La Presse Bisontine 181 - Novembre 2016
LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n° 181 - Novembre 2016
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Aire de grand passage : Chaudefontaine, avec d’autres communes Le Grand Besançon mène actuellement une étude de faisabilité pour trouver un lieu d’implantation, capable d’accueillir des groupes de plus de 100 caravanes. Il aurait déjà identifié une dizaine de terrains. GENS DU VOYAGE 4 hectares minimum
P remiers surpris, les élus de Chaudefontaine et Marchaux ont pris la parole pour dire leurs insatisfactions de ne pas avoir été consultés autour de ce projet d’amé- nagement (voir ci-dessous). Or, ils ne seraient pas les seuls concernés et l’Ag- glomération se défend de vouloir cacher quoique ce soit, jugeant au contraire plutôt inutile de solliciter chacun à ce stade du projet. Pour l’heure, elle n’en est, en effet, qu’à l’étude de faisabilité comme le confir- me Aurélie Kohlmayer, chef du servi- ce habitat, logement et accueil des gens du voyage au Grand Besançon. “Nous prenons contact avec le syndicat des eaux, la chambre d’agriculture, la S.A.F.E.R., pour voir comment sont exploités les terrains.” Car depuis fin 2015, le Grand Besan- çon n’est plus en conformité avec le schéma départemental d’accueil des gens du voyage, qui fixait notamment cette nécessité de créer une aire de grand passage. La seule existante à Thise, d’environ 2 hectares, étant sous- dimensionnée aux besoins actuels, bien
que toujours utilisable. “Jusqu’ici, nous n’avions jamais eu de regroupements de plus de 200 cara- vanes. Cette année, nous avons eu un groupe allant jusqu’à 400 caravanes et les associations de représentants des gens du voyage nous annoncent enco- re plus de monde sur les routes, avec des regroupements plus importants.” Pour faire face et dans l’urgence, avant
la prochaine saison des grands passages qui débutera en avril pro- chain, l’Agglomération fait donc le tour des ter- rains dont elle est pro- priétaire, mobilisables plus rapidement. Pro- blème : le nombre de cri- tères inhérents à cette aire. “Il faut au mini- mum quatre hectares, qu’elle soit stabilisée en herbe, dispose d’un point d’eau potable et de réseaux à proximité, que son accès soit facilité avec possibilité de
De plus en plus de regroupe- ments sur les routes.
La destination économique du terrain de Marchaux-Chaudefontaine sera conservée. L’aire étant envisagée seulement comme solution provisoire (photo archive L.P.B.).
bien étendu que la destination écono- mique du terrain en question restera inchangée. “On ne l’envisage absolu- ment pas de façon pérenne” , assure le Grand Besançon, mais en attendant que cette zone se fasse d’ici 2020, c’est une solution envisagée.
Impossible, en revanche, de connaître les autres emplacements potentiels, tenus au secret. Histoire, sans doute, d’éviter de nouvelles réactions demaires mécontents. n
retournements des caravanes, sans pas- ser devant des habitations…” , énumère Aurélie Kohlmayer. Pas si simple donc… Une dizaine de terrains y répondrait toutefois dont celui de la Z.A.D. de Marchaux-Chaudefontaine, à proxi- mité de l’échangeur autoroutier. Étant
S.G.
MARCHAUX
Polémique autour des gens du voyage
“On veut tout nous coller sur le dos” Patrick Corne n’a pas apprécié la méthode de la C.A.G.B.
800 000 euros seront investis ici ! L.P.B. : Pourquoi refuser les gens du voyage ? P.C. : Nous n’avons rien contre eux. Quand on interroge des maires en réunion, tout le mon- de baisse la tête quand il s’agit d’accueillir ces personnes. Nous sommes une commune en plei- ne effervescence après la créa- tion d’un supermarché, de la future construction de 2 lotis- sements de 12 maisons chacu- ne, d’une maison médicale, de la rénovation de la station d’épu- ration. Avec les éoliennes et les gens du voyage, je crains pour la dynamique du village. n Propos recueillis par E.Ch. charge des gens du voyage à l’agglo, Alain Loriguet déplore la position de Marchaux. “Nous avions évoqué ce sujet en réunion des maires de l’Est il y a plu- sieurs mois. Encore une fois, l’aire d’accueil est temporaire. Nous devons être constructifs” explique l’élu qui a récemment accueilli des gens du voyage sur l’aire de Thise et trouvé des places à l’école pour les enfants. n “Nous en avions parlé” M aire de Thise, conseiller communautaire délégué en
L a Presse Bisontine : Pourquoi décidez-vous de démissionner du comité de pilotage relatif à la création du futur parc éolien de la Dame Blanche qui concerne Mar- chaux, Vieilley, Champoux, Chaude- fontaine ? Patrick Corne : C’est pour marquer ma colère ! Nous avons appris avec Chaudefontaine et sans être concertés ou prévenus qu’une aire de grand passage des gens du voyage allait être créée sur le terrain situé entre Marchaux et Chaudefontaine, là où devait être créée une zone d’aménagement concertée. Nous avons eu cette connaissance du projet de l’agglomération par un agriculteur de Chaudefon- taine à qui la S.A.F.E.R. lui a dit qu’il fallait laisser ce terrain en jachère l’an prochain. L.P.B. : Après le projet éolien, refusé d’ailleurs par une partie de votre popu- lation, vous estimez que c’est un peu la goutte d’eau qui fait déborder le vase ? P.C. : Oui. On veut tout nous col- ler sur le dos. Ma population me pose des questions et je ne peux lui répondre. D’ailleurs, je rap- pelle que la majeure partie des ressources financières des éoliennes iront à l’agglo… L.P.B. : Quelques mois après votre élection, vous nous disiez espérer peser dans les décisions de la C.A.G.B.
Constat d’échec ? P.C. : Nous avions - avec le mai- re de Chaudefontaine - rencon- tré le président de l’agglomé- ration qui nous confirmait qu’avant son départ, en 2020, la zone (où devrait être créée l’aire d’accueil) accueillerait des entreprises. On y a cru. Je pen- se aujourd’hui que le projet d’amener des entreprises est condamné. Nous avons reçu le soutien de l’ancien conseiller général qui avait notamment milité pour la création d’une sortie d’autoroute ici en vue du développement économique.
de lui “coller” (avec Chaudefontaine) une aire d’accueil des gens du voyage “sans concertation.” Il démissionne du comité de pilotage des éoliennes, un projet porté par l’agglo.
L.P.B. : Au-delà de la posture, qu’envi- sagez-vous ? P.C. : Nous demandons une réunion au pré- fet car le terrain choisi est dans une zone du P.L.U. qui inter- dit le caravaning. Certes, il peut réquisitionner le terrain mais il restera le pro- blème du sous- sol, karstique.On nous dit que cet- te aire d’accueil sera provisoire mais on entend que
“800 000 euros pour du temporai- re ?”
Patrick Corne, maire de Marchaux.
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