La Presse Bisontine 177 - Juin 2016

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 177 - Juin 2016

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EN BREF

TRADITION

Philippe Moustache et ses chèvres

Le berger veut filer vers une autre étoile Philippe Moustache cherche à céder l’exploitation de son troupeau de chèvres sur les collines bison- tines. La Ville, propriétaire de la ferme des Torcols et des communaux va-t-elle trouver un remplaçant ?

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L a transhumance des chèvres à Besançon chaque 1er mai, c’est la fête.Même si l’événement a été arrosé cette année, il atti- re - toujours - la foule.Mais der- rière le folklore et l’image de Besançon ville verte utilisant les chèvres pour restaurer des milieux ouverts sur ses collines, il y a la réalité du terrain. Plus dure celle-là. Ce matin-là, Phi- lippe Moustache est levé depuis les aurores. La journée a mal débuté. La pluie n’a pas cessé. Les chèvres sont tendues. Lui avec.Mais l’homme ne se plaint pas. Depuis 2007, il a noué un par- tenariat avec laVille. Pour réus- sir cette activité, Besançon a mis à la disposition du berger, une ferme et des terrains situés chemin des Torcols dont elle est propriétaire. Une convention a

été signée avec lui, l’autorisant, en outre, à faire pâturer son troupeau de chèvres sur des terrains communaux identifiés. Aujourd’hui, Philippe veut arrê- ter pour diverses raisons : l’âge mais surtout la rentabilité de l’exploitation. Question : qui pour le remplacer ? “Si tu n’es pas Moustache, tu ne peux pas

Le berger Philippe Moustache - ici à Planoise avec ses chèvres et sa chienne Tina - ne cache pas sa volonté d’arrêter.

y arriver !” dit un ami venu le voir au fort de Pla- noise avant que ses bêtes ne transhument en direction de Beu- re. L’adjointe Anne Vignot en charge du dossier sait que la tâche sera ardue tant le berger fait l’unanimité. Moustache

connaît son métier. Il l’aime. Mais il ne cache pas les diffi- cultés financières. L’âge (61 ans) mais aussi l’argument écono- mique l’incitent à dire stop. “Je suis un éleveur et je galère !” lâche-t-il. Il est prêt à accom- pagner le futur repreneur pour l’aider. Des discussions sont en cours. Un a déjà jeté l’éponge. Une bergère serait intéressée. “Si la Ville veut garder les chèvres, il y a une solution : qu’elle laisse s’installer un pro-

ducteur de lait en offrant de meilleurs terrains. Je sais ce qu’il faut faire. Il faut laisser de meilleurs pâturages. Ici, les chèvres se blessent les mamelles dans les épines. Du coup, on ne peut pas faire de lait car du sang pourrait tomber dans le lait…” explique-t-il. Philippe transforme du lait et vend des animaux. Mais ce n’est pas assez. La Ville lui donne 5 000 euros par an pour son tra- vail. Pas de quoi subvenir aux

différents frais. Besançon, pion- nière en France dans sa ges- tion de l’espace avec ces ani- maux doit réfléchir rapidement aux solutions à donner au futur berger. LaVille se dit “très atten- tive dans la durabilité de cet- te activité.”Avis aux amateurs. Pour l’instant, la centaine de chèvres de Moustache ne sont pas seules. Le berger - accom- pagné de ses chiens Tina, Vol- ga et Ginka - veille sur elles. n E.Ch.

Permettre de faire plus de lait.

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