La Presse Bisontine 179 - Septembre 2016
20 DOSSIER I
La Presse Bisontine n° 179 - Septembre 2016
l Prés-de-Vaux Festival de Musique Le concert d’ouverture sous haute surveillance Suite à l’attentat de Nice, un dispositif de sécurité renforcé va être mis en place pour le concert d’ouverture du Festival de Musique qui doit avoir lieu en plein air aux Prés-de-Vaux.
Pour l’instant, le concert est maintenu aux Prés- de-Vaux. Mais la direction du Festival se laisse la possibilité de la déplacer au théâtre (photo Y. Petit).
L a 69 ème édition du Fes- tival de Musique de Besançon Franche-Com- té fera l’objet d’une sécu- rité renforcée. Des mesures spé- cifiques vont être prises en particulier pour le concert de l’Orchestre Philharmonique de Baden-Baden prévu le 9 sep- tembre aux Prés-de-Vaux. Orga- nisé en plein air, avec en toile de fond les remparts de la Cita- delle, ce spectacle gratuit qui ouvre traditionnellement le fes- tival accueille entre 4 000 et 5 000 personnes. “On est dans le cadre d’un rassemblement. Il n’y a pas d’inquiétude particulière, mais nous ne devons pas être naïfs. Nous sommes en état d’ur-
Ville de Besançon. Il a été déci- dé de fermer par des barrières le site qui jusque-là était en accès libre. Les spectateurs seront dirigés vers deux entrées où ils seront contrôlés par des agents de sécurité. “En raison de ces contrôles, nous deman- dons aux gens de venir plus tôt afin que le concert puisse démar- rer à l’heure. Nous les invitons par ailleurs à se présenter sans bagage volumineux” prévient Jean-Michel Mathé. Les véhi- cules seront également soumis à des contrôles. Un P.C. sécuri- té va être mis en place avec les services de secours et les ser- vices de police. Une présence militaire n’est pas exclue com-
gence, le risque existe, il faut prendre les mesures de sécurité qui s’imposent sans céder à la panique” remarque Jean-Michel Mathé, le directeur du Festival de Musique.
L’attentat de Nice du 14 juillet oblige les organisateurs à augmenter le niveau de vigilan- ce. La question de la sécurité autour de l’événement bisontin a fait l’ob- jet de réunions depuis le mois de juin avec les ser- vices compétents de l’État et de la
“Le dispositif de sécurité peut encore évoluer.”
me ce fut le cas à Arc-et-Senans lors du concert de David Gil- mour le 26 juillet. “Le disposi- tif de sécurité peut encore évo- luer. Quand on aborde cette question-là, il s’agit d’évaluer les risques et d’apporter des réponses en conséquence.” Au pire des cas, pour des rai- sons de sécurité ou en cas d’in- tempéries, la direction du fes-
tival se donne la possibilité de déplacer le concert des Prés-de- Vaux au théâtre dont la capa- cité d’accueil est de 900 places. “Mais nous allons tout faire pour le maintenir en plein air où nous attendons 5 000 spectateurs” assure le directeur. Les moyens supplémentaires de sécurité mobilisés pour cet- te manifestation culturelle ont
un coût que la direction du fes- tival n’a pas encore évalué. “Mais il sera supportable” estime Mon- sieur Mathé. Concernant les autres sites tels que la cathédrale, qui accueille- ront des spectacles jusqu’au 18 septembre, un contrôle au public sera mis en place à l’en- trée de chaque lieu. n T.C.
l Granvelle Plusieurs milliers de visiteurs Les Instants gourmands maintenus au centre-ville Après des rumeurs sur son annulation possible, le rendez- vous des épicuriens a bien lieu à Granvelle jusqu’au 28 août.
“L’usage de l’arme ne signifie pas provoquer la mort de quelqu’un” Le président du Syndicat National des Policiers Municipaux apporte son soutien aux agents bisontins et dénonce l’attitude du maire de Besançon. Il réprouve l’idée selon laquelle ils ne seraient pas capables d’assumer une arme à la ceinture. l Réaction La pression d’en haut
L a rumeur a couru un temps que les Instants Gourmands seraient annulés pour raison de sécurité. Finalement, cette manifestation qui rassemble les bons vivants jusqu’au 28 août dans une ambiance populaire (près de 8 000 visi- teurs sur 4 jours) se déroule comme prévu sur la promenade Granvelle au centre-ville de Besançon. Mais pour cette édition, un accent particulier a été mis justement sur la sécurité. “Nous avons mis en place un dispositif pour empêcher un véhicule de s'introduire sur le site” note l’Office de commerce qui organise la manifestation dont c’est la 21 ème édition. Par ailleurs, en plus d’une surveillance nocturne du site, un agent de sécurité circulera dans les
allées pendant les quatre jours. “Il appellera les forces de l’ordre si cela est nécessaire. En revanche, il n’y aura pas de point de contrôle du public aux entrées” ajoute-t-il. Ce que redoutent également les orga- nisateurs, c’est le mouvement de fou-
le provoqué par des indi- vidus qui, dans un contexte de crainte, auraient la mauvaise idée de jeter des pétards pour semer la panique. Pour éviter cela, le personnel situé près du chalet d’accueil est équi- pé d’un porte-voix. Il en usera si nécessaire pour appeler au calme en cas de problème. n
Un agent de sécurité en patrouille.
Les policiers municipaux veulent des armes efficaces pour riposter.
D ébut août, Jean-Marc Jofre, le président du Syndicat National des PoliciersMuni- cipaux (S.N.P.M.) a adres- sé un courrier amer à Jean-Louis Fousseret. Il a répondu aux récentes prises de position dumaire de Besan- çon dans la presse au sujet de l’ar- mement de la policemunicipale. Dans un plaidoyer de plusieurs pages, il critique la posture de l’élu et sou- tient l’action des policiers bisontins. “Les policiers municipaux doivent être armés car contrairement à ce que certains prétendent, les policiers muni- cipaux sont de vrais policiers iden- tiques aux risques comme leurs homo- logues de la police nationale ou de la gendarmerie nationale. Ils sont correctement formés au même titre que les autres forces de sécurité. Éco- le de police dès leur entrée en fonc- tion, formation continue obligatoire,
moniteurs de tir formés de façon iden- tique aux moniteurs de tir de la poli- ce nationale, et ce dans les mêmes centres de formation” écrit-il. Jean- Marc Jofre ajoute : “Nous sommes la véritable police de proximité, toujours sur la voie publique, et proche de la population. Notre présence constan- te, visible, en uniforme sur la voie publique est devenue de plus en plus risquée. Le port ou l’usage de l’arme ne signifie pas provoquer la mort de quelqu’un mais bien de défendre des
municipaux sont, bien trop souvent, les primo-intervenants. Nous ne vou- lons plus de “Clarissa Jean-Philip- pe” abattue froidement et lâchement sur la voie publique sans pouvoir se défendre.” Le chef de file du S.N.P.M. rappelle également à Jean-Louis Fousseret qu’une “arme est un élément destiné exclusivement à répondre à une mena- ce inattendue et immédiate, à croire que les policiers municipaux sont invisibles. “Qu’est ce qu’un policier municipal sans arme ? C’est comme un lion sans dents !” avait lancé Rama Yade, alors secrétaire d’État aux sports en 2010 peu de temps après la fusilla- de mortelle du mois de mai où Émi- lie Fouquet a été abattue. Beau dis- cours et bellemédaille que nous aurons une fois en boîte, mais nous préfé- rons du concret aux belles paroles, des actes face à l’immobilisme.” n
vies. L’époque a chan- gé, le monde a chan- gé le contexte actuel ne permet plus de fai- re n’importe quoi en laissant des agents de police municipale sur la voie publique sans possibilité de se défendre. Les policiers
“Nous sommes la véritable police de proximité.”
Le site a été entouré de barrières pour éviter le risque d’un véhicule fou comme ce fut le cas à Nice.
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