La Presse Bisontine 177 - Juin 2016

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 177 - Juin 2016

Éric Alauzet se rapproche doucement du P.S.

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’ac-

Laïcité À force de brandir la laïcité comme le nou- vel étendard de la Nation française, on finit par perdre le sens de cette belle valeur répu- blicaine. La laïcité est là en France pour affir- mer qu’aucune religion ne doit prendre le pas sur une autre, ni interférer dans le fonc- tionnement de la société, en somme, la sépa- ration dans l’État de la société civile et de la société religieuse. Mais à trop vouloir en fai- re, on en perd le fondement même de ce principe. Les partisans d’une laïcité pure et dure, qui nie la diversité de la société et de ses composantes, en sont arrivés à un point où cette laïcité est quasiment érigée en reli- gion d’État ! Quel paradoxe. Si bien qu’on en devient intolérant vis-à-vis de ceux qui ne font qu’exprimer le moindre sentiment reli- gieux. D’ailleurs qu’il soit catholique, musul- man ou juif, le pratiquant est devenu une sorte de citoyen suspect. Le Pape François a récemment jugé la France comme prati- quant une “laïcité exagérée.” Non pas que notre pays veuille rayer plus de 1 500 ans d’histoire - après tout, la notion de France est née au moment du baptême de Clovis en 496 - mais simplement qu’en voulant transposer cette valeur républicaine en toutes circonstances on n’atteint pas l’effet souhai- té, au contraire. Si la laïcité à la française était si efficace que cela, on ne débattrait plus à l’infini sur la question de savoir s’il faut ou non autoriser le port d’un voile dans une crèche ou dans une université. Si la laïcité à la françaisemarchait si bien que cela, les offi- ciers d’état civil n’auraient pas tous les maux du monde à obliger un citoyen à retirer un signe distinctif pour établir un passeport, ou un homme médecin à soigner une femme musulmane sans être confronté aux remon- trances du mari. La laïcité élevée en dogme est une nouvelle religion, donc un nouveau risque de fracturer une société déjà fragile. Regardons ce qui se passe dans d’autres pays comme l’Angleterre ou les États-Unis par exemple où dans les rues des villes se promènent en toute quiétude des juifs avec leur kippa, des musulmans portant le voile, des religieuses catholiques en habit ou enco- re des Sikhs coiffés d’un turban. Et tout se passe sans heurts parce que là-bas, la tolé- rance est demise. Mais aussi parce que dans ces pays il n’y a jamais eu lamainmise d’une seule religion sur le pouvoir pendant des siècles comme ce fut le cas en France. La laï- cité reste évidemment comme le meilleur rempart à tous les débordements ou la ten- tative d’ingérence de quelque religion que ce soit dans les affaires publiques. Mais pour qu’elle s’exerce de façon harmonieuse, il est indispensable que cette laïcité soit mâtinée d’une bonne dose de tolérance. Le sectaris- me a longtemps été l’apanage des adeptes d’une seule religion. Il ne faut pas qu’il devien- ne celui des ayatollahs de la laïcité. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Mai 2016 Commission paritaire : 0220 I 80130

tualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Un squat indésirable faubourg Tarragnoz

I l faut s’engager dans un petit chemin qui file sous la Citadelle depuis le faubourg Tarragnoz pour découvrir le squat. Le cam- pement situé sous les rochers, fait de bois, de tôles et de bâches d’où s’échappe de la fumée est régulièrement occupé par un grou- pe de 3 à 10 personnes. Ils vont et viennent sur ce terrain privé et vivent là entourés de leurs chiens. Problème : leur présence impor- tune les riverains qui passent par là pour ren- trer chez eux. Ces derniers n’ont pas hésité à alerter à plusieurs reprises la municipalité et la police. “Ces gens n’ont jamais été vio- lents, je le concède, mais ils ont des com-

portements inappropriés” remarque un habi- tant du quartier. Ils disent avoir été empê- chés de rentrer chez eux à plusieurs reprises à cause de la présence des chiens. “Par ailleurs, nous avons trouvé des seringues dans un sac au pied des poubelles. Ce n’est pas normal. À l’évidence, ils se droguent.” Récemment, suite à un ultime appel, il semble que la police soit intervenue pour embarquer les chiens. Les squatters ont quitté le terrain qu’ils occupaient régulièrement depuis plus d’un an. Leur baraquement est vide. Le quar- tier a retrouvé son calme au moins pour un temps. ■

Éric Alauzet a sans doute franchi un pas de plus vers une candidature à la mairie de Besançon en 2020 (photo archive L.P.B.).

A vec cinq autres députés E.E.L.V., ledéputébison- tin Éric Alauzet a claqué la porte du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, ne supportant plus la lente déri- ve de son parti. Il a rejoint le nouveau groupe parlementai- re qui réunit désormais des socialistes, dont les frondeurs, des élus du Mouvement des citoyens et des écologistes. Ce départ est le résultat des divergences profondes entre les deux sensibilités repré- sentées, d’une part, par Fran- çois deRugy, duquel Éric Alau- zet se sent proche, et, d’autre part, par Cécile Duflot dont il s’est éloigné. “La sortie par sur- prise du gouvernement des ministres E.E.L.V. en 2014 a cristallisé deux visions au sein du groupe écologiste. Pour- tant, un équilibreorganisationnel avait été trouvé depuis pour maintenir le groupe et ainsi peser dans le débat parle- mentaire. Cet équilibre vient

d’être remis en cause par la sensibilité réunie autour de CécileDuflot” avanceÉricAlau- zet, sans préciser que les der- nières vagues produites par les soupçons de harcèlement qui pèsent sur le député écolo- gistes Denis Baupin ont sans doute accéléré le départ de ces six écologistes. Le député de Besançon estime que le grou- pe écologiste perdait “trop d’énergie dans la critique sys- tématiquement des décisions du gouvernement alors qu’il en faut tant pour aborder la com- plexité du monde et trouver des solutions réalistes.” S’il n’a pas encore pris sa carte au P.S., le député Alauzet fait un premier pas vers un rappro- chement avec les socialistes. Une position qui le rappro- cherait plus encore du possible statut de candidat à la suc- cession de Jean-Louis Fous- seret. Ce dernier n’a jamais caché sa sympathie envers l’élu vert devenu - un peu - rose. ■

Le squat fait de bois, de tôles et de bâches se situe sur un terrain privé sous la Citadelle.

L’école qui met les mains dans le code

I l était préparateur de sushis, elle était passionnée de gra- phisme mais avait lâché très tôt l’école. Depuis le 29 mars dernier, 16 jeunes gens - dont 3 femmes - âgés entre 18 et 31 ans se reconvertissent dans le numérique au sein de la nou- velle école Access code school basée dans le quartier Planoi- se à Besançon. L’espace a été inauguré mardi 22 avril en pré- sence des professeurs, élèves, élus. La Presse Bisontine avait évoqué dans son numéro de février l’ouverture de cette structure. Son objectif : former des jeunes aux métiers du numérique. Une nouvelle pro- motion d’élèves est attendue en septembre. Avis aux ama- teurs (il faut s’inscrire avant juillet). Dans une même salle de clas- se, les élèves apprennent en

direct, tentent, essaient. Et s’ils se trompent, ils recommen- cent. “Ce n’est pas leur diplô- me qui a conditionné leur entrée à l’école mais leur motivation” relate Michèle Guerrin, P.D.G. d’Onelineformapro, la société qui porte Access code school. C’est le cas de Benjamin, 21 ans : “Après mon Bac E.S., je ne savais pas quoi faire. J’ai travaillé dans une société qui gère des logiciels. Cela m’a plu.” Ici, il se perfectionnera, découvrira l’intégration web , la création d’applications, par- lera P.H.P., etc. Pavel, 25 ans, est Russe. En France depuis 8 ans, il adorait réparer des ordinateurs. Chez Access code school, les professeurs les font travailler sur des projets. Pas de cours magistraux. L’ap- prentissage évolue en même temps que l’Internet.

Une partie de la 1 ère promotion d’Access code school, l’école du numérique à Besançon.

Labellisé par le gouvernement dans le cadre de la Grande Éco- le Numérique, l’établissement dirigé par Christophe Boutet promet d’offrir aux 16 élèves des débouchés dans l’informa- tique et le numérique. Motiva-

tion, esprit logique, autonomie, capacité d’analyse, rigueur, sens créatif, capacité à s’auto-for- mer et envie de travailler en équi- pe sont les seuls critères de

sélection. La première promo- tion réalisera dans les mois à venir deux mois de stage en entreprise. La seconde est atten- due pour septembre. ■

Crédits photos : La Presse Bisontine, C.C. Drones - J.P. Culas, P. Forsans, Secours catholique, Ville de Besançon.

Renseignements : www.accesscodeschool.fr

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