La Presse Bisontine 176 - Mai 2016

BESANÇON 18

La Presse Bisontine n° 176 - Mai 2016

ÉCONOMIE Initiative La Pive, future monnaie comtoise Une association œuvre pour la mise en circulation d’une monnaie locale complémentaire, la Pive. But : favoriser l’achat local et les échanges à Besançon et sa région. Disponible en juillet.

P ayer son pot de can- coillotte en “pives” cet été ? C’est en tout cas le souhait de l’associa- tion éponyme qui travaille acti- vement pour la mise en circu- lation d’une monnaie locale et complémentaire, dès juillet pro- chain “Une monnaie régionale, mais à développement local” pré- cise Jean-Jacques Bret, prési- dent de l’association. L’objectif est de faire circuler cette mon- naie sonnante et trébuchante sous forme de billets (1 pive = 1 euro) à l’échelle de la Franche-Comté, tout en implan- tant des bureaux de change dans des bassins de vie identifiés,

Besançon et le Jura pour débu- ter. Des groupes de réflexion se sont également constitués en Haute-Saône, à Belfort, à Lons- le-Saunier et à Dole. Besançon est l’un des plus actifs. Que gagnera l’utilisateur de la

solidarité entre consommateurs et fournisseurs, et entre les four- nisseurs eux-mêmes” souligne le président de la Pive. À Besançon, plus de 80 per- sonnes se mobilisent pour déve- lopper cette monnaie. Elles doi- vent - encore - résoudre quelques détails techniques et juridiques liés par exemple aux imitations. Il faut également que l’asso- ciation trouve des partenaires commerciaux : “Il est plus faci- le dans les grandes villes de trou- ver une masse de prestataires disparates” dit l’association. Succursales bancaires ou com- merçants volontaires pourront officier en tant que bureaux de

Pive dans cette affaire ? “Rien. Mais il sera fier de participer à la monnaie car cela voudra dire qu’il achète loca- lement. On veut lutter contre la morosité ambiante tout en instaurant une

Financement participatif : 21 000 euros récoltés.

Jean-Jacques Bret, président de l’association La Pive, accompagné d’une bénévole.

change, avec l’objectif d’alimenter chacun de ces points d’échange à hauteur de 40 000 euros. Seuls les adhérents (10 euros annuels de frais d’adhésion) pourront acheter des pives en échange des euros, puis régler leurs achats chez les commerçants partenaires. Les billets de 1, 2, 5, 10 et 20 pives n’ont pas enco- re été imprimés. L’association compte sur un financement par- ticipatif (environ 21 000 euros récoltés), et des subventions pour mener à bien le projet et faire tourner la planche à billets.

Les pives ne pouvant être épar- gnées, elles seront de fait remises en circulation rapidement. Le projet est louable, mais est- il viable sur le long terme ? L’ob- jectif de l’association est de vivre de son modèle économique d’ici janvier 2018. Les monnaies com- plémentaires font florès en Fran- ce depuis plusieurs années, et la disparition de certaines d’entre elles montre les limites du sys- tème. Le périmètre étant limi-

té, il faudra d’abord que les entre- prises et les commerçants jouent le jeu. Passé l’effet de mode, les consommateurs devront conser- ver leur enthousiasme sur le long terme, tout comme les béné- voles. Bisontins et Francs-Com- tois devront prouver leur atta- chement à leurs commerçants. À l’heure où le drapeau comtois a disparu de la façade du Conseil régional, la Pive aspire à deve- nir un nouvel étendard local. n

POLITIQUE Justice Condamné, le F.N. se paye une autre tribune Le Tribunal administratif condamne l’élu F.N. Julien Acard à verser 1 000 euros à la C.A.G.B. L’affaire portait sur les conditions d’expression dans le magazine de l’Agglo.

Renseignements : monnaie-locale-complementaire.net

L’ élu communautaire Julien Acard (Front national) dénonçait le peu d’espace médiatique qui était réservé à son groupe poli- tique dans le magazine d’in- formation du Grand Besan- çon. 900 signes pour les groupes d’opposition tous les six mois : c’était selon lui une atteinte à l’expression au regard des résultats électo- raux. Il a déposé une requête contre la délibération du conseil de communauté votée le 26 juin 2014. Le 7 avril dernier, le T.A. de Besançon l’a rejetée car “enregistrée plus de deux mois après l’expiration du délai de recours contentieux et le condamne à verser 1 000 euros à l’agglo” dit ce dernier. L’élu frontiste prend acte. JulienAcard assure qu’il paie- ra de sa poche les 1 000 euros : “Je suis débouté sur la forme. Le dossier a été rejeté sur un retard. La prochaine fois, je saurai comment procéder” dit- il. S’il perd, il voit tout de même dans cette affaire une victoire : “Sur le fond, la C.A.G.B. a eu peur ! Pourquoi avoir déployé tant d’énergie et missionné un cabinet d’avo- cats de Lyon ? On leur a don- né des sueurs froides. Finale- ment, on récupère en lisibilité” rebondit l’élu. Jointe, la C.A.G.B. explique son choix d’un cabinet d’avo-

cats lyonnais alors qu’elle dis- pose en interne d’un service contentieux composé de 4,6 agents (il enmanque 2 actuel- lement) : “Dans le cadre de ce contentieux, nous avons choi- si d’être assistés car la ques- tion de l’espace dédié à l’op- position dans les publications communales et communau-

taires est une question très technique qui a donné lieu à de nombreuses jurisprudences.” L’intervention du cabinet Petit a coûté 2 400 euros à l’agglo “et notre assureur protection juridique va prendre en char- ge ces frais, dans la limite du plafond de garantie, soit 2 000 euros.” n

Julien Acard (F.N.) à la sortie du Tribunal administratif de Besançon.

Made with FlippingBook - Online catalogs