La Presse Bisontine 174 - Mars 2016

24 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 174 - Mars 2016

Saint-Anselme, école privée catholique hors contrat À Besançon, la petite école Saint-Anselme accueille plus d’une trentaine d’enfants de la maternelle au CM2. Cet établissement privé catholique n’est pas tenu de respecter les exigences qu’impose l’État aux écoles publiques. Éducation De la maternelle au CM2

E n passant dans la rue des Fluttes-Agasses à Besançon, on ne remarque pas immé- diatement l’école Saint-Ansel- me. L’établissement scolaire n’affiche pas de signes extérieurs qui permet- tent de le deviner. Il se dévoile en tant que tel avec les cris des enfants qui jouent dans la cour à l’heure de la récréation. Plus d’une trentaine d’élèves, de la maternelle au primaire, sont sco- larisés dans cette petite école mixte, privée, catholique, qui a été fondée en 2006 à l’initiative de familles de la Fra- ternité Saint-Pierre. Malgré sa conno- tation religieuse, elle ne fait pas par- tie du répertoire des établissements de l’enseignement catholique. Saint-Anselme est une école hors contrat. “Cela signifie qu’elle n’a pas d’association avec l’État, ce qui est per- mis par la loi Debré de 1959. Elle n’est donc pas tenue de respecter les exigences imposées aux établissements sous contrat qui doivent suivre, par exemple, les pro- grammes scolaires nationaux” indique l’InspectionAcadémique du Doubs qui contrôle néanmoins cette école. Elle vérifie que l’enseignement qui y est dispensé n’est pas “contraire à lamora- le, à la Constitution et aux lois.” Contactée par nos soins, la direction

de l’établissement assurée actuelle- ment par un prêtre de la Fraternité Saint-Pierre ne souhaite pas commu- niquer dans l’immédiat. Elle a seule- ment précisé que “l’école est ouverte à tous les enfants” et qu’il n’y a pas “d’endoctrinement.” Dans l’ensemble, les élèves de Saint-Anselme suivent le même programme scolaire que leurs petits camarades des autres écoles.

Saint-Anselme sont accueillis par trois enseignants qui assument des classes de plusieurs niveaux. “Ils n’ont pas l’obligation d’avoir les diplômes exigés par l’Éducation Nationale. Ils doivent simplement attester d’un niveau d’étude qui leur permet d’enseigner dans les écoles hors contrat.” Lorsqu’ils quitteront Saint-Anselme, ces enfants pourront poursuivre leur scolarité en vase clos dans d’autres établissements catholiques hors contrat qui les conduiront jusqu’au Bac. En revanche, s’ils veulent réintégrer le système scolaire public pendant leur cursus, ils doivent passer un examen qui permet de vérifier leur niveau. Selon nos informations, début février, l’Inspection Académique du Doubs a fait passer un contrôle à une élève de CM2 de Saint-Anselme qu’elle a réus- si. Ses parents souhaiteraient qu’elle intègre l’école publique de la Légion d’Honneur en région parisienne qui accueille les filles en internat. L’établissement est réservé aux “filles, petites-filles et arrières petites-filles de membres de la Légion d’Honneur, de Médaillés militaires ainsi que des déco- rés de l’Ordre National du Mérite” détaille le site Internet de l’Institution.

“Nous nous assurons que toutes les connaissances que l’on fait acquérir aux enfants sont adaptées à leur âge” souligne l’InspectionAcadémique du Doubs. La principa- le différence porte sur l’enseignement confes- sionnel marqué des valeurs du catholicisme traditionaliste. On ne sait pas quelle place il occupe véritablement dans le quotidien de ces enfants qui sont issus pour la plupart “de familles de militaires” apprend-on auprès de l’école. Selon l’Inspection Aca- démique, les élèves de

“L’école est ouverte à tous les enfants.”

De l’extérieur, on ne devine pas que le bâtiment abrite une école.

Témoignage

Enseignement religieux

Une scolarité coupée du monde De la fin du primaire à la terminale, Marie-Madeleine a fait toute scolarité dans un établissement en Savoie. Une école hors contrat, stricte, de jeunes filles, où l’enseignement religieux rythmait le quotidien.

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M arie-Madeleine est une jeune fille de 25 ans bien dans ses baskets. Elle ne renvoie pas l’image de la demoiselle austère à laquelle on s’attend lorsqu’elle se raconte. Aînée d’une famille de sept enfants, elle est catholique pratiquante au sein de la Fraternité Saint-Pie X dont elle porte les valeurs. Une apparte- nance religieuse qu’elle assume mais qu’elle n’affiche pas de manière osten- tatoire. Elle a effectué tout son parcours sco- laire du CM2 à la Terminale dans une école hors contrat, une pension de jeunes filles située en Savoie. “Lorsque j’étais enfant, mes parents m’ont toujours expliqué pourquoi ils m’envoyaient là-bas. Ils m’ont tou- jours dit que c’était pour me donner le meilleur de l’enseignement catho- lique. Je n’étais pas seule. Mes sœurs m’ont rejoint ainsi que mes cousines. Nous étions une cinquantaine d’élèves” se souvient Marie-Madeleine. Pen- dant toutes ces années, elle n’est reve- nue à Besançon que quelques fois par an, “aux grandes occasions.” L’enseignement confessionnel et la pratique religieuse rythmaient son quotidien. “Le catéchisme était la matière la plus importante. Elle était animée par des prêtres de la Frater- nité. Il faut connaître la religion pour la pratiquer correctement. Quand j’étais enfant, on se confessait régu- lièrement. Le dimanche soir, nous assistions à lamesse.” Même les ensei- gnements généraux comme l’histoire étaient interprétés sous l’angle reli- gieux. “Par exemple, on nous présen- tait sous le mauvais côté le siècle des Lumières durant lequel les intellec- tuels ont sapé la religion catholique. Lorsqu’on est petit, on ne perçoit pas cela comme de l’endoctrinement”

même si cela y ressemble.Vu de l’école publique, l’environnement qu’elle décrit est d’un autre âge.Mais Marie- Madeleine en parle avec aisance. Titulaire d’un Bac + 5, elle a pris du recul par rapport à cela, sans renier les valeurs qui lui ont été enseignées pendant toutes ces années. “Le pro- blème de ces écoles est que nous sommes comme dans un cocon. Il n’y a pas de soucis de délinquance ou de drogue. Parfois, certains renient tout quand ils en sortent. Ce n’est pas mon cas” sourit-elle. Isolée du monde pendant toute sa scolarité, elle a pris la mesure du fos- sé qui la séparait des jeunes de son âge en entrant à la fac de lettres de Besançon. “Je n’ai pas du tout la même vision de la vie qu’eux. Ils aiment sortir, aller dans les boîtes. Je vis en complet décalage. Ceux qui ne croient pas en une vie après la mort veulent s’amuser un maximum sur cette ter- re. Pour moi, le passage sur terre est plutôt un voyage vers le ciel. Faire son travail correctement, prier, essayer de progresser.Voilàmes valeurs” résu-

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me la jeune femme qui se passionne néanmoins pour le football et le cinéma. Elle est fidèle à ses principes religieux jusque dans sa vie amoureuse. “Faire l’amour avant le maria- ge est un péché. La contraception ? Non, non, jamais. C’est clair qu’il est préférable de rencontrer quelqu’un qui partage les mêmes principes que vous pour partager sa vie.” A ce jour, Marie-Madeleine n’a pas trouvé l’âme sœur.

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