La Presse Bisontine 174 - Mars 2016

LE PORTRAIT

39 La Presse Bisontine n° 174 - Mars 2016

SPORT

Handball

Marine Dupuis l’hyperactive

À 23 ans, Marine Dupuis est capitaine de l’équipe élite de l’E.S.B.-F. (entente sportive bisontine). Rencontre avec une jeune femme qui vit à cent à l’heure.

L orsque son emploi du temps lui offre un peu de répit, Marine Dupuis revient à Pontarlier où elle a encore ses attaches familiales. Elle a quitté la capitale du Haut-Doubs pour Besançon lorsqu’elle était enfant, mais elle n’a jamais rom- pu les liens avec sa terre natale. “Je consacre le temps qu’il me res- te à mes proches. Ma grand-mère est à Frasne et une partie de ma famille est à Pontarlier. Je leur rends visite quand je le peux” annonce Marine Dupuis. Les fenêtres de tir sont rares pour cette jeune femme de 23 ans hyper- active qui vit à cent à l’heure. Son quotidien est un numéro d’équilibriste permanent entre le sport de haut niveau qu’elle pra- tique, la fac et les cours de phy- sique-chimie qu’elle dispense. Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, Marine Dupuis est hand-

Bio express 1992 : Naissance à Pontarlier Entre à l’E.S.B.-F. à 6 ans Championne de France des moins de 18 ans pendant trois ans 2012 : vice- championne du monde avec l’équipe de France junior 2009-2010 : intègre l’équipe élite de l’E.S.B.-F. qui joue alors en D2 Septembre 2015 : devient capitaine de l’équipe élite qui joue en D1 Juillet 2015 : elle obtient du premier coup le C.A.P.E.S. physique-chimie

Quand elle n’est pas sur les terrains,

balleuse. Elle est ailiè- re gauche et capitai- ne de l’équipe élite de l’E.S.B.-F. (entente sportive bisontine) qui évolue en D 1 cette saison. Quand elle n’est pas sur le ter- rain du Palais des Sports de Besançon où elle s’entraîne le midi et le soir plu- sieurs fois par semai- ne, elle est devant sa classe de seconde au lycée Pergaud où elle enseigne la science à raison de 9 heures hebdomadaires. Si elle n’est pas là, on peut toujours la rechercher du côté de l’Université de Franche-Comté où elle achève sa forma- tion de prof. Bref, Marine Dupuis galo- pe toute la journée avec aisance d’une activité à l’autre.Aus- si rigoureuse que dis-

“La chimie

Marine Dupuis

pure m’a toujours intéressée.”

est prof au lycée Pergaud.

crète, elle ne laisse rien au hasard. Sans cette exigence, elle n’aurait pas atteint ce niveau de réussite ni dans le sport ni dans les études. Le handball est entré dans sa vie quand elle avait 6 ans. “J’ai assis- té à un match à Besançon. Lors de la présentation des équipes, je me souviens avoir rêvé de faire partie des enfants qui accompagnaient les joueurs sur le terrain. C’est la pre- mière image que j’ai de ce sport” raconte Marine. Elle a fait ses pre- miers pas à l’E.S.B.-F., le seul club qu’elle ait connu et dans lequel elle s’est hissée au plus haut niveau raflant dans son ascension un titre de vice-championne dumonde junior avec l’équipe de France en 2012. Aujourd’hui, elle évolue à la tête

de l’élite féminine bisontine, coa- chée par deux anciennes joueuses issues du sérail local qui ont mar- qué durablement le handball fémi- nin français : Raphaëlle Tervel et Sandrine Delerce. Cette généra- tion de joueuses talentueuses a gagné plusieurs fois la coupe de France ainsi que la coupe d’Europe en 2003. Un palmarès qui fait rêver Marine Dupuis et ses coéquipières. “Si nous pouvions refaire vivre cela au public, ce serait génial” confie la capitaine qui garde la tête sur les épaules. Il n’y a pas de miracle : seuls le travail et la détermination permettent de gravir une à une les marches vers la gloire. Marine Dupuis ne rechigne pas à la tâche, animée par l’esprit com-

batif du sportif. C’est avec cet esprit- là qu’elle a traversé brillamment ses études. Elle aurait pu choisir entre le handball et sa passion pour la chimie. Finalement, elle a pris les deux sans compromis. “La chi- mie pure m’a toujours intéressée. J’aurais voulu travailler dans la formulation de produits cosmétiques ou pharmaceutiques. Malheureu- sement, il n’y avait pas cette spé- cialité à Besançon.” La jeune fem- me ne pouvait pas quitter la ville pour des raisons sportives évidentes. Alors, elle s’est tournée vers l’enseignement. Comme à son habi- tude, elle n’a pas fait les choses à moitié. “J’ai passé le C.A.P.E.S. de physique-chimie. J’ai été reçue au premier coup” avoue-t-elle modes-

tement. “J’ai beaucoup travaillé parce qu’il fallait que je me mette à niveau en physique. Il fallait que je sache. Je ne peux pas rester sans savoir. Il faut que j’y arrive. Ce tem- pérament me vient du sport.” Lors des déplacements avec le club, elle ne partait jamais sans ses cours qu’elle potassait dans le bus. À l’arrivée, sa performance à l’examen en ferait pâlir plus d’un de jalou- sie, puisqu’il n’y avait que 270 places pour plus de 2 000 candidats ! Bientôt libérée de ses études,Mari- ne Dupuis peut commencer à tou- cher du doigt un autre rêve : celui de faire partie un jour de l’équipe de France de handball. Souhaitons pour elle qu’il devienne réalité. T.C.

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