La Presse Bisontine 176 - Mai 2016

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 176 - Mai 2016 33

ÉNERGIE Un lourd investissement 16 millions pour

La nouvelle chaudière bois

permet de produire et

une énergie renouvelable et une facture maîtrisée La nouvelle chaufferie bois créée à Planoise permettra de produire et de distribuer une chaleur à 85 % renouvelable sur le réseau de chauffage urbain toujours plus consommateur d’énergie avec le développement du C.H.R.U. ou le quartier des Hauts-du-Chazal.

distribuer une chaleur à 85 % renouvelable sur le réseau de chauffage urbain bisontin.

puisque 40 000 tonnes de bois local seront incinérées ici (dont 2 000 tonnes venant de la forêt de Chailluz). “Nous allons créer de l’emploi : rien qu’une ving- taine de postes uniquement pour l’approvisionnement” conclut Jean-Louis Fousseret. n E.Ch. de canalisations sous voirie. Les utilisateurs se raccordent au réseau pour prélever la cha- leur dont ils besoin, que ce soit pour des bâtiments résidentiels, tertiaires, industriels. Il procu- re de l’eau chaude sanitaire. n Zoom Comment ça marche ? L e réseau de chaleur trans- porte la chaleur sous for- me d’eau chaude au moyen

inaugurée vendredi 1 er avril dans le quartier de Planoise. Ce “lourd” investissement est indé- pendant du budget général de laVille, “ce qui veut dire que cet- te opération est sans impact pour les Bisontins” tient à préciser Jean-Louis Fousseret. Au-delà du caractère environ- nemental, cet investissement contribue “à modérer l’aug- mentation du prix de la chaleur finale avec une énergie locale au prix moins fluctuant que ceux des énergies fossiles.” L’ensemble des copeaux de bois arrivant chaque jour “proviennent de moins de 100 kilomètres à la ronde” rappelle Anne Vignot, adjointe au maire chargée de l’environnement. À elles seules, les nouvelles chaudières consom- meront 27 000 tonnes de bois. Par jour de grand froid, cela représente une livraison de 12 camions par jour. Pourquoi Besançon a-t-elle déci- dé de construire un bâtiment de cette envergure ? “Parce que

le développement autour du C.H.R.U., du Pôle Santé, du quar- tier des Hauts-du-Chazal néces- sitait une production supplé- mentaire de chaleur” répond le maire Jean-Louis Fousseret. Besançon a surtout la volonté de développer une chaleur d’ori- gine renouvelable avec des équi- pements plus performants limi- tant le recours au fioul et au charbon. “Cela réduit notre dépendance vis-à-vis de ces éner- gies polluantes” ajoute le pre-

E n matière de réseau de chaleur, Besançon en connaît un rayon. Depuis 40 ans, la Ville utilise la chaleur émise par l’usine d’in- cinération pour la redistribuer - de manière fiable - à 21 000

habitants et 50 “gros consom- mateurs”. Cet investissement qualifié de service public, grâ- ce à un taux d’énergie renou- velable de plus de 50 %, de maî- triser le prix de la chaleur avec la mise en œuvre dès 2009 d’une

T.V.A. réduite à 5,5 % sur la fac- ture des abonnés. LaVille a décidé d’aller plus loin. 16,7millions d’euros (hors taxes) ont été investis - dont 13,8 mil- lions financés par laVille - dans cette nouvelle chaufferie-bois

mier magistrat. D’un point de vue envi- ronnemental, la sub- stitution de fioul et du charbon par le bois permettent une baisse de rejets de 15 000 tonnes de C.O.2 par an (- 56 %) et 70 tonnes de soufre (- 40 %). Avec cette nouvelle chaudière, c’est une filière bois qui doit se mettre en place

“20 emplois nouveaux créés.”

Le bois provient

de 100 km à la ronde.