La Presse Bisontine 177 - Juin 2016

LE GRAND BESANÇON

27 La Presse Bisontine n° 177 - Juin 2016

Après la démission d’un adjoint, le conseil municipal de Thise doit réélire un remplaçant. Le résultat du vote sur- prendre le maire Alain Loriguet (micro en main).

THISE

Polémique

Le feu couve à Thise Deux adjoints ont démissionné et une partie de la majorité se retourne contre Alain Loriguet, le maire. La fronde a éclaté au dernier conseil municipal où le chef de l’opposition a obtenu un poste d’adjoint !

L e maire Alain Loriguet ne comprend pas et se dit “surpris.” Ce dernier a subi un terrible désaveu mer- credi 11 mai lors du dernier conseil municipal de Thise, la troisième plus importante com- mune du Grand Besançon avec 3 168 habitants. Le premier magistrat - élu depuis mars 2014 - a assisté, impuissant, à l’écla- tement de son groupe majori- taire. Une partie de ce dernier a en effet propulsé Thibaut Hequette, chef de l’opposition, au poste d’adjoint au maire en charge du social alors que Damien Couval (majorité) s’était proposé. Que s’est-il passé en seulement deux ans d’exercice de pouvoir pour que le groupe élu sous la bannière “Thise pas- sionnément” n’implose ? Alain Loriguet l’ignore. Ou feint-il de l’ignorer ! “Peut-être suis-je trop naïf ? En tout cas, on ne peut

démissions de ses fidèles lieu- tenants. Preuve que le feu cou- vait déjà.MarieAdamNormand, adjointe à la communication, a en effet présenté sa démission en mars dernier, validée le 4 mars par le préfet du Doubs. Quelques semaines plus tard, Philippe Thibert, adjoint aux finances et élu à Thise depuis 1989, a emboîté le pas. Les deux anciens adjoints sont amers : “J’ai beaucoup d’amertume de n’avoir pu continuer à travailler pour les Thisiens mais je suis soulagée de ne plus faire partie de ce conseil municipal où tout le monde s’occupe de tout. Il n’y a pas de liberté d’expression et d’écoute. Cette décision n’était pas un coup de tête” témoigne Marie AdamNormand qui avait déjà menacé de démissionner en janvier 2015. Preuve du malaise latent. Son collègue, l’expérimenté Phi-

pas me reprocher d’être autori- taire car je ne décide pas seul. Tout se décide en commission sans que je n’intervienne” dit-il après coup. Au sein de sa majorité, des élus - qui souhaitent rester anonymes - décrivent un maire qui ne tranche pas au bon moment, trop absent en mairie, ou sous influence de son adjointe à l’ur- banisme. Rappelons qu’Alain Loriguet est conseiller dépar- temental, vice-président du S.D.I.S., de la régie des trans- ports du Doubs et membre du comité de soutien d’Alain Jup- pé pour les primaires chez les Républicains. Avant ce fameux conseil, une partie du bloc majoritaire avait menacé de démissionner en bloc. Il ne l’a finalement pas fait. Si le maire ignorait cette tentati- ve de déstabilisation, il ne peut en revanche écarter les récentes

lippe Thibert, est tout aussi cri- tique : “Au bout de 27 ans au sein du conseil municipal, je suis déçu. J’ai voulu tout de même présenter le budget avant de démissionner car un climat conflictuel était né et devenait difficile à vivre. Le maire était peu présent et peu enclin à la chose financière. Des prises de positions financières unilaté- rales ont été prises et après on se retourne vers le financier… C’est un manque de concerta- tion” poursuit Philippe Thibert qui reconnaît toutefois la valeur de l’homme Alain Loriguet mais regrette qu’aucune ligne dans le bulletin municipal Flash info Thise n’ait mentionné son départ. À la décharge du maire, il com- pose avec des conseillers muni- cipaux qui ne comprennent pas toujours comment fonctionne un conseil municipal alors qu’ils sont aux manettes depuis deux

ans. Affligeant pour une com- mune de cette importance. Exemple : certains sont reve- nus sur des détails quant aux montants de subventions accor- dées aux associations thisiennes alors que le dossier avait été largement évoqué en commis- sion. Idem pour le projet école présenté par Laurence Guibret. Une méconnaissance qui a conduit le maire à organiser une réunion de groupe. “J’ai fait un cours pédagogique (N.D.L.R. : avant le conseil) pour expliquer le fonctionnement du conseil. J’ai fait comprendre que le maire est à la tête et qu’il déci- de. Peut-être n’aurais-je pas dû. Tout est peut-être parti de là… ou peut-être y a-t-il de la jalou- sie” confesse Alain Loriguet qui rappelle que d’ordinaire, les trois-quarts des délibérations sont votées à l’unanimité. Ses ambitions politiques le rattra- pent. Il pense sa majorité “mani-

pulée” mais demeure construc- tif et ne voit pas dans l’arrivée de son opposant au poste d’ad- joint un crime de lèse-majesté : “Si des gens veulent travailler avec moi, tant mieux.” Une ren- contre officieuse entre les deux hommes a eu lieu. Thibaut Hequette sera également sup- pléant de M. Loriguet au conseil communautaire du Grand Besançon. L’ex-adjoint au social Loïc Allain reprend les finances. Courant juin, le conseil dési- gnera le 5 ème adjoint en char- ge de la communication (après que le préfet ait invalidé le pre- mier vote suite à un vice de pro- cédure). Au maire de battre le rappel des troupes au risque que l’histoire ne se répète. Per- sonne n’a oublié les vives ten- sions entre l’ancien maire Ber- nard Moyse et son premier adjoint…un certainAlain Lori- guet. n E.Ch.

SANTÉ

Le 3 juin à Quingey L’établissement de santé ouvre ses portes au public Il accueille, soigne, rééduque depuis des décennies. Pour la première fois, l’Établissement de santé de Quingey invite le public à venir découvrir ses services de prise en charge des personnes âgées, malades ou handicapées.

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L e 3 juin, l’Établissement de Santé de Quingey organise ses portes ouvertes. C’est la première fois que le public est invité à découvrir les locaux et les ser- vices proposés par cette structure qui compte 312 lits et qui emploie 300 agents. “Lorsque je suis arrivée il y a deux ans, j’ai constaté qu’on nous connaissait mal. Or, il est important qu’un établissement comme le nôtre soi connu de la population” estime la directriceMonique Declerc. Cet établissement réunit trois pôles : le pôle gérontologie, le pôle rééducation et le pôle auto- nomie handicap. Le premier comprend notam- ment un E.H.P.A.D. pour les personnes âgées dépendantes (98 lits). Il organise également un service de soins infirmiers à domicile pour ce public (50 places). Le pôle rééducation (75 lits) s’adresse à des malades adultes, quel que soit leur âge, qui présentent des affections de l’appareil loco- moteur et des affections du système nerveux suite à un accident de la route par exemple ou à un A.V.C. Pour accompagner ces patients dans leur rééducation, l’établissement de san- té dispose de huit salles de kinésithérapie, d’une balnéothérapie, d’un gymnase et d’un service d’orthophonie. “Nous avons dans ce cadre-là un programme spécifique dédié à la prise en charge des personnes qui souffrent de la maladie de Parkinson. Nous les stimulons et nous les aidons à retrouver de l’autonomie” précise Monique Declerc. Enfin, le pôle autonomie handicap prend en charge, dans le cadre de la Maison d’accueil spécialisée (M.A.S.) une quarantaine d’adultes souffrant d’un lourd handicap physique (36 en accueil permanent et quatre en accueil tem- poraire). Une équipe pluridisciplinaire de 17 métiers différents assure la prise en charge des patients. Jusqu’à la fin de l’année 2015, cette structure fonctionnait de manière autonome.

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Mais le 1 er janvier dernier, laM.A.S. et le Centre de réadaptation fonctionnelle ont fusionné pour former l’Établissement de santé de Quingey. “Quingey est un établissement qui compte et qui doit compter. Mais nous devons être dyna- miques et innovants dans la prise en charge des patients, ce qui est le cas. On innove sur le programme Parkinson, on innove sur le projet culturel pour les résidents. Nous préparons éga- lement les métiers de demain qui évoluent vers plus de technicité dans la rééducation” détaille Monique Declerc. La structure évolue et s’adap- te. Située à 21 kilomètres de Besançon, elle fait partie des établissements de santé essen- tiels et complémentaires qui maillent le ter- ritoire. n T.C. L’établissement compte 312 lits répartis dans ses différents services.

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