La Presse Bisontine 178 - Juillet-Août 2016

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 178 - Juillet-août 2016

BESANÇON-DIJON : LA VALSE DES FONCTIONNAIRES

Le choix par la Bourgogne-Franche-Comté de désigner Dijon comme chef-lieu de région et Besançon comme l’hôtel de Région suscite la polémique au sujet de l’équilibre des territoires. Besançon récupère toutefois des directions importantes. Les fonctionnaires et agents régionaux devront s’adapter. Aucune mobilité géographique ne sera imposée mais des mobilités fonctionnelles.

l Politique Fusion Hôtel de Région à Besançon : placard pour les uns, équilibre territorial pour les autres À Dijon le chef-lieu de Région, à Besançon le siège. La future organisation territoriale de la région Bourgogne-Franche-Comté décidée le 24 juin est-elle plus avantageuse pour les Dijonnais ?

et recherche-enseignement supérieur, avec celle des directions de l’État (D.R.E.A.L., Rectorat de Région et C.O.M.U.E.), tou- jours dans une logique de bloc de com- pétence” qu’il a souhaité et défendu auprès des ministres et du président de la Répu- blique. Marie-Guite Dufay est pourtant arrivée à la conclusion suivante : proposer Dijon comme chef-lieu de Région (siège de la préfecture de Région) et Besançon com- me hôtel de Région dans le cadre d’un vote vendredi 24 juin à Dijon. “L’orga- nisation des directions régionales est construite sur le principe de l’effet miroir avec les directions de l’État. Le rectorat est à Besançon, la direction des lycées sera à Besançon. La D.I.R.E.C.C.T.E. est à Besançon, la carte des formations sera à Besançon, l’agriculture, le tourisme sont à Dijon, les directions régionales le seront…” détaille-t-elle. Couac pour Besançon qui malgré le siège du recto- rat n’aura pas la recherche et l’ensei- gnement supérieur dans son giron.Marie- Guite Dufay se défend de toute préférence alors que le maire de Besançon Jean- Louis Fousseret demande aux élus régio- naux P.S. bisontins de respecter les pro- messes. “En quoi l’équilibre n’est pas respecté ?, interroge la présidente. La population franc-comtoise, c’est 42 % de

L es “gougnafiers” seraient-ils les dindons de la farce ? “C’est tout à Dijon, les miettes à Besançon, voilà ce que la majo- rité socialiste du Conseil régio- nal de Bourgogne-Franche-Comté appel- le l’équilibre des territoires” estime le conseiller municipal de Besançon Lau- rent Croizier (MoDem). Pour l’ex-conseiller municipal Frank Monneur (M.R.C.), “Besançon sera une coquille vide.” Le Front National bisontin se montre plus mesuré : “On aurait pu tout perdre ! Au- delà de la symbolique du siège de Région à Besançon, les plus gros services que sont l’économie, la formation et les lycées sont à Besançon” tempère Julien Acard, conseiller régional F.N. et élu bisontin. La guéguerre Besançon-Dijon reprend donc de plus belle. Et Patrick Ayache, ancien directeur général des services à la ville de Besançon devenu conseiller régional de la majorité P.S. dit stop : “Besançon a les sièges les plus impor-

tants. Les propos tenus par Jean-Louis Fousseret m’ont un peu agacé. On ne peut pas m’accuser de ne pas être Bisontin ! Travaillons main dans la main pour que vive l’Hôtel de région, qu’il soit force de proposition” poursuit l’ancien bras droit du maire de Besançon.

Marie-Guite Dufay parle “d’équilibre des territoires.” 19 directions régionales vont à Dijon, 12 à Besançon.

débats, des confrontations, mais il y aura une solidarité de groupe lors du vote” promet Marie-Guite Dufay. Elle a même rencontré ou joint par téléphone les repré- sentants des groupes d’opposition. Le F.N. votera à l’unanimité Dijon chef-lieu et Besançon hôtel de Région. Pur hasard, ou pas, la présidente a reçu le soutien de quatre élus régionaux bison- tins de sa majorité lundi 20 juin. Dans un communiqué commun, Luc Bardi, Patrick Ayache, Élise Aebischer et Yaci- ne Hakkar (P.S.) coupent court à la polé- mique : “Nous sommes particulièrement attentifs à l’avenir de Besançon au sein de la grande région. À écouter les uns, l’avenir d’un territoire se jouerait sur la localisation de deux directions sur les

la nouvelle région. Avec la nouvelle orga- nisation territoriale, si j’additionne, j’ar- rive à 45 % des directions régionales pour Besançon et 55 % pour Dijon. Je n’ai pas le sentiment de mettre une ville en diffi- culté” dit-elle. L’ex-capitale franc-comtoise n’accueillera plus d’assemblées plénières. Les 100 élus siégeront à Dijon. “L’hémicycle à Besan- çon est trop petit. Le refaire coûterait trop cher” argumente la présidente. Pour ce qui est des commissions permanentes promises à Besançon, Dijon les récupè- re. Politiquement, le sujet est brûlant. La crainte de la présidente : que sa majo- rité se prononce sur un vote de “terri- toire” et non de projet. “Il y a eu des

Point de crispation : la dési- gnation de l’organisation territoriale de la Région Bourgogne-Franche-Com- té et l’implantation des futures directions (lire par ailleurs). 12 directions seront à Besançon, 17 à Dijon. Le député du Doubs Éric Alauzet s’inquiète de la remise en cause de la jus- te et logique répartition des directions et “regrette en effet la non-concordance de l’installation des directions des services environnement

“Les propos de Jean-Louis Fousseret m’ont agacé.”

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