophonie du Doubs (G.E.O.D.). En 2 ème année, elle regret- te de ne pouvoir profiter de certains

enseignements spécifiques à la pra- tique hospitalière (suites de réveil de coma, prise en charge d’un bébé pré- maturé…). Au C.H.R.U. de Besançon, où on comptait encore il y a quelques années huit orthophonistes dans le seul service O.R.L., il n’y aurait plus que trois postes à temps plein et un à mi-temps sur l’ensemble des services. Cette désertion générale des hôpitaux s’explique par un manque global d’at-

Les étudiants bisontins ont créé une page Facebook où des patients témoignent et leur apportent leur soutien. (https://www.facebook.com/Mobilisation-pour-la-reconnaissance-des- comp%C3%A9tences-en-orthophonie-1720150018311648/?fref=nf).

tractivité. D’après une étu- de récente de la Fédéra- tion nationale des étudiants en orthophonie, seuls 5 % des élèves for- més envisagent de tra- vailler à l’hôpital. “Aujour- d'hui, un orthophoniste est payé 7,50 euros de l’heu- re dans la fonction publique hospitalière, ce

Jusqu’à un an pour obtenir un rendez- vous.

premier pas en proposant un reclas- sement en Bac + 3, “ce que la profes- sion refuse absolument.” Et de fustiger au passage l’argument économique : “Par son action, l’orthophoniste réduit les durées d’hospitalisation, il y a des économies énormes à réaliser.” Face aux besoins, les orthophonistes ne désarment pas. “Nous sommes 230

qui équivaut à une rémunération d’un niveau Bac + 2 quand notre formation est Bac + 5 avec un concours très sélec- tif” , explique Anne Julien. “À titre de comparaison, les salariés McDonald’s demandent un salaire horaire à 13 euros. Cela fait trois ans que nous réclamons une revalorisation, en vain.” Le gouvernement a toutefois fait un

orthophonistes libéraux installés en Franche-Comté, c’est de toute façon sous- doté” , assure la présidente du syndi- cat régional. Il faut parfois attendre jusqu’à un an pour obtenir un rendez- vous en région et cela ne devrait pas s’arranger avec les prochains départs en retraite. n S.G.

Made with FlippingBook flipbook maker