La Presse Bisontine 181 - Novembre 2016
BESANÇON 14
La Presse Bisontine n° 181 - Novembre 2016
SANTÉ
Équithérapie
Le cheval pour soigner
X avier, collégien aux Clairs-Soleils à Besançon est handicapé moteur. En fauteuil roulant, il a pu participer l’année derniè- re à une séance d’équithérapie propo- sée par son établissement comme 11 autres de ses camarades. Dans lemanè- ge des écuries Saint-Paul, le garçon “a noué avec un lien très fort avec Iris, un poney” relate Lucie Clément, équithé- rapeute. “Il s’est ouvert” selon les dires du corps enseignant. À 37 ans, Lucie Clément a proposé en juin dernier “une prise en soin” de 10 élèves de classe U.L.I.S. et de cycle clas- sique. Objectif : développer la confian- ce et l’estime de soi, travailler sur la communication verbale et non verba- le avec le cheval, gérer ses émotions, se faire plaisir. Les chevaux ont joué un rôle de facili- tateur et tissé des liens entre collégiens handicapés et encadrants. “Des élèves se sont ouverts. Je pense notamment à Xavier qui en classe ne levait pas son stylo (pour des raisons de santé) mais parvenait à brosser le cheval au prix concluant avec des élèves valides et handicapés du collège de Clairs-Soleils, l’opération est reconduite. Infirmière au C.H.R.U. de Besançon, cavalière confirmée, Lucie Clément s’est formée à l’équithéra- pie. Après un essai
Lucie Clément propose l’équithérapie pour (re)donner confiance à des enfants handicapés.
nelle. L’opération menée avec les collégiens a été plébiscitée. Elle reprendra au pre- mier trimestre 2017. “On arrive àmesu- rer si le cheval apporte un mieux-être car un plan de soins est établi au préa- lable” poursuit Lucie. Bien sûr, l’ani- mal n’est pas un remède miracle. Cer- tains enfants n’ont pas trouvé d’effets bénéfiques, par peur. Les chevaux, eux, peuvent être dociles ou fougueux. “Un cheval fougueux sera utilisé pour cana- liser un élève qui a des problèmes de comportement” dit la professionnelle. Avec un cheval imposant et musculeux, l’enfant comprend vite que des règles doivent être respectées. Autonomes, Ophélie, Arthur et Naila ont rapidement pris leurs marques avec les animaux. “Certains ont même galo- pé” conclut l’enseignante, attentive, qui ne prend aucune décision sans l’avis médical d’autres praticiens ou des parents. Le cheval est bien le meilleur ami de l’homme…et désormais des col- légiens de Clair-So. n E.Ch.
d’un vrai effort. Dans son fauteuil, il craignait de se mettre à la verticale. Le fait de brosser le cheval lui a donné confiance dans la verticalité” témoigne Lucie qui alterne entre son métier et cette passion. Les deux vont de pair. “Mon expérience d’infirmière m’aide bien évidemment” rapporte la cavaliè- re titulaire d’un brevet d’animateur poney, infirmière au bloc opératoire à Besançon, ex-auxiliaire de puéricul- ture. Pour devenir équithérapeute, elle s’est formée de 2013 à 2015 dans un institut spécialisé au Mans. “L’équi-
thérapie est un soin qui prend en compte la per- sonne dans sa globalité physique et psychique. Il ne s’agit pas d’une pra- tique sportive : les acti- vités avec le cheval - à pied, en longe, en liber- té, monté - permettent un travail sur le plan cogni- tif, psychique, moteur mais aussi émotionnel” explique la profession-
“Un cheval fougueux pour canaliser un élève.”
Xavier, collégien à Clairs-Soleils, s’est épanoui au contact de l’animal.
ÉDUCATION
Travaux
Une éducation catho moderne à “Saint-Jo” Le collège et lycée privé Saint-Joseph rue Fontaine-Argent à Besançon s’installe dans des bâtiments rénovés et agrandis. 5,8 millions d’euros investis pour les élèves et le corps enseignant.
S ûr que les bâtiments et les couloirs ont paru bien changés à Gaspard Nyault. À 92 ans, l’abbé toujours bon pied bon œil est revenu sur invitation de la nou- velle direction dans l’école Saint- Joseph qu’il a dirigée et où il a
enseigné dès 1963 comme pro- fesseur de sciences. C’était ven- dredi 8 octobre dernier. Comme une centaine d’autres personnes, il a participé à l’inauguration du “nouvel” établissement pri- vé catholique créé à la fin des années trente mais ouvert après
la seconde guerre mondiale (1946) après avoir été réquisi- tionné par lesAllemands durant l’Occupation. L’abbé n’a pas manqué de rap- peler àMonseigneur Bouilleret, venu bénir l’établissement réno- vé, les bribes d’histoire de cet
Monseigneur Bouilleret bénit le collège Saint-Joseph rénové et agrandi.
espace situé dans le quartier Fontaine-Argent. Une nouvelle page se tourne donc ici après d’importants tra- vaux de rénovation et d’agran- dissement des bâtiments. “Ce nouveau Saint-Joseph est le sym- bole de la modernité de l’ensei- gnement catholique bisontin” lâche Martial Rattié, président de l’association de l’établisse- ment. C’est aussi et surtout l’ac- complissement d’un long travail fruit de trois ans de travaux : “Le but est atteint, le pari gagné. On en oublierait les réunions de chantier, les sinistres, les travaux en site occupé… On ne retient aujourd’hui que le positif” se félicite Didier Chauvin, le direc- teur général.
Pendant trois années scolaires, les 610 élèves ont partagé leur cour avec les engins de chantier. Ils retrouvent cette fois un espa- ce digne de ce nom et des salles de classe flambant neuves, un nouveau C.D.I., une salle poly- valente, une salle des profes- seurs, des laboratoires, des ate-
pro, B.M.A.). Pour réaliser l’agrandissement et les travaux, ce sont 5,8 millions d’euros qui ont été investis “sur fonds propres et emprunt” rappelle le direc- teur. “Tout cela dans une enve- loppe tenue” rappelle un des membres de l’équipe encadran- te. Et sans l’aide financière de la Région (mais avec une enve- loppe du Département). Les élèves de Saint-Joseph, patron des travailleurs manuels, possèdent désormais tous les outils pour réussir leur scolari- té. Seule une chose manque : des arbres dans la cour inté- rieure. Ils seront plantés à la Sainte-Catherine… là où tout prend racine. n E.Ch.
Visite du nouveau
C.D.I. avec, à droite, le Père Gas- pard Nyault, ancien directeur et professeur aujourd’hui âgé de 92 ans.
liersmodernes.Car Saint-Joseph, éta- blissement géné- raliste conven- tionné avec l’État, dispose d’une filiè- re technique avec lesmétiers de l’ébé- nisterie, menuise- rie, électricité, élec- trotechnique (C.A.P., B.E.P., Bac
610 élèves accueillis.
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