La Presse Bisontine 176 - Mai 2016

24 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 176 - Mai 2016

l Immobilier

Marché bisontin

La piscine n’est plus un vrai argument de vente Dans un contexte économique tendu, les acquéreurs sont moins sensibles aux biens avec piscine. Seules les très belles piscines peuvent encore faire la différence.

La piscine reste un argument de vente lorsqu’elle fait partie intégrante d’une belle propriété comme ici avec cette demeure située au Nord de Besançon, vendue par l’agence immobilière Laforêt.

I l y a quelques années enco- re, sur la région de Besan- çon, la piscine était l’argu- ment qui pouvait faire la différence dans la vente d’un bien immobilier. Cela ne se véri- fie plus aujourd’hui, ou alors sous certaines conditions si l’on en croit les professionnels de l’im- mobilier de la place. “On a vu le changement au moment de la crise de 2008. Les acheteurs ont des budgets serrés aujourd’hui. Pour des raisons de contraintes financières, ils seront plus sen- sibles au confort intérieur de l’ha- bitation qu’à cet élément de confort extérieur. La piscine n’est plus un atout prépondérant dans une vente immobilière. Elle n’est plus valorisée comme elle pouvait l’être avant 2008” observe Frédéric Vermot, directeur de l’agence Square Habitat de Besançon. À l’époque, la piscine pouvait garantir au cédant une plus- value dans la plupart des tran- sactions. Désormais, dans la région, ce n’est pas l’équipement qui “fait bondir la valeur d’un bien immobilier” comme l’affir- me la Fédération des Profes- sionnels de la Piscine. Pour la F.F.P., selon les régions, la pré- sence d’une piscine peut aug- menter de 20 % le prix d’un bien et “faciliter sa revente. En plei- ne crise, ce type de placement pré-

une piscine qu’il se vendra for- cément plus cher. Selon elle, les normes de sécurité auxquelles doivent se plier les propriétaires atténuent leur intérêt pour ce genre d’équipement. “Ce n’est pas la question de l’entretien qui pose problème, mais celle de la sécurité des enfants en bas âge en particulier. La contrainte est là. Les gens découvrent par exemple que la barrière autour de la piscine joue son rôle en termes de sécurité. Mais d’un point de vue esthétique, c’est moyen. J’ai eu le cas d’une famil- le avec quatre enfants qui a donc pris l’initiative de combler la pis- cine. La personne qui a racheté la maison à leur suite l’a recreu- sée.” À chacun sa sensibilité. Selon Matthieu Sertout, res- ponsable de l’immobilière Com- toise et président de la F.N.A.I.M., ce côté esthétique est essentiel dans les attentes des acheteurs qui recherchent une propriété avec un bassin. “Il y a toujours une demande pour les belles pis- cines. Les aspects esthétiques, fonctionnels sont importants. Nous sommes dans la séduction” dit-il. Cette clientèle particulière a des exigences. Or, sur le marché qui s’est démocratisé il y a piscine et piscine. “Pour qu’elle soit un avantage prix, et qu’elle facilite la vente de la maison, il faut que la piscine soit réalisée dans les règles de l’art. Si elle a été “bri- colée”, elle peut vite devenir un inconvénient. Il faut reconnaître qu’on voit rarement une piscine de belle facture, contemporaine, avec une plage. En revanche, les gens qui investissement dans un équipement retombent sur leurs pieds au moment de la vente de leur habitation. Mais actuelle- ment, on voit surtout du bassin en kit, du hors-sol” poursuit Mat- thieu Sertout. Il indique que la croissance du marché de la pis- cine a imposé aux agents immo- biliers de se former pour appré- cier la qualité d’une piscine lorsqu’ils estiment un bien. “Nous avons dû tout apprendre des sys- tèmes de filtration, de la mise en œuvre. Nous avons appris à poser les bonnes questions” dit-il. L’idéal est au moins que la piscine soit couverte par une assurance dom- mage-ouvrage qui rassure le ven- deur. Cela n’est pas toujours le cas. n T.C.

sente le double avantage d’assurer bien-être et plus- value” assure l’or- ganisation profes- sionnelle. Un argument qui vaut peut-être enco- re dans le Sud de la France. Mais dans un départe- ment du Doubs où la clémence des étés est aléatoire, la pis- cine apparaît moins indispensable. “Cela dépend vraiment des clients. Dans certains cas, elle peut être un vrai plus. Dans d’autres, les acheteurs n’en veulent pas” com- mente Évelyne Schneider, du cabi- net bisontin Schnei- der Immobilier. Elle confirme que ce n’est pas parce que le bien comprend

“Il y a toujours une demande pour les belles piscines.”

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