La Presse Bisontine 177 - Juin 2016

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 177 - Juin 2016

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l Réaction Fabrice Jeannot “À Besançon, on consomme juste ce qui est produit” Fabrice Jeannot est le président de la fédération des promoteurs immobiliers de Franche-Comté. Pour lui, la grande chance de Besançon est de posséder encore du foncier. Reste à ne pas le dilapider.

L a Presse Bisontine : Com- ment réagissez-vous à la lecture de cette étude des cabinets Adéquation et Guy Taïeb ? Fabrice Jeannot : Je salue d’abord l’initiative de la Ville de Besan- çon qui a souhaité ce regard exté- rieur sur l’état dumarché bison- tin. Il y a tellement de villes qui n’ont pas cette richesse de pou- voir avoir du foncier et une vue sur les dix ans à venir que ça provoque une grande tension sur le foncier et donc sur les prix. Exemple à Lyon où en 5 ans, les prix du foncier ont doublé. Les résultats de cette étude concor- dent avec l’observatoire que la fédération régionale des promo- teurs a mis en place localement il y a sept ans. Avant de mettre en place une stratégie d’urba- nisme, il est toujours bon de fai- re d’abord un état des lieux. Cet- te étude contribue à conforter la

ter la machine. Notre ville est équilibrée, c’est cela qui fait sa force. Pour que cet équilibre soit maintenu, il faut aussi que la richesse de posséder du foncier ne soit pas dilapidée, mais que les programmes soient étalés dans le temps. L.P.B. : La vacance ne serait finale- ment “que” de 8,4 % à Besançon. Ce chiffre vous paraît cohérent ? F.J. : Il y a environ 60 000 uni- tés d’habitation sur Besançon. 8 % de vacance, c’est environ 4 800 logements vides à un ins- tant T. Sachant qu’il y a de nom- breuses sources de vacances (décès, déménagements, vente du logement, séparations, tra- vaux…), tout cela aboutit à une vacance incompressible de 4 % de toute manière.Ajoutée à cela la vacance structurelle et on arrive vite à ces 8 %. Et il faut voir ce taux dans la durée : ici,

stratégie de la ville qui a ciblé des quartiers à urbaniser en veillant toutefois à ne pas étendre à l’excès la ville. Besançon a la chance d’avoir du foncier qu’el- le peut maîtriser. Sur les chiffres avancés par l’étude - 500 nou- veaux logements à produire par an sur la ville -, ils me parais- sent cohérents. L.P.B. : Le nombre de logements construits ou à construire sur Besan- çon n’est donc pas excessif ? F.J. : Entre 400 et 500 logements par an, c’est assez équilibré. L’année 2015 a été une bonne année, après une année 2014 très compliquée et 2016 est bien partie. Je ne pense pas qu’il faille revenir à des niveaux comme 2010. 500 logements par an, soit 7 000 environ pour les 15 pro- chaines années, c’est un bon niveau. Une chose est sûre, c’est qu’il ne faut surtout pas arrê-

Fabrice Jeannot : “Les promoteurs feront de grands logements s’il y a la demande” (photo archive L.P.B.).

gibles au prêt à taux zéro est un exemple. Il est nécessaire que les accédants à la proprié- té soient sécurisés dans leur parcours résidentiel. Les pro- moteurs feront des grands loge- ments s’il y a la demande et l’en- vironnement favorables aux accédants. La responsabilité des promoteurs est aussi de faire des immeubles dans lesquels les gens aient envie de s’ins- taller. Sur ce point, la profes- sion a certainement aussi à s’améliorer. La quantité est une chose, mais la qualité est tout aussi importante.

le taux de vacance est stable, voire diminue légèrement. À Besançon, ce qui est produit, on le consomme. L.P.B. : Les promoteurs sont-ils prêts à construire des grands logements pour qu’à nouveau les familles s’ins- tallent sur Besançon ? F.J. : Les promoteurs ne font que répondre à une demande. La problématique est plus globale et chacun, collectivités com- prises, a sa part de responsabi- lité. Le dispositif offert par les promoteurs et le Grand Besan- çon d’une prime de 12 000 euros pour les primo-accédants éli-

L.P.B. : Besançon n’est pas une ville qui attire franchement les gros pro- moteurs nationaux. C’est un handi- cap ? F.J. : Qu’on soit promoteur local, national, régional,moyen, grand ou petit, ce n’est pas là l’essen- tiel. L’important est de faire de beaux programmes. Les grands groupes nationaux ont parfois tendance à être opportunistes, en venant faire un programme ici,“boucher un trou”, puis repar- tir. Ils ne contribuent pas tou- jours à donner une bonne ima- ge de notre métier. n Propos recueillis par J.-F.H.

l Débat

Le projet sous le feu des critiques L’opposition reste sur sa faim

Le conseil municipal du 12 mai dernier en grande partie consacré à l’urbanisme a donné lieu à deux heures et demie de débat - presque - stérile sur le sujet. La droite n’est pas convaincue.

pective ? Quelle est la stratégie de Besançon pour attirer de l’activité, des entreprises ? Ce document ne répond à aucune de ces ques- tions fondamentales qui permettraient de mener à bien une vraie stratégie” estime l’élu. “Vous voulez vendre Besançon avec ça ?…Et bien ça va être compliqué puisque vous n’arrivez même pas à nous le vendre à nous” ironise JulienAcard pour le F.N. Une autre élue de l’opposition Sophie Peseux (Société civile) met en garde contre le risque, qui est déjà une réalité selon elle, que “la plupart des étudiants quittent Besançon après leur master pour poursuivre leurs études ailleurs.Attention à ne pas trop s’em- baller sur le besoin de logements.” Las, le maire passe outre ce feu de critiques. “À part critiquer, vous ne proposez aucune alternative…” soupire Jean-Louis Fousse- ret. Le débat est clos. Il ne donnait lieu à aucun vote. n J.-F.H.

“J e veux vous faire partager mon enthousiasme” assène le maire de Besançon suite à la présentation aux élus par le cabinet Adéquation de l’étu- de-diagnostic urbanisme lors du conseil municipal du 12 mai dernier. On ne peut pas dire que l’oppositionmunicipale ait vrai- ment partagé une once de cet enthousias- me. Première banderille du chef de l’oppo- sition Jacques Grosperrin (L.R.) : “C’est avant tout de la communication. Vous nous présentez ce rapport qui n’a été commandé que pour justifier le bétonnage en cours de la ville. Le développement urbain, ce doit être autre chose que l’immobilier. Je regret- te que vous pensiez que l’attractivité de cet- te ville ne se mesure qu’à l’aune des construc-

tions de logements. Préparez-nous quelque chose avec un grand braquet !” Pascal Bon- net (L.R.) enfonce le clou : “Il n’y a pas grand- chose de nouveau, juste un état des lieux de ce qui est déjà engagé. Et nous ne voulons pas faire de Besançon une cité-dortoir de Dijon.” Laurent Croizier (MoDem) emboî- te le pas des critiques : “Votre seule volonté à travers ce rapport, c’est de valider vos pro- jets en cours et contredire ce fameux repor- tage de France 3 qui avait mis en avant le fort taux de vacance à Besançon. J’aurais aimé avoir une vraie enquête auprès des pro- fessionnels de l’immobilier, des agences, des habitants des quartiers, l’analyse des des- sertes de ces nouveaux quartiers, des ser- vices proposés… Où est l’exercice de pros-

Le conseil municipal du 12 mai dernier a été largement consacré à ce dossier urbanisme.

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