La Presse Bisontine 174 - Mars 2016

LE GRAND BESANÇON 30

La Presse Bisontine n° 174 - Mars 2016

QUINGEY Jacques Breuil “J’ai peut-être fait une erreur” Le maire de Quingey revient sans langue de bois sur une l’affaire dite “des pavés du pont de Quingey” qui empoi- sonne le conseil municipal et la commune depuis plusieurs mois. Il avoue avoir lui-même envisagé de démissionner.

L a Presse Bisontine : L’affaire “des pavés de Quingey” a poussé trois conseillers de votre majorité à démissionner lors du dernier conseil municipal. Ils par- tent, refusant semble-t-il, d’être associés à Jean-Claude Goy, le principal intéressé dans ce dossier. Ce dernier a démissionné de sa fonction d’adjoint aux travaux mais il reste conseiller. Ne redoutez-vous pas que cette histoire finisse par entamer votre légitimité de maire ? Jacques Breuil : Les trois conseillers sont venus me voir en décembre pour m’indiquer qu’ils démissionneraient si Jean-Claude Goy ne démissionnait pas lui-même de sa fonction d’élu. Ils ne voulaient pas avoir l’impression d’être caution dans cette affaire. Pour eux, ce n’était plus gérable. Je suis atteint par ces trois départs. J’ai peut- être fait une erreur. J’aurais sans dou- te dû demander àmon adjoint de démis- sionner tout de suite après le début de l’affaire. Je n’ai pas mesuré l’impact que cela aurait sur les gens de ma lis- te et sur l’opinion publique nourrie par les articles de presse.

L.P.B. : Jean-Claude Goy aurait-il dû démis- sionner du conseil municipal lui qui a fait l’objet d’une plainte déposée par une élue de l’opposition qui lui reproche d’avoir récupéré à des fins personnelles des pavés du pont de Quingey ? J.B. : Il m’a confié que s’il démission- nait, cela signifierait qu’il est coupable. Or, une enquête est en cours. Atten- dons le jugement. Malheureusement, le mal est fait. Cet homme a déjà été condamné médiatiquement. Pour les gens, il est “l’adjoint qui a volé les pavés à la commune.” Cela m’affecte pour lui car c’est un élu qui a beaucoup tra- vaillé pour Quingey. Il a fait une bêti- se, certes, mais il l’a déjà payée. L.P.B. : Lui avez-vous demandé de démis- sionner ? J.B. : J’ai demandé à Jean-Claude Goy de démissionner de son poste d’adjoint car la situation devenait intenable. Pour le reste, c’est à lui d’en décider. Je le répète, une enquête est en cours. Mais en fonction des résultats, un des

deux protagonistes de l’affaire devrait à mon sens prendre la décision de quit- ter le conseil municipal. D’un point de vue moral, cela me semblerait normal. L.P.B. : Saviez-vous pour ces pavés ? J.B. : C’est ce que j’ai reproché à mon adjoint. Il avait “connaissance de...”, il était “au courant de...” il aurait dû dire non et il n’y aurait pas eu d’affaire. L.P.B. : Lors du conseil municipal de janvier, vous avez dit aux élus de votre majorité que vous envisagiez de démissionner à votre tour ? La situation est devenue à ce point intenable pour vous ? J.B. : À l’issue de cette réunion, j’ai dit aux gens de ma majorité que je vou- lais démissionner. Ils m’en ont dis- suadé. J’ai donc organisé une réunion publique le 29 janvier pour prendre la température auprès de la population. La rencontre s’est très bien passée. Elle m’a rassuré. Je me suis retrouvé face à des Quingeois qui ont posé des questions sensées sur des sujets com- munaux. Néanmoins aujourd’hui, je n’ai pas de certitudes. Je suis sur le “qui-vive”. Je suis là pour travailler. C’est mon dernier mandat. Je m’y suis engagé pour consolider tout ce qui avait été fait avant. Je n’ai pas l’intention de me ruiner la santé avec des réunions de conseil qui tournent à la polémique inutile. Je suis un être humain. Jamais je n’ai vécu cela avec une telle inten- sité et un tel battage médiatique qui m’affecte. Je suis sensible à l’image que cette affaire a sur Quingey. L.P.B. :Vous en voulez à votre opposition d’être aussi virulente ? J.B. : Je suis élu depuis 1989. J’ai tou- jours eu de bons rapports avec

l’opposition notamment lorsque j’étais élu au Conseil général. L’opposition que j’ai connue s’est toujours exercée dans le respect. Ce n’est pas le cas en ce moment à Quingey. Depuis le début de ce mandat, ce ne sont que des attaques. Des commentaires sont lais- sés sur Facebook, anonymes évidem- ment. Le problème des réseaux sociaux est qu’ils sont la porte ouverte à tout, au pire comme au meilleur. Je n’ai jamais connu cela. Je ne suis pas dans la politique de l’affrontement. L.P.B. : L’idée de créer une commune nouvel- le avec Quingey, Lombard, Lavans, Chouzelot, Cessey et Pessans germe petit à petit. Où en est ce dossier sachant que ces villages tra- vaillent déjà depuis 20 ans au sein du syndi- cat du Pays de Quingey ? J.B. : Le syndicat gère en effet nos plus grosses dépenses de fonctionnement comme l’école, les T.A.P., le périscolai- re, la médiathèque, l’église ainsi que l’eau et l’assainissement pour trois communes. La base est là. Nous en sommes actuellement à notre troisiè- me réunion. Nous attendons les simu- lations financières de la préfecture pour voir où nous allons avec la com- mune nouvelle. J’ai proposé également que l’on fasse une réunion avec les six conseils municipaux. Toutefois, lorsque j’ai démarré ce man- dat, le concept de commune nouvelle n’était pas dans l’air du temps. Depuis, la loi N.O.T.R.E. est passée par là. Nous sommes à un tournant de la vie de nos collectivités. C’est pourquoi, par hon- nêteté intellectuelle, le moment venu, je ferai un référendum à Quingey afin que la population donne son avis sur la commune nouvelle. C’est un risque car je sais que si Quingey ne prend

pas part à ce projet de regroupement, il ne se fera pas. En revanche, si la commune nouvelle doit se mettre en place, ce sera fait d’ici 2017. L.P.B. : Le centre de réadaptation fonctionnelle de Quingey doit faire l’objet de travaux. Qu’en est-il de ce projet qui n’est pas communal ? J.B. : L’objectif est de moderniser les chambres. Il y a 75 lits dans cet éta- blissement qui emploie environ 150 personnes. Les chambres sont vieillis- santes. Beaucoup sont à deux lits. Il faut refaire une cafétéria pour le per- sonnel. Nous aurons à choisir entre plusieurs scénarios possibles pour la transformation du centre dont les mon- tants varient de 2 à 4 millions d’euros. L.P.B. : Il y a une opposition forte actuellement à Quingey contre le projet de parc éolien. Quel- le est votre position en tant que maire ? J.B. : Cela fait huit ans que le projet est en route. On nous amuse ! Nous attendons toujours l’avis du ministè- re de la Culture. Personnellement, je ne suis pas défavorable à ce parc éolien. Il y aura de toute manière une enquê- te publique. Je me plierai à ses conclu- sions et à la décision du préfet. L.P.B. : Quand vont démarrer les travaux du collège de Quingey ? J.B. : Ils vont commencer à l’été 2017. Le bâtiment existant sera déconstruit et reconstruit partiellement. C’est un projet de 9 millions d’euros porté par le Conseil départemental. Le futur éta- blissement qui compte plus de 430 élèves sera basse consommation. Il sera composé de matériaux modernes et de terrasses végétalisées. Les tra- vaux vont se faire en site occupé. Propos recueillis par T.C.

Jacques Breuil, le maire, se dit “affecté” par cette affaire.

SPORT

Une baisse des recettes L’entente Roche-Novillars cherche à solder son problème financier

Les représentants du club de foot se sont mis autour de la table avec les élus de Roche-lez-Beaupré et de Novillars afin de trouver le moyen de soulager de façon pérenne les tensions qui pèsent sur le budget du club.

Novillars. Un autre grand chan- tier attend les deux collectivi- tés. Il s’agit de la rénovation du terrain synthétique. Le mon- tant des travaux avoisinerait les 250 000 euros. Pendant que les discussions entre les trois partenaires se poursuivent, le club cherche d’autres solutions de son côté. Il veut recréer le club affaires qui dans les années 2000 assu- rait à l’E.R.N. des rentrées finan- cières. Il entreprend donc de démarcher les partenaires pri- vés pour les inviter à le soute- nir. L’Entente Roche-Novillars n’a pas d’autre choix que de trou- ver les quelques milliers d’euros qui lui manquent pour conti- nuer à assurer sa présence sur les terrains les prochaines sai- sons. T.C.

munes nous octroient une sub- vention pour couvrir en grande partie ces charges (N.D.L.R. : 4 800 euros pour Novillars, y compris charges associatives, et 4 000 euros pour Roche-lez-Beau- pré). Mais par définition, contrai- rement aux autres associations, nous ne pouvons pas considérer cette aide comme un bénéfice” remarque Julien Seguin. Les représentants du club se sont mis autour de la table avec les élus de Roche-lez-Beaupré et de Novillars afin de faire un point sur la situation financiè- re de l’E.R.N. qui joue un rôle social dans la vie des deux com- munes. “Nous allons essayer de trouver une solution par rap- port à ces frais de fonctionne- ment supportés par le club. En tant que maire, il est exclu que je l’abandonne. Si Roche-lez-

Beaupré doit apporter une aide financière à l’E.R.N., je la pré- senterai à mon conseil. Nous en débattrons et je porterai ce pro- jet de façon positive” annonce le maire Jacques Krieger. Du côté de Novillars, les élus sont plus sur la réserve. “Je pense que le club se trompe de porte en venant vers nous. C’est à la fédération qu’il devrait demander de l’aide. Les communes ne peuvent pas tout supporter sachant que nous

A lors que le foot profes- sionnel est vierge de toutes préoccupations d’argent, ce n’est pas le cas chez les amateurs. Des ten- sions financières pèsent sur la plupart des “petits” clubs qui chaque année essaient tant bien que mal de boucler leur budget. Un défi pour la plupart d’entre eux qui n’est jamais gagné d’avance. Les responsables de ces structures associatives pas- sent désormais plus de temps à courir après les sous qu’à débattre des enjeux sportifs de leurs équipes. Une situation que connaît bien Julien Seguin, le président de l’Entente Roche

Novillars (E.R.N.). Son club qui compte plus de 200 licenciés, avec une équipe 1 qui évolue en division honneur, cherche des solutions pérennes pour se mettre à l’abri de ces aléas finan- ciers qui compliquent la gestion de l’association dont le budget annuel avoisine les 100 000 euros. “Une grande par- tie de nos recettes provient des manifestations que nous orga- nisons. Or, actuellement ces recettes sont en baisse. Il y a enco- re cinq ans lorsque nous orga- nisions quatre lotos par an, on pouvait gagner 20 000 euros. Aujourd’hui, nous sommes à cinq lotos et le bénéfice est de

12 000 euros. Il y a donc un manque à gagner” dit-il. À cela se greffe une crise du bénévo- lat et de la participation qui complique l’organisation des manifestations. Les recettes diminuent mais les charges du club sont constantes. Les plus importantes pour l’E.R.N. sont aujourd’hui les fac- tures d’eau et d’électricité inhé- rentes à l’usage de plateau spor- tif qui appartient au S.I.V.U. Novillars Roche qui implique les deux communes. Il en coû- te 11 000 euros par an au club. Une somme que les deux muni- cipalités couvrent aux trois quarts. “ Effectivement, les com-

devrons refai- re les terrains de tennis (26 000 euros) et le tatami de judo (6 000 euros)” observe Del- phine Marti- nez, adjointe au maire de

“En tant que maire, il est exclu que je l’abandonne.”

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