La Presse Bisontine 176 - Mai 2016

LE GRAND BESANÇON

31 La Presse Bisontine n° 176 - Mai 2016

QUINGEY

Après la scène, la télé ? Gérald Chérubin-Jeannette, pompier-chanteur Ce soldat du feu de 40 ans donne de la voix lors des concerts organisés depuis trois années par les sapeurs-pompiers du Doubs au profit leurs orphelins. Portrait d’un (futur) showman.

A vec les pompiers et la musique, il faudrait ajou- ter la famille, si l’on vou- lait évoquer les centres d’intérêt prioritaires de Gérard Chérubin-Jeannette, soucieux de ne pas sacrifier l’un ou pro- fit de l’autre. “Comme on tra- vaille en rotation de gardes cyclées, on a du temps à consa- crer à la famille. J’ai très envie de voir grandir ma petite der- nière qui a trois ans” , explique ce papa de trois enfants. Petit déjà il rêvait de secourir les gens et d’éteindre les feux. Originaire de Bar-le-Duc, il suit des études technologiques avant d’entrer à la brigade des sapeurs- pompiers de Paris. “Une super- expérience sur le plan profes- sionnel. On vivait alors en Seine-Saint-Denis. Mon épouse est originaire d’un petit village jurassien. On souhaitait plutôt s’installer à la campagne ou dans une petite ville.” Du coup, le pom- pier militaire qui avait suivi en parallèle une formation pour obtenir un D.U.T. hygiène, sécu-

rité et environnement tente en 2003 le concours de pompier pro- fessionnel. Diplôme en poche, il intègre en 2004 le S.D.I.S. du Doubs. “J’ai exercé pendant 13 ans à Besan- çon dont 3 ans au centre de trai- tement de l’alerte, où l’on répond au 18” , détaille ce sergent-chef affecté depuis 18 mois au centre de secours de Pontarlier.LeHaut- Doubs lui plaît, même s’il vit toujours à Quingey où il fait d’ailleurs partie des pompiers volontaires. Lamusique coule dans ses veines. Un curieux mélange avec des

Sauf que la vidéo est remontée jusque dans les hautes sphères de la direction du S.D.I.S. du Doubs. Coïncidence ou pas, les pompiers du Doubs projetaient d’organiser un événement en l’honneur des familles au regard des sacrifices supportés pour celles ou ceux qui ont des conjoints pompiers. L’idée d’un concert a pris forme, il ne res- tait plus qu’à convaincre Gérald Chérubin-Jeannette de monter sur scène. Exercice qu’il n’avait jamais réalisé jusqu’à présent. “Le colonel Jeser, chef d’état- major du S.D.I.S. m’a vraiment encouragé et j’ai cédé, d’autant plus que le cas s’est produit à Pontarlier. La tournée de concert s’intitule d’ailleursThylianeTour en référence au prénom du fils d’un pompier décédé.” Origina- lité du spectacle, beaucoup de musiciens ou choristes sont pom- piers ou administratifs au sein du S.D.I.S. 25. “On a aussi sol- licité quelques renforts en dehors de la sphère pompiers. En tout, on est une cinquantaine.”

Gérald Chérubin-Jeannette a vite pris goût à la scène. Il dispose aussi d’une page Facebook à son nom.

Après quatre mois de répétition, c’est le baptême du feu à Sochaux où se déroule le premier concert en décembre 2014. La tournée se poursuivra ensuite à Pon- tarlier et à Besançon. Sur scè- ne, Gérald chante avec deux amies, Chantal et Florence. Ils se relaient au fil d’un spectacle qui n’est pas sans rappeler ceux des Étoiles noires.Au final, plus de 3 500 spectateurs assistent aux représentations. “Pour ceux qui en doutaient, on a prouvé qu’on pouvait faire des presta- tions de qualité. Cela nous a sur- tout permis de récolter près de 30 000 euros pour les pupilles. Ce qui fait du S.D.I.S. 25 le pre- mier contributeur à l’échelle natio-

seurs de candidats à The Voice. “Je n’ai pas été retenu mais c’est la reconnaissance d’un certain potentiel.” Gérald Chérubin- Jeannette fait désormais partie du groupe “Les Hurricanes” constitué à la suite des deux tournées. “On fait quelques reprises mais surtout des com- positions inspirées de la pop-rock française. Si tout va bien, on devrait sortir un album pro- chainement” , poursuit celui qui opère également en solo. Après avoir appris la guitare par ses propres moyens, il a composé cinq titres qui pourraient eux aussi figurer dans un albumdif- fusé à l’automne. n F.C.

nale.” Bis repetita en 2016 avec une tournée qui fera étape àVillers- le-Lac le 15 avril, à Levier le 29 avril, Lons-le-Saunier les 10 et 11 juin et à Besançon le 25 juin lors de la finale nationale du parcours sportif des sapeurs- pompiers. Au menu, des tubes, rien que des tubes de la varié- té française ou des grands stan- dards du rock et du blues amé- ricain. Sans oublier la chorale qui entonnera quatre chansons. “On se retrouve tous les vendre- dis soirs au collège Voltaire à Besançon pour les répétitions.” Les prestations vocales et scé- niques de Gérald lui ont même valu d’être repéré par les chas-

influences gospel héritées de son père guyanais et le goût du rock, de la varié- té française. “J’ai toujours chanté chez moi comme à la caserne.” Par jeu, il s’amuse un jour avec son frère à faire une vidéo Youtube qui devait être diffusée en cercle restreint.

Repéré par

l’émission The Voice.