La Presse Bisontine 175 - Avril 2016

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 175 - Avril 2016

Mots Doubs : derrière “l’épaisseur du trait”, la polémique

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

Populaire On ne reviendra pas sur la forme cala- miteuse de l’annonce : les Mots Doubs n’auront pas lieu cette année et ce ne sont ni les partenaires, ni les libraires, encore moins la presse qui ont été pré- venus en premier, mais… les hôteliers. Sans concertation préalable de ses par- tenaires historiques, le Conseil départe- mental du Doubs a donc décidé de sup- primer (ou suspendre, c’est selon) les Mots Doubs. Les explications tardives dans un communiqué on ne peut plus rébar- batif et abscons de la présidente du Dépar- tement plusieurs longs jours après la divul- gation fortuite de cette suppression laissent songeur. On ne peut pas dire, depuis que la nouvelle majorité est aux commandes de ce département, que la communica- tion soit son point fort… Passons sur la forme. Il y a surtout le fond dans cette décision peut-être hâtive. Supprimer cet- te édition 2016 des Mots Doubs, c’est pri- ver les habitants de ce département de la seule manifestation d’envergure qui avait su allier, sous l’impulsion de Claude Girard, l’exigence d’un vrai salon littérai- re avec l’accessibilité au plus grand nombre. Bref, la culture populaire dans ce que ce terme recouvre de plus noble. On se pres- sait aux Mots Doubs non pas forcément parce qu’on est un lecteur assidu ou un passionné de littérature, mais avant tout pour faire des rencontres. Les férus de littérature y trouvaient leur compte, com- me les flâneurs. Les jeunes enfants avaient de quoi étancher leur soif d’apprendre comme les collégiens qui des quatre coins du département venaient en masse à ce rendez-vous culturel annuel. L’honnêteté intellectuelle des élus du nouvel exécutif départemental n’est pas à remettre en cause quand ils mettent en avant les contraintes budgétaires auxquelles le Conseil départemental est confronté, com- me toutes les collectivités locales en Fran- ce, pour boucler son budget 2016. L’exercice est devenu une véritable quadrature du cercle dans un pays où le manque d’activité économique et partant, les lourdes charges liées aux solidarités écrasent la barque départementale. Il n’est pas anodin de voir que les nouveaux élus ont mis tant de temps avant de dévoiler, à partir du 21 mars, leurs arbitrages budgétaires. De cette prudence on ne peut pas leur faire le moindre grief. En revanche, on peut regretter que soit passée en premier lieu sous les fourches caudines d’un budget annuel de près de 600 millions d’euros une manifestation culturelle au budget somme toute raisonnable et qui surtout contribue incontestablement au rayon- nement du département, et de son chef- lieu qui n’avait pas besoin de cela pour être déclassé encore un peu plus. Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Co ntact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Mars 2016 Commission paritaire : 0220 I 80130 Crédits photos : La Presse Bisontine, B. Debrie, B. Devènes, C.A.G.B., C.D. 25, J.-C. Sexe - Ville de Besançon, O.T.S.I. Besançon.

l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le marché locatif

bisontin à la loupe

à Belfort, de 461 euros à Chalon-sur-Saône. En moyenne, les chambres simples se sont louées 280 euros pour une surface de 13 m 2 , les studios 367 euros pour 23 m 2 et les appar- tements T1 406 euros pour 30 m2. Pour les appartements T2, la surface constatée est de 40 m 2 et le loyer moyen de 485 euros, un T3 de 64 m 2 se loue 618 euros et les très grands appartements se sont négociés en moyenne 688 euros charges comprises. Quant aux mai- sons, elles se louent en moyenne 1 032 euros, chiffre à relativiser au vu du faible échantillon étudié. Les logements les plus loués à Besan- çon sont des studios. “Besançon reste assez active sur le marché locatif des petites sur- faces (chambres, studios et T1) qui repré- sentent 47 % des locations” note l’étude. Les studios dominent le marché avec 31 % des logements loués. Une caractéristique qui illustre la forte présence étudiante à Besan- çon. À noter que les appartements T2 (avec chambre indépendante) représentent égale- ment une part importante avec 23 %. Les locations de maisons sont limitées à 2 % du marché bisontin, ce qui peut s’expliquer par le faible taux de rotation pour ce type de loge- ment et la demande qui s’oriente en faveur des petites surfaces.

À l’occasion du 10 ème salon Immopolis qui se tient à Besançon-Micropolis du 18 au 20 mars, le site spécialisé LocServi- ce.fr a décortiqué plus de 600 offres ou demandes de locations réalisées en 2015 à Besançon par des bailleurs particuliers et livre un observatoire inédit sur le marché locatif local. Il ressort d’abord de cette étude que “75 % des locataires qui souhaitent s’installer dans le Doubs recherchent en priorité sur Besan- çon” , une ville où le loyer moyen charges com- prises est de 483 euros, soit 7 euros de plus qu’en 2014. “Pourtant, si on étudie l’évolution du loyer au m 2 , on constate une baisse annuel- le d’1,90 %. Ce phénomène s’explique princi- palement par l’augmentation de la surface moyenne des logements loués (+ 3,33 %), or plus un logement est grand, plus son prix au mètre carré diminue” précise l’étude. Si on compare les principales villes de la nou- velle région Bourgogne-Franche-Comté, Besan- çon est la seconde ville la plus chère après Dijon, cette dernière affichant un prix moyen de 13,31 euros par m². Les autres villes de la région se situent essentiellement sous la bar- re des 10 euros par mètre carré. Un loyer men- suel moyen charges comprises à Dijon est de 497 euros, de 503 euros à Auxerre, de 465 euros

La 15 ème édition du salon du livre n’aura lieu cette année (photo L. Cheviet - C.D. 25).

D e l’encre, le festival lit- téraire les Mots Doubs en fait couler. À son grand désarroi cette fois. Le Conseil départemental a confirmé le report de l’édition 2016. Beaucoup y voient une annulation pure et simple de l’événement, ce que réfute la majorité départementale uti- lisant le terme de “report”. Si elle pouvait s’attendre à une levée de boucliers des oppo- sants politiques, cette der- nière ne s’attendait pas à une telle résistance des amoureux de lecture. Le dossier a - for- cément - rebondi au conseil municipal de Besançon où le maire a demandé des comptes à Ludovic Fagaut (Les Répu- blicains - en charge de la cul- ture au Département). “Fran- chement, j’ai cru à une mauvaise blague lorsqu’on me l’a appris. Je suis aba- sourdi par la méthode de sup- primer en catimini les Mots Doubs” a-t-il lâché. L’édile qui s’était promis de ne jamais étaler les dossiers du Conseil départemental en conseil municipal a franchi le Rubi- con. Presque logique. Chris- tophe Lime (P.C.F.) y voit une chose : “Vous descendez Besançon.” Attaqués, les

Conseillers départementaux répondent. Ludovic Fagaut rappelant “le contexte éco- nomique serré des collectivi- tés et le fait que le salon ne répondait plus à toutes les attentes, notamment celles des écrivains régionaux.” Dans un communiqué, la présidente rappelle que “le Département est contraint de s’en tenir aux choix vitaux.” Christine Bou- quin désamorce certains mis- siles envoyés : “Alors, bien sûr, j’entends dire pêle-mêle, que 500 000 euros, coût glo- bal de la manifestation, c’est “l’épaisseur du trait”, que la culture est encore une fois sacrifiée, que je préfère les routes à l’action culturelle, que la Saline d’Arc-et-Senans mobilise tous les moyens du Département. Que de procès d’intention et d’amalgames ! Je réfute l’expression de fau- te politique associée à la sup- pression des Mots Doubs.” A la majorité d’assumer et de proposer lors du vote du bud- get (21 au 23 mars) un pro- gramme culturel. Ludovic Fagaut n’a pas oublié de rap- peler à l’adjoint bisontin Yves- Michel Dahoui (P.S.) le coût d’1 million d’euros de Sono- rama…qui ne résonne plus.

Les logements les plus demandés à la location à Besançon

sont des studios.

Les voyants restent au vert aux Passages Pasteur

plus faibles de l’année. C’est la fin des soldes” remarque-t- il soulignant toutefois un contex- te économique globalement défavorable au commerce à Besançon comme un peu par- tout en France. Néanmoins, selon Frédéric Robert, il ne faut pas tirer de conclusions trop hâtives. Les Passages Pasteur n’ont pas encore livré tout leur potentiel commercial. “Il est évident qu’en terme de fréquentation nous sommes actuellement en dessous des chiffres enregis- trés en novembre et décembre, les deux premiers mois d’ouverture. La période était idéale pendant les fêtes de fin d’année. Malheureusement, il n’était pas possible de garder ce rythme au premier trimestre.

Néanmoins, d’autres enseignes vont arriver. Elles vont appor- ter une offre commerciale qui n’existe pas pour l’instant au centre-ville. Les voyants sont au vert” dit-il. Au moins deux nouvelles enseignes doivent s’installer dans les Passages Pasteur d’ici le mois de juin. La direction du centre espère que l’ensemble des surfaces commerciales sera loué d’ici le mois de sep- tembre. L’espace de 1 500 mètres carrés à l’entrée du centre face à Monoprix, qui était occupé il y a quelques jours encore par un commer- ce éphémère, devrait lui aus- si trouver preneur. En atten- dant un locataire, ce vaste espace pourrait servir, par exemple, de lieu d’exposition.

L e centre commercial des Passages Pasteur au centre-ville de Besançon est d’abord un passage, com- me son nom l’indique, pour beaucoup de commerçants de la galerie. Si les gens pas- sent devant les boutiques, ils n’y entrent pas forcément comme nous l’avions indiqué dans le numéro précédent de La Presse Bisontine. Résul- tat, des occupants avouent être en dessous de leurs objectifs de vente. Bref, le business ne serait donc pas à la hauteur de la réussite architecturale du lieu. Un constat que nuance Frédéric Robert, le directeur du centre commercial pour le groupe Klépierre. “Commercialement, le mois de février est un des

La direction du centre estime que toutes les surfaces commerciales des Passages Pasteur seront louées d’ici le mois de septembre.

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