La Presse Bisontine 174 - Mars 2016

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

2

La Presse Bisontine n° 174 - Mars 2016

Démolition de Chaillot : la C.N.L., pompier pyromane

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

Fiasco Plus le sujet avance et moins on a l’impression qu’il y a un pilote dans l’avion. La réforme de l’intercommunalité tourne au fiasco. Au fil des réunions de la Com- mission départementale de coopération intercommunale (C.D.C.I.), le navire semble prendre l’eau de toutes parts. La derniè- re de ces réunions qui rassemble une qua- rantaine d’élus du département du Doubs chargés de plancher sur le redécoupage des communautés de communes a eu lieu le 5 février en préfecture. Face à un pré- fet qui semble dépassé par les événe- ments, tant il est compliqué pour lui de défendre de telles aberrations géogra- phiques et territoriales, la colère des “petits” maires est de plus en plus palpable. Avec cette réforme à marche forcée - tout doit être validé d’ici fin mars -, l’État souve- rain et lointain est en train de nuire gra- vement à la cohésion territoriale des dépar- tements car il monte, bien malgré eux, les élus locaux les uns contre les autres. Alors qu’ils ont depuis des années fait les efforts nécessaires pour saisir tout le bien des coopérations intercommunales au bénéfice des projets structurants de leur territoire, on va en “expulser” de force vers d’autres territoires, territoires qui eux- mêmes n’ont pas forcément envie ou inté- rêt de les accueillir. On assiste en ce moment à une décomposition violente du lien ter- ritorial dont les effets risquent d’être dévas- tateurs à long terme. Cette fameuse C.D.C.I. compte une trentaine d’élus locaux. Ce sont eux qui valident, ou non, le contenu de la nouvelle carte intercommunale sou- mise à eux par le préfet. Mais d’emblée, cette commission s’apparente à un vrai déni de démocratie. Primo parce que tous les territoires du Doubs ne sont pas repré- sentés en son sein et secundo, parce que certains élus de la C.D.C.I. sont à la fois juge et partie. Pour le Grand Besançon par exemple, Jean-Louis Fousseret y siè- ge. Comment accepter dès lors que ce dernier puisse voter pour ou contre l’intégration de communes de la périphé- rie bisontine dans le futur périmètre de la C.A.G.B. ? Des communes comme Ber- thelange ou les Abbans qui étaient can- didats pour intégrer l’Agglo, en ont fait les frais alors que leurs maires respectifs n’ont même pas voix au chapitre au sein de cet- te commission. Mais plus que cette paro- die de démocratie locale, c’est bien les conséquences de ce redécoupage aux for- ceps qui va traumatiser à long terme les cordiaux rapports de voisinage qu’entretenaient jusqu’ici la plupart des communes du Doubs. Cette loi engagée pour de basses tactiques politiciennes par le gouvernement provoque de réelles bles- sures. Il faudra sans doute beaucoup de temps pour les cicatriser. Jean-François Hauser Éditorial

l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Médiathèque de Palente, la culture en plus grand

L a nouvelle médiathèque est une bouffée d’air culturel dans le quartier de Palen- te. Plus spacieuse, plus fonctionnelle, mieux équipée aussi, elle réjouit déjà les usagers. “C’est une belle réussite. Personnel- lement ce qui m’intéresse, ce sont les livres et la presse. Il y a l’arrêt du tram à deux pas. C’est pratique” indiquait Martine, une abonnée qui s’était joint au public nombreux venu inaugu- rer le 5 février la médiathèque de la place des Tilleuls. Dans ces locaux de 325 mètres carrés, les adhérents ont accès à 23 000 documents (20% de plus qu’auparavant) dont 1 800 C.D. et D.V.D. Ils peuvent les consulter dans de bonnes condi- tions de confort. L’endroit dispose en effet de 60 places assises, d’une salle de travail de 16 places, de huit postes informatique et d’un salon de lecture et de visionnage des D.V.D. 1,8 million d’euros ont été investis dans ce

nouvel outil dont 925 000 euros sont à la char- ge de la Ville de Besançon. Le reste du finan- cement a été apporté par le Conseil départe- mental, la Région et l’État. La médiathèque “est un espace de dialogue absolu, contraire de l’endoctrinement qui mène les hommes à l’impensable” a déclaré le député Éric Alauzet qui a apporté 20 000 euros de fonds parle- mentaires à ce projet. Alors qu’Internet offre un accès illimité à des contenus divers, certains s’interrogent de l’utilité d’investir encore aujourd’hui de ce genre de structure. Directeur régional des affaires cul- turelles, Bernard Falga a répondu à cette ques- tion : “Ce n’est parce qu’Internet est là que nous n’avons plus besoin de ces lieux. Mais ces lieux doivent évoluer. Ce sont des lieux de partage, de rencontre où l’on vient débattre.” Des animations régulières seront organisées à la médiathèque.

Les membres de la C.S.F. et C.L.C.V. avaient prévenu les locataires : s’ils refusaient la réhabilitation, il fallait envisager la déconstruction.

envisagée. On le répète : il ne peut pas y avoir de travaux sans une contrepartie du loca- taire. C’est un principe de soli- darité.” Pourquoi les locataires ont-ils refusé le lifting ? “Ils ont eu peur que leur loyer aug- mente beaucoup. Or, des cal- culs réalisés par l’Office ont prouvé que leur loyer aurait augmenté de 30 euros pour 13 foyers, entre 60 et 90 euros pour 7 personnes. D’autres auraient même moins payé. C’est dommage… d’autant que les quittances chez G.B.H. sont les moins chères com- parées aux autres bailleurs (2,80 euros lem 2 soit 393 euros par mois pour un T6)” dit amè- rement Catherine Conat, pré- sidente de la Confédération syndicale des familles (C.S.F.). Pour les deux associations qui siègent au conseil d’administration, la C.N.L. a dupé les locataires : “Soit la C.N.L. est de mauvaise de foi, soit elle ne maîtrise pas le dos- sier” ajoute Gérard Boissy, de la C.L.C.V. Les 21 familles, qui se sen- tent bien ici, devront partir. G.B.H. fera un geste (aucu- ne loi ne l’y oblige) : il pren- dra en charge les frais de déménagement, paiera les ouvertures de compteur. Si une personne déménage par ses propres moyens, elle sera dédommagée. “On comprend que c’est difficile. Nous ferons des offres de relogement” indique Pascal Curie. La déconstruction coûtera 425 000 euros (et 60 000 euros de coûts sociaux) sans comp- ter le coût des études (256 395 euros). Le devenir du futur terrain n’est pas enco- re connu.

L es locataires de l’immeuble des 12-14- 16, rue de Chaillot à Besançon (quartier Fontai- ne-Écu) doivent déménager. Ainsi en a décidé le bailleur social G.B.H. qui décons- truira le bâtiment. Aucune date n’est encore fixée. En décembre, La Presse Bisontine a relayé le choc des locataires, inquiets d’apprendre que leur immeuble allait dis- paraître. Ils se sont mobilisés contre ce projet, appuyés par l’association C.N.L. (Confé- dération nationale du Loge- ment). “Une bonne partie des éléments qui ont été com- muniqués par la C.N.L. sont mensongers et inexacts, tient à corriger le président de G.B.H. Pascal Curie. Depuis 2007, nous avons travaillé pour un projet de réhabilita- tion du bâtiment qui devait devenir B.B.C. Jamais il ne fut question de déconstruc- tion ! Nous mettions 55 000 euros en rénovation pour chaque appartement pour un montant total de 2,7 mil- lions d’euros. Ce n’était pas une petite rénovation ! Pour cela, nous bénéficions d’aides financières importantes. Or, les propriétaires ont refusé la rénovation…” Conséquence, l’ensemble du plan de finan- cement ne tenait plus. Sans subventions de l’État, la réha- bilitation devenait trop coû- teuse pour le bailleur, d’où ce choix ultime. “C’est un gâchis, déplore Danielle Leroy-Abou- da, de l’association C.L.C.V. qui représente également les locataires de Chaillot. Nous avions prévenu les locataires : s’ils refusaient la réhabilita- tion, la démolition devait être

Argent : ce qu’il L’ancienne bibliothèque de Palente enregistrait avant les travaux 38 000 passages par an. Elle comptait 1 525 lecteurs inscrits.

reste à Éric Alauzet

nu net avec une présence à temps très partiel au cabinet de 6 à 8 heures par semaine ?” poursuit l’élu vert qui affirme qu’il a fait “le choix de main- tenir mon activité profession- nelle avec une rentabilité extrê- mement faible, comme on peut le constater avec le ratio béné- fice sur chiffre d’affaires, pour rester dans la vie courante et ne pas dépendre de la poli- tique.” À côté de ces chiffres que le député juge mal inter- prétés, ce dernier a été le seul sur les douze derniers mois à avoir 40 semaines de présen- ce dans les rangs de l’Assemblée Nationale. On ne peut être partout à la fois…

D ans notre précéden- te édition, nous rela- tions le palmarès des revenus annexes de nos parlementaires. En haut du clas- sement, le député écologiste bisontin Éric Alauzet déclarait 42 000 euros de revenus annexes en plus de ses indem- nités de député selon le site Transparency qui a décortiqué toutes les déclarations de patri- moine. Cette publication n’a pas eu l’heur de plaire à l’élu bisontin qui a transmis à la rédaction de La Presse Bison- tine une copie de la déclara- tion qu’il avait faite à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique dans laquel-

le Éric Alauzet a déclaré non pas 42 000 euros, mais 11 243 euros. Toute la nuance est dans l’interprétation des chiffres. “Le revenu net que je tire de mon activité médicale se monte en réalité à 11 243 euros en 2014 (derniè- re année disponible) pour un chiffre d’affaires (revenu brut avant déduction des loyers, cotisations sociales et autres dépenses professionnelles) de 38 631 euros.” Cette somme de 11 243 euros est donc ce qui lui reste après le paiement des charges liées à sa profes- sion de médecin-acupuncteur. “Comment imaginer que je puisse bénéficier d’un tel reve-

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Co ntact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Janvier 2016 Commission paritaire : 0220 I 80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, Compagnie Duende, P. Frachebois, La Maison Bleue, Tissot.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online