La Presse Bisontine 177 - Juin 2016

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 177 -Juin 2016

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Orientation, job et logement : la déprime des étudiants bisontins ENQUÊTE Vie étudiante

Une enquête inédite identifie les démarches anxiogènes qui peuvent freiner la réussite des étudiants à Besançon. Des solutions sont émises pour les résoudre.

S ur le campus de la Bou- loie, les étudiants pen- sent aux derniers par- tiels avant de préparer leurs valises pour un repos méri- té. Un dernier coup de collier. Un dernier coup de stress. Car si l’on en juge par les résultats de l’enquête révélés par la confé- rence locale de la vie étudiante (C.L.V.E.) à Besançon, les sources de tensions existent à Besan- çon lorsque l’on est étudiant. “Besac” la ville étudiante est accueillante mais pas toujours bien organisée pour guider les apprenants. “Le choix de l’orien- tation, les démarches adminis- tratives, la recherche d’un job occasionnel, les déplacements, ou trouver un logement font par- tie des inquiétudes les plus fortes décrites par les étudiants de Besançon dans l’enquête” résu- me Jean-Jacques Girardot, pro-

fesseur au laboratoire Acokima à Besançon qui a dirigé l’étude. Un constat éloquent. 7 % de la population bisontine (21 000 personnes) est étudiante, d’où cette volonté de l’Université d’as- socier la Ville et l’Aggloméra- tion mais aussi le recteur d’aca-

peuvent freiner la réussite des étudiants. Élèves en droit,méde- cine, lettres, L.E.A., à l’E.N.S.M.M., filles ou garçons, habitant de Besançon, de la région, ou venus d’ailleurs, ont participé à cette enquête. C’est une photographie à instant T de leur vie scolaire. “Identifier les sources anxiogènes pour nous étudiants est une première” assu- re la direction du C.R.O.U.S. de Besançon.Trouver un logement est une étape anxiogène liée aux revenus précise l’enquête tout en rappelant la responsabilité du C.R.O.U.S. Pourquoi ne pas l’avoir fait avant ? Ces problèmes identifiés ne sont en effet pas nouveaux. Sans doute des géné- rations précédentes d’étudiants bisontins ont été freinées par des difficultés administratives, une difficulté d’accès au loge- ment, à un job étudiant. Les

Présentation de l’étude sur les parcours étudiants dans l’enseignement supérieur à Besançon

partenaires de l’étude admet- tent cette critique. Mais veulent aller plus loin : “Avec ce constat, nous réinterrogerons les étu- diants, voir comment cela évo- lue à nous de proposer des ser- vices” témoigne le C.R.O.U.S. qui engage d’ores et déjà des pistes pour casser des barrières freins au développement. Ainsi, le Comité de site Vie étu- diante de Besançon a été sou- tenu financièrement par le C.N.O.U.S. (1,3 million d’euros) pour identifier des projets expé- rimentaux visant à une inten- sification des dispositifs de socia- lisation étudiante à Besançon. Ainsi, un portail regroupera

toutes les offres de jobs étu- diants du secteur. Il est en cours de réalisation. Des aides à la réalisation de C.V. et à la pré- paration des entretiens ont été mis sur pied. Un espace de co- working, un point d’écoute psy- chologique, une aide alimen- taire spécifique aux étudiants, un groupe de paroles pour les étudiants africains, un engage- ment bénévole dans le campus et la cité, une médiation cultu- relle. Objectif : faire de l’étu- diant un futur citoyen engagé. À noter que certaines filières sont moins soucieuses que d’autres : c’est le cas d’étudiants de médecine qui se disent assez

sereins (23 %). Les inquiets (22 %) suivent des filières lit- téraires et juridiques. “Leur situation financière a condi- tionné leur orientation et ils n’ont pas d’objectifs professionnels précis” poursuit Jean-Jacques Girardot. 79 % des étudiants souhaitaient suivre des études supérieures à Besançon, 27 % envisagent de se réorienter, 41 % envisagent de changer de ville, 60 % sont colocataires, 94 % bénéficient de l’aide de leur famille. Les étudiants interro- gés, méfiants au départ, ont pour la plupart demandés à être infor- més des suivis de ce travail. n E.Ch.

démie afin de trouver des pistes visant à rendre les études plus sereines. Pour la première fois dans l’acadé- mie, une véritable étude scientifique menée par la Mai- son des sciences de l’Homme et de l’Environnement et du C.N.R.S. a permis d’identifier ces démarches anxiogènes qui

Moins soucieux en médecine.

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